Boko Haram, une exception dans la mouvance djihadiste ?
Boko Haram, créé vers 2002 et dirigé depuis 2010 par Abubakar Shekau, demeure un groupe mal connu.
Tantôt qualifié de secte, de mouvement insurrectionnel, d’organisation terroriste ou djihadiste, il prospère dans un pays où pauvreté et corruption font des ravages. Les populations locales sont prises entre deux feux : d’un côté, Boko Haram brûle des villages et kidnappe des jeunes filles ; de l’autre, l’armée nigériane applique des méthodes brutales qui ne font qu’empirer la situation.
Marc-Antoine Pérouse de Montclos est chercheur à Chatham House (Londres). Il a notamment dirigé l’ouvrage Boko Haram: Islamism, Politics, Security and the State in Nigeria (Los Angeles, Tsehai, 2015).
Article publié dans Politique étrangère, vol. 80, n° 2, été 2015
Plan de l’article
Une nébuleuse plus qu’une organisation
Une stratégie militaire illisible
La base sociale d’un mouvement djihadiste
L’économie politique de l’insurrection
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