La Russie et les nouveaux membres des BRICS : opportunités et limites d'une coopération scientifique et technologique

À l’issue du 15e sommet des BRICS, qui s’est tenu du 22 au 24 août 2023 à Johannesburg (Afrique du Sud), il a été décidé d’inviter six nouveaux pays à rejoindre cette alliance : l’Argentine, l’Égypte, l’Iran, les Émirats arabes unis (EAU), l’Arabie saoudite et l’Éthiopie. En 2024, tous ces pays à l’exception de l’Argentine sont devenus membres des BRICS+. Il est probable que l’adhésion de ces nouveaux pays, outre des avantages politiques et économiques, contribue à leur développement scientifique et technologique.

Néanmoins, du point de vue juridique et normatif, les BRICS constituent une plateforme informelle sans règles ni statuts communs. Par exemple, l’une des problématiques identifiées dans les études portant sur les BRICS est l’incohérence du cadre réglementaire dans le domaine des sciences et des technologies. En outre, la coopération productive entre les pays des BRICS est entravée par la diversité des langues et des niveaux de financement, ainsi que par des intérêts variés dans ce domaine. Bien que le groupe existe depuis treize ans, les analystes continuent de mettre en avant les opportunités suivantes comme étant prometteuses : la sélection de domaines de recherche prioritaires partagés par tous les pays des BRICS, la promotion des échanges universitaires et de la mobilité scientifique, ainsi que le renforcement des capacités de recherche des pays membres. Il sera plus difficile de concilier les intérêts des nouveaux pays, car ils présentent une hétérogénéité encore plus marquée en termes de développement économique et de capacités scientifiques et technologiques. Toutefois, en tant que plateforme, les BRICS+ peuvent favoriser la création de nouveaux partenariats bilatéraux.
Irina Dezhina est chercheuse invitée au Centre d’études russes, est-européennes et eurasiennes de l’université de Stanford aux États-Unis. Elle cumule plus de 30 ans d’expérience en recherche et en conseil dans le domaine de la politique scientifique en Russie post-soviétique, ainsi que dans les politiques russes en matière de technologie et d’innovation. En 1992, elle obtient un doctorat en économie auprès de l’Institut de prévision nationale de l’Académie des sciences de Russie, puis, en 2007, une HDR en économie auprès de l’Institut d’économie mondiale et de relations internationales de l’Académie des sciences de Russie à Moscou.
Parmi ses publications les plus récentes figurent « Russia’s Science Policy, 2018-2022: Mixed Signals », Social Sciences, 2023, vol. 54, n° 3 et « The Impact of Sanctions on Highly Productive Russian Scientists », Sotsiologuitcheskie issledovania, 2023, 12 (co-écrit avec Alena Nefedova).
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