Gouvernance et sociétés
Les États demeurent des piliers essentiels du système international, même s'ils n'en sont pas les seuls acteurs. Le sujet de la gouvernance se décline au niveau local, national et international.
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Un an de présidence Prabowo : entre populisme économique et reflux démocratique
Élu à presque 60 % des suffrages en février 2024, Prabowo Subianto est officiellement devenu le huitième président de la République indonésienne le 20 octobre 2024. Adoubé par son prédécesseur et ancien rival, Joko « Jokowi » Widodo, porté par une immense popularité, en particulier auprès de la jeunesse, le nouveau chef de l’État n’a pas tardé à mettre en œuvre son programme pour une « Indonésie qui avance » (Indonesia Maju).
Nouvelles citoyennetés : réfugiés et sans-papiers dans l'espace européen
1900-2000 : Cent ans de relations internationales
Ce numéro spécial de Politique étrangère célèbre 100 ans de relations internationales, de 1900 à 2000.
Nation et Europe au XXe siècle : de la sacralisation négative à la sécularisation positive
Le XXe siècle restera peut-être celui du divorce entre la nation et l’Europe. Après avoir façonné le Vieux Continent au XIXe siècle, le nationalisme l’entraîna en effet à sa perte, poussant par deux fois les vieilles nations européennes dans une guerre civile et mondiale qui les relégua au rang de puissances secondaires. Dès lors, le divorce entre l’Europe et la nation semblait consommé, favorisant l’émergence d’une Communauté puis d’une Union européenne aux desseins supranationaux. Mais la dévaluation de la nation n’a pas manqué de produire en retour quelques effets pervers, que le triomphe de la globalisation sous égide américaine n’a fait qu’amplifier. Et si la nation n’est plus sacralisée, comme elle le fut par le passé, elle paraît seule en mesure de redonner à l’Europe les fondations qui lui font encore défaut pour devenir une véritable Union.
La Première Guerre mondiale : une rupture dans l'évolution de l'ordre européen
Parce qu'elle entraîna une rupture profonde avec l'ordre ancien, la Première Guerre mondiale apparaît encore aujourd'hui comme la véritable « matrice du XXe siècle ». Rompant avec le concert européen, qui reposait largement sur la défense concertée des intérêts des grandes puissances et sur la volonté de préserver l'équilibre des forces en Europe, la guerre de 1914-1918 et les traités qui en découlèrent prirent une tournure idéologique et prétendirent imposer un ordre international nouveau. Celui-ci se fondit sur des principes novateurs : sécurité collective, droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, souveraineté de tous les Etats, y compris des « petits », exigence libérale et démocratique, enfin, dans le domaine économique et politique. L'échec flagrant de ce système, dont la Seconde Guerre mondiale sonna le glas, n'a pourtant pas cessé depuis de traverser l'histoire du siècle qui s'achève.
Le rôle des idées dans les relations internationales
Si les idées ont joué un rôle déterminant au XXe siècle, à travers l’affrontement des idéologies totalitaires et libérales entre 1917 et 1989, leur impact sur les relations internationales est moins facile à mesurer depuis la fin de la guerre froide. Pour certains, le monde serait entré dans une phase post-idéologique où prime tantôt l’économique, tantôt le passionnel ; pour d’autres, le triomphe du marché et de la globalisation masquerait celui de l’idéologie libérale américaine ; pour d’autres encore, l’opposition entre laïcs et religieux aurait pris le relais des conflits proprement politiques ; pour d’autres, enfin, les idéologies émergentes seraient celles du communautarisme et des droits de l’homme. Mais, dans ce paysage encore flou, une chose reste sûre : plus que jamais, les idées à la fois sont manipulées par les jeux de la puissance et contribuent à les reformuler.
Le Royaume-Uni, 1900-2000 : de l'empire planétaire au royaume insulaire
Empire de dimension planétaire et première puissance mondiale au début du XXe siècle, le Royaume-Uni a, en moins de cinquante ans, perdu l’empire et la puissance. Sortie vainqueur des deux guerres mondiales, mais durement atteinte dans ses ressources vitales, la Grande-Bretagne a pourtant su, sous la contrainte, offrir à ses Dominions le cadre souple du Commonwealth, demeurer, sous condition, un allié privilégié des États-Unis, et créer en même temps un Welfare State qui a profondément transformé le pays. Mais un certain mythe de la grandeur l'a prévenue contre la construction européenne, qui se fit largement sans elle. Aujourd'hui, le Royaume-Uni arrive à un tournant de son histoire, à la porte d'une Europe de mieux en mieux structurée, et au sein de structures insulaires en pleine évolution.
