L'ONU, Pygmalion malhabile : la fragilité du nation building au Timor
Lorsque le 25 octobre 1999 les Nations unies sont chargées d’administrer le Timor-Leste et de le mener à l’indépendance, le territoire est en ruine. Les Indonésiens ont saccagé les infrastructures, le tiers de la population s’est " réfugiée " au Timor ouest et la plupart des médecins, enseignants et cadres sont partis. Durant trente mois, l’ONU dispose de tous les pouvoirs, assure la sécurité, administre le pays, bâtit ses institutions et l’amène à l’indépendance en un délai record. L’expérience timoraise est alors présentée comme une success story en matière de peace building et de nation building.
Chacune des missions de l’ONU qui se sont succédé au cours des dix années suivantes a vainement tenté de se retirer. En dépit de centaines de millions de dollars dépensés, du déploiement de forces ayant compté jusqu’à 9 000 militaires et plus de 1 500 policiers, de la présence de centaines d’experts internationaux, le pays demeure le plus pauvre de la région, l’Etat timorais n’assure que très partiellement ses fonctions régaliennes et le cadre juridique reste incohérent. La " plus jeune nation du monde " a en partie épuisé son capital de sympathie auprès de ses partenaires et se trouve classée dans la catégorie des pays en voie " d’africanisation " par les chercheurs australiens et dans celle des " Etats fragiles " par l’OCDE. Comment expliquer l'échec, au moins partiel, de l'ONU au Timor ?
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
L'ONU, Pygmalion malhabile : la fragilité du nation building au Timor
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesQuelle autonomie capacitaire pour l’Europe ? Une analyse multi-domaine
La dégradation de la situation sécuritaire en Europe depuis l’invasion à grande échelle de l’Ukraine incite les pays européens à accroître significativement leurs capacités militaires pour rester dissuasifs face à la menace majeure que représente désormais la Fédération de Russie. Par ailleurs, la politique américaine de burden shifting incite les Européens à envisager une moindre contribution des États-Unis à la défense du continent en général. Ce constat appelle à identifier plus finement le degré d’autonomie capacitaire des nations européennes et de leurs armées.
« Glaives de fer ». Une analyse militaire de la guerre d’Israël à Gaza
Le 7 octobre 2023, l’attaque du Hamas baptisée « Déluge d’al-Aqsa » a provoqué un choc majeur et a conduit Israël à déclencher la guerre la plus longue de son histoire. L’opération « Glaives de fer » se distingue par son intensité inédite, tant par l’engagement de forces terrestres massives que par la puissance de feu déployée.
Comprendre l'écosystème d'acquisition de l'OTAN
L’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) achète chaque année des biens et des services à hauteur de plusieurs milliards d’euros. Il convient toutefois de distinguer ce qui est financé en commun de ce qui l’est nationalement, par chacun des alliés. Cette grille de lecture doit permettre aux entreprises, selon leur taille et leur secteur d’activité, d’identifier les opportunités de marché et quel sera l’acteur de l’acquisition. Il faut donc comprendre la manière dont l’Alliance détermine ses besoins et comment elle les finance afin de pouvoir identifier, selon le secteur d’activité, quels seront les acteurs de l’acquisition.
Les tentations nucléaires de l'Arabie saoudite
L'intégration de l'Arabie saoudite sur la scène internationale et la stabilité régionale, notamment grâce à la réduction de sa dépendance aux énergies fossiles, sont des éléments essentiels à la réussite de la Vision 2030 du Royaume, la priorité absolue du prince héritier. Cependant, les déclarations de Mohammed ben Salmane en 2018 et 2021, indiquant que « si l'Iran développe une bombe nucléaire, nous ferons de même dès que possible », combinées aux récentes frappes contre des installations nucléaires iraniennes clés, ne présagent rien de bon pour l'avenir du Royaume, de la région et du régime de non-prolifération dans son ensemble.