Les groupes d’autodéfense, pompiers pyromanes du Sahel
Depuis 2012, la prolifération des groupes djihadistes à travers le Sahel monopolise l’attention des autorités. Contraints par les menaces qu'ils représentent et l'affaiblissement de leur pouvoir régalien, les Etats se retirent progressivement de leurs territoires ruraux périphériques. Les populations se sont alors organisées pour se constituer en pourvoyeurs de sécurité locaux.
Si les entités d’autodéfense communautaires ne sont pas un phénomène nouveau au Sahel, l’apparition du djihadisme armé a fait converger les intérêts de ces groupes objectivement menacés par les djihadistes avec ceux des États rencontrant des limites dans leurs opérations contre-terroristes. Ces derniers sont donc tentés de sous-traiter ces missions régaliennes de sécurité à des acteurs évoluant dans les mêmes terroirs que les djihadistes. Cette dynamique d’externalisation observable dans toutes les zones d’insurrection djihadistes sahéliennes pourrait s’inscrire dans une logique de coproduction de sécurité.
Toutefois, cette production hybride ne s’accompagne pas forcément d’un encadrement formel, légal et coordonné : l’implication armée des groupes d’autodéfense dans les guerres insurrectionnelles en fait également des facteurs aggravant d’insécurité. Entre exacerbation des violences à base communautaire et substitution érodant l’autorité étatique, ces entités d’autodéfense font émerger des formes alternatives de gouvernance armée. Ces exemples sahéliens invitent à interroger le modèle wébérien de l’État ainsi que les modalités de gouvernance locale, à la rencontre des systèmes étatiques, coutumiers et djihadistes.
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