La politique étrangère à l'épreuve de la mondialisation
Longtemps monopolisée par des diplomates issus des plus hautes strates de la société, la diplomatie a connu de profonds bouleversements depuis la fin de la Première Guerre mondiale : extension du champ de son domaine d’action, diversification et multiplication des acteurs du jeu diplomatique, dialectique entre les gouvernements, les entreprises et les médias, dialogue avec la société civile, etc. Une évolution positive à bien des égards, mais qui risque aussi d’entraîner des confusions entre moralité et démagogie, tactique électoraliste et stratégie politique.
La politique étrangère du Japon depuis Meiji : essai d'interprétation
Entré dans la modernité avec l’ère Meiji (1868-1912), le Japon n’a peut-être pas encore trouvé sa véritable place au sein de la communauté internationale. Ayant d’abord échoué dans ses tentatives d’établir en Asie sa propre domination impériale, ayant encore échoué à transformer sa formidable puissance économique en une puissance politique équivalente et ayant, enfin, manqué sa réintégration dans la communauté asiatique jusqu’au tout début des années 90, il semble ne s’être doté que récemment d’une vision globale et cohérente en matière de politique étrangère. Celle-ci tente d’imposer aujourd’hui l’image d’un Japon porteur de paix, de prospérité et de sécurité dans une zone Asie-Pacifique encore en proie à des turbulences, tout en jouant sa propre partition dans un processus de globalisation largement dominé par les États-Unis.
Un siècle d'avatars impériaux
Le XXe siècle a vu s’effondrer successivement l’ensemble des empires : empires monarchiques, d’abord, avec la Première Guerre mondiale ; empires coloniaux, ensuite, après 1945 ; empires totalitaires, enfin, avec l’éclatement de l’URSS et de la Yougoslavie dans les années 90. Mais l’empire est-il mort ? Partout on le voit au contraire renaître sous des formes nouvelles : empire démocratique autour de l’ONU ou de l’Union européenne, empire national au sein d’États anciens secoués par des minorités (Espagne, France, Royaume-Uni, Russie), empire flou et diffus avec la suprématie économique et culturelle américaine. Mais ces nouveaux empires ne sont peut-être que le nouvel avatar de vieilles réalités impériales qu’une crise profonde du système international pourrait faire resurgir.
Un siècle d'avatars impériaux
Le XXe siècle a vu s’effondrer successivement l’ensemble des empires : empires monarchiques, d’abord, avec la Première Guerre mondiale ; empires coloniaux, ensuite, après 1945 ; empires totalitaires, enfin, avec l’éclatement de l’URSS et de la Yougoslavie dans les années 90. Mais l’empire est-il mort ? Partout on le voit au contraire renaître sous des formes nouvelles : empire démocratique autour de l’ONU ou de l’Union européenne, empire national au sein d’États anciens secoués par des minorités (Espagne, France, Royaume-Uni, Russie), empire flou et diffus avec la suprématie économique et culturelle américaine. Mais ces nouveaux empires ne sont peut-être que le nouvel avatar de vieilles réalités impériales qu’une crise profonde du système international pourrait faire resurgir.
La politique étrangère du Japon depuis Meiji : essai d'interprétation
Entré dans la modernité avec l’ère Meiji (1868-1912), le Japon n’a peut-être pas encore trouvé sa véritable place au sein de la communauté internationale. Ayant d’abord échoué dans ses tentatives d’établir en Asie sa propre domination impériale, ayant encore échoué à transformer sa formidable puissance économique en une puissance politique équivalente et ayant, enfin, manqué sa réintégration dans la communauté asiatique jusqu’au tout début des années 90, il semble ne s’être doté que récemment d’une vision globale et cohérente en matière de politique étrangère. Celle-ci tente d’imposer aujourd’hui l’image d’un Japon porteur de paix, de prospérité et de sécurité dans une zone Asie-Pacifique encore en proie à des turbulences, tout en jouant sa propre partition dans un processus de globalisation largement dominé par les États-Unis.
Nation et Europe au XXe siècle : de la sacralisation négative à la sécularisation positive
Le XXe siècle restera peut-être celui du divorce entre la nation et l’Europe. Après avoir façonné le Vieux Continent au XIXe siècle, le nationalisme l’entraîna en effet à sa perte, poussant par deux fois les vieilles nations européennes dans une guerre civile et mondiale qui les relégua au rang de puissances secondaires. Dès lors, le divorce entre l’Europe et la nation semblait consommé, favorisant l’émergence d’une Communauté puis d’une Union européenne aux desseins supranationaux. Mais la dévaluation de la nation n’a pas manqué de produire en retour quelques effets pervers, que le triomphe de la globalisation sous égide américaine n’a fait qu’amplifier. Et si la nation n’est plus sacralisée, comme elle le fut par le passé, elle paraît seule en mesure de redonner à l’Europe les fondations qui lui font encore défaut pour devenir une véritable Union.
