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Syrie : le pari risqué de Moscou

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L’histoire se répéterait-elle ? En 1956, le coup d’éclat diplomatique de l’URSS lors de la crise de Suez détourna l’attention des Occidentaux de la répression de l’insurrection de Budapest par l’Armée rouge. Six décennies plus tard, l’affirmation russe en Syrie se produit alors même que se fixe le front ukrainien, permettant à Vladimir Poutine de tester la fermeté des Occidentaux tout en ayant les coudées plus franches dans le Donbass.

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La symétrie avec 1956 va plus loin : par leur inconstance dans le conflit syrien, France et Grande-Bretagne sont marginalisées, alors que la campagne libyenne de 2011 les avait remis en selle. Mais, à la différence de Suez, où le vide diplomatique créé par l’intervention tripartite avait été comblé par les États-Unis, la question syrienne ne verra guère une administration Obama, qui a fondé une partie de sa politique extérieure sur son désengagement du Moyen-Orient, s'y réinvestir militairement. Or les relations internationales ont horreur du vide, et l’on voit mal les Russes jouer le rôle de gendarmes dans une région où, eux aussi, peinent à appréhender la complexité des recompositions socio-économiques et politiques, sans compter que le « syndrome afghan » travaille encore l’inconscient des élites politiques et militaires russes.

Le dossier syrien, vu de Moscou, illustre bien davantage qu’un simple soutien à un allié aux abois. L’activisme russe permet d’esquisser cinq enseignements, qui associent étroitement politique étrangère et politique intérieure, positionnement régional et positionnement global.

Tout d’abord un rappel, en apparence ingénu, s’impose : la question syrienne n’est guère simple pour Moscou, et ne l’a jamais été. La relation bilatérale est même historiquement peu commode : Hafez Al-Assad, le père de l’actuel président syrien, a souvent joué de sa situation de dépendance pour imposer sa propre politique régionale, suscitant en retour l’embarras de Moscou. Plus près de nous, la relation bilatérale a été parasitée par le jeu d’Israël visant à empêcher Moscou de livrer ses armements offensifs les plus sophistiqués à Damas. Pour la Russie, préserver sa relation de clientèle avec la Syrie l'expose à braquer ses relations avec Israël et l’Occident. De même, la coopération russo-syrienne est établie depuis plusieurs décennies via des canaux institutionnels éprouvés, qui placent le Kremlin sous l'entière dépendance de liens tissés avec les seuls cadres du régime. Dernièrement, Sergueï Lavrov confiait à Lakhdar Brahimi, l’ancien médiateur des Nations Unies dans le conflit syrien, que la Russie a autant d’influence sur Assad que les États-Unis sur Israël…

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978-2-36567-449-2

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Syrie : le pari risqué de Moscou

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Julien NOCETTI

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Russie, Eurasie, Carte
Centre Russie/Eurasie
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Fondé en 2005 au sein de l’Ifri, le Centre Russie/Eurasie produit de la recherche et organise des débats sur la Russie, l’Europe orientale, l’Asie centrale et le Caucase du Sud. Il a pour objectif de comprendre et d'anticiper l'évolution de cette zone géographique complexe en pleine mutation pour enrichir le débat public en France et en Europe, et pour aider à la décision stratégique, politique et économique.

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La politique russe de recrutement de combattants et d’ouvrières en Afrique subsaharienne

Date de publication
18 décembre 2025
Accroche

La guerre russo-ukrainienne, déclenchée le 24 février 2022, s’est rapidement internationalisée. La Russie et l’Ukraine se sont très vite efforcées de mobiliser leurs alliés afin d’obtenir un soutien politique et diplomatique, ainsi que des ressources militaires et économiques. Mais les deux belligérants ont aussi cherché à recruter des étrangers à titre privé pour soutenir leurs efforts de guerre respectifs. Cette politique est globale et s’étend de l’Amérique latine à l’Extrême-Orient. L’Afrique subsaharienne, dans ce panorama, présente un intérêt particulier car elle constitue un vivier de recrutement vaste et facilement accessible, en raison de taux de pauvreté élevés dans la plupart des pays de la zone conjugués à un important désir d’émigration.

Thierry VIRCOULON Horacio GIVONE
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Le Kazakhstan après le double choc de 2022. Conséquences politiques, économiques et militaires

Date de publication
28 octobre 2025
Accroche

L’année 2022 a été marquée par un double choc pour le Kazakhstan : en janvier, le pays a connu la plus grave crise politique depuis son indépendance, et en février, la Russie a lancé une invasion à grande échelle de l’Ukraine, remettant en question les frontières entre les pays post-soviétiques. Ces événements successifs ont eu un impact profond sur la politique intérieure et extérieure du Kazakhstan.

Vera GRANTSEVA Rakhimbek ABDRAKHMANOV
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Russie - [URSS] - Russie

Date de publication
29 novembre 2000
Accroche

De Nicolas II à Vladimir Poutine, la Russie est passée, au cours du XXᵉ siècle, par bien des métamorphoses. À l'empire tsariste d'avant la Première Guerre mondiale succède l'Union des républiques socialistes soviétiques, l'URSS, dont la vocation révolutionnaire internationaliste exprimée par Lénine cède à l'impérialisme soviétique, continental avec Staline, mondial avec Khrouchtchev et Brejnev. Devenue une superpuissance après 1945, la « patrie du socialisme » ne peut résister à l'éclatement de l'empire qu'annonce la chute du mur de Berlin, en 1989 : en 1991, la Russie renaît donc sur les débris de l'empire, et, avec elle, une nouvelle page de l'histoire russe s'ouvre devant les yeux inquiets du monde. Mais en dépit de ses spécificités et des tensions diverses qui l'ébranlent, entre Nord et Sud, Orient et Occident, christianisme et islam, la Russie fédérale entend bien s'intégrer enfin dans la communauté des grands États et cesser d'être considérée comme un acteur à part des relations internationales.

Anita TIRASPOLSKY
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La dissuasion nucléaire russe à l'épreuve de la guerre en Ukraine

Date de publication
06 octobre 2025
Accroche

Dès le lancement de son « opération militaire spéciale » (SVO) contre l’Ukraine, le 24 février 2022, le Kremlin, qui dispose de l’un des plus vastes arsenaux nucléaires au monde, a adopté des mesures de dissuasion agressives et une rhétorique résolument menaçante. 

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