Les Afro-Asiatiques : acteurs ou enjeux de la scène politique internationale ?
Né à la conférence de Bandung, en 1955, l’afro-asiatisme marqua de son empreinte la seconde moitié du XXᵉ siècle. «Mythe politique inspirateur d’actions», il favorisa la décolonisation et permit l’émergence du Tiers-Monde sur la scène internationale, derrière les figures de Nasser, Nehru, Sukarno et Zhou Enlaï. Pris dans l’étau de la guerre froide, il ne put cependant résoudre certaines contradictions, entre non-alignement et pro-communisme, discours libérateur et régime autoritaire, indépendance politique et dépendance économique. En définitive, l’expérience afro-asiatique se sera surtout distinguée par sa contribution décisive à la démocratisation des relations internationales.
La politique étrangère à l'épreuve de la mondialisation
Longtemps monopolisée par des diplomates issus des plus hautes strates de la société, la diplomatie a connu de profonds bouleversements depuis la fin de la Première Guerre mondiale : extension du champ de son domaine d’action, diversification et multiplication des acteurs du jeu diplomatique, dialectique entre les gouvernements, les entreprises et les médias, dialogue avec la société civile, etc. Une évolution positive à bien des égards, mais qui risque aussi d’entraîner des confusions entre moralité et démagogie, tactique électoraliste et stratégie politique.
Le Royaume-Uni, 1900-2000 : de l'empire planétaire au royaume insulaire
Empire de dimension planétaire et première puissance mondiale au début du XXe siècle, le Royaume-Uni a, en moins de cinquante ans, perdu l’empire et la puissance. Sortie vainqueur des deux guerres mondiales, mais durement atteinte dans ses ressources vitales, la Grande-Bretagne a pourtant su, sous la contrainte, offrir à ses Dominions le cadre souple du Commonwealth, demeurer, sous condition, un allié privilégié des États-Unis, et créer en même temps un Welfare State qui a profondément transformé le pays. Mais un certain mythe de la grandeur l'a prévenue contre la construction européenne, qui se fit largement sans elle. Aujourd'hui, le Royaume-Uni arrive à un tournant de son histoire, à la porte d'une Europe de mieux en mieux structurée, et au sein de structures insulaires en pleine évolution.
1900-2000 : Cent ans de relations internationales
Ce numéro spécial de Politique étrangère célèbre 100 ans de relations internationales, de 1900 à 2000.
L'Afrique et le XXe siècle : dépossession, renaissance, incertitudes
L’histoire de l’Afrique au XXe siècle semble encore aujourd’hui, à plus d’un titre, toujours à faire. Dans un monde où domine la vision des grandes puissances et des institutions qui en ont émané, la place de l’Afrique dans les relations internationales oscille ainsi, presque à défaut, entre la gloire et la tristesse : gloire d’un continent qui a su reconquérir en partie ce dont il avait été dépossédé par la colonisation, tristesse d’une Afrique apparemment souveraine où le meilleur ne l’a que rarement emporté sur le pire. Et pourtant, si la dépossession et la renaissance du continent n’ont cessé d’être mêlées dans un même processus historique de construction de l’indépendance, une Afrique nouvelle se dessine depuis le début des années 80, plus autonome et plus ouverte, mais aussi plus diverse et plus complexe que ne le laissait présager le paysage assez homogène de l’indépendance retrouvée.
Le rôle des idées dans les relations internationales
Si les idées ont joué un rôle déterminant au XXe siècle, à travers l’affrontement des idéologies totalitaires et libérales entre 1917 et 1989, leur impact sur les relations internationales est moins facile à mesurer depuis la fin de la guerre froide. Pour certains, le monde serait entré dans une phase post-idéologique où prime tantôt l’économique, tantôt le passionnel ; pour d’autres, le triomphe du marché et de la globalisation masquerait celui de l’idéologie libérale américaine ; pour d’autres encore, l’opposition entre laïcs et religieux aurait pris le relais des conflits proprement politiques ; pour d’autres, enfin, les idéologies émergentes seraient celles du communautarisme et des droits de l’homme. Mais, dans ce paysage encore flou, une chose reste sûre : plus que jamais, les idées à la fois sont manipulées par les jeux de la puissance et contribuent à les reformuler.
La Première Guerre mondiale : une rupture dans l'évolution de l'ordre européen
Parce qu'elle entraîna une rupture profonde avec l'ordre ancien, la Première Guerre mondiale apparaît encore aujourd'hui comme la véritable « matrice du XXe siècle ». Rompant avec le concert européen, qui reposait largement sur la défense concertée des intérêts des grandes puissances et sur la volonté de préserver l'équilibre des forces en Europe, la guerre de 1914-1918 et les traités qui en découlèrent prirent une tournure idéologique et prétendirent imposer un ordre international nouveau. Celui-ci se fondit sur des principes novateurs : sécurité collective, droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, souveraineté de tous les Etats, y compris des « petits », exigence libérale et démocratique, enfin, dans le domaine économique et politique. L'échec flagrant de ce système, dont la Seconde Guerre mondiale sonna le glas, n'a pourtant pas cessé depuis de traverser l'histoire du siècle qui s'achève.
“Des gouvernements européens et les Etats-Unis ont utilisé la pandémie à des fins migratoires”
79,5 millions, c'est le nombre record des réfugiés et déplacés. La crise sanitaire va-t-elle entraîner une modification des migrations et une hausse des régularisations de sans-papiers ? Le chercheur Matthieu Tardis estime que des pays ont profité de la pandémie pour restreindre l'accès à l'asile.
Demande d’asile. Un rapport dénonce des procédures toujours plus longues
À l’occasion de la journée mondiale des réfugiés, un rapport souligne que le délai pour une demande d’asile en France a été en moyenne de 325 jours en 2019. Un chiffre en augmentation par rapport à l’année précédente.
Comment la récession économique pourrait chambouler les migrations?
Activité gelée, recrutements en berne : la récession mondiale causée par la pandémie pourrait durablement chambouler les parcours migratoires, en mettant notamment un coup d’arrêt à l’immigration économique vers les pays riches où les demandes d’asile devraient en revanche s’intensifier.
« Il est urgent d’impliquer les travailleurs étrangers, essentiels à notre économie, dans les débats qui les concernent »
Alors que la crise due au COVID-19 a montré que les travailleurs étrangers contribuent à des pans essentiels de notre société, ils restent exclus du débat, estime un collectif de représentants d’associations dans une tribune au « Monde ». Or, ces femmes et ces hommes ont beaucoup à nous enseigner sur les notions de résilience et d’adaptation.
Arrivée de migrants en Italie ce week-end : estimations revues à la baisse
Après avoir annoncé l’arrivée de 400 migrants en Sicile, ce qui aurait été un record sur l’année, les autorités transalpines ont ensuite revu leur estimation à la baisse, confirmant une tendance générale à la décroissance des arrivées ces dernières années. Mais pour des parlementaires de la Ligue de Matteo Salvini, « l’Italie redevient un camp de réfugiés ».
Que change la crise sanitaire pour les migrants en Europe?
Ils sont particulièrement vulnérables au Covid-19, les migrants entassés dans des camps surpeuplés en Grèce, en Espagne ou dans des conditions ultra précaires, dans des campements de tentes. Les migrants sont en danger, c’est l’alerte lancée par plusieurs ONG.
Le rural est « une chance et une opportunité »
Chercheur au Centre migrations et citoyennetés de l’Institut français des relations internationales (Ifri), il a notamment publié « Une autre histoire de la « crise des réfugiés ». La réinstallation dans les petites villes et les zones rurales en France » (Juillet 2019).
Qu'est-ce qu'une recherche autonome?
Dans un contexte de forte contestation sociale, les chercheurs se mobilisent à leur tour : flashmob, grève des revues, tribunes ... Quelles sont les raisons de la cette colère ? L'indépendance des laboratoires de recherche est-elle menacée ?
Migrations. Quand les petites villes font la leçon aux grandes
Les petites villes européennes sont aujourd’hui catapultées en première ligne dans le processus complexe de l’accueil des personnes migrantes. L’intégration au niveau local constituerait-elle la clef du succès de la réinstallation ?
Immigration : pourquoi la France n’y arrive pas ?
Matthieu Tardis a réalisé une étude sur l’accueil des réfugiés dans les petites communes et les villes moyennes qui bouscule les idées reçues. « Ces territoires sont souvent moins habitués à recevoir ces populations. L’absence d’opportunités, notamment professionnelles, affecte l’attractivité de ces territoires pour les nouveaux arrivants. De plus, la montée de l’extrême droite peut constituer un obstacle politique au développement de l’accueil des migrants et réfugiés », observe le chercheur au centre migrations et citoyennetés de l’Ifri (Institut français des relations internationales).
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L'Ifri, fondation reconnue d'utilité publique, s'appuie en grande partie sur des donateurs privés – entreprises et particuliers – pour garantir sa pérennité et son indépendance intellectuelle. Par leur financement, les donateurs contribuent à maintenir la position de l’Institut parmi les principaux think tanks mondiaux. En bénéficiant d’un réseau et d’un savoir-faire reconnus à l’international, les donateurs affinent leur compréhension du risque géopolitique et ses conséquences sur la politique et l’économie mondiales. En 2024, l’Ifri accompagne plus de 70 entreprises et organisations françaises et étrangères.