Charia, terrorisme, nouveaux équilibres géopolitiques... Les conséquences du retour des talibans à Kaboul
Les conflits et la géopolitique n'attendent pas, Le Monde devant soi non plus. Qui aurait imaginé que les talibans reprendraient le contrôle de l'Afghanistan si vite après le retrait des États-Unis? Il y avait bien des signaux plus ou moins faibles depuis quelques semaines, mais la rapidité avec laquelle le mouvement fondamentaliste a fait tomber Kaboul a pris tout le monde de court, à commencer par Washington.
L'Occident a-t-il abandonné l'Afghanistan ?
Vingt ans après leur chute, en 2001, les Talibans contrôlent de nouveau l’intégralité de l’Afghanistan. Que signifie cette défaite pour l'Occident ? Peut-on parler d’une véritable déroute occidentale ? L'Europe et les Etats-Unis ne sont-ils pas en train d'abandonner le peuple afghan ?
ENTRETIEN. Les talibans représentent-ils une menace terroriste pour la France ?
Deux jours après la prise de Kaboul par les talibans, la question des relations entre ces fondamentalistes et Al-Qaida se pose. Avec, en toile de fond, le spectre de nouvelles attaques terroristes en France et en Occident dans les mois à venir. Élie Tenenbaum, directeur du centre des études de sécurité à l’Ifri (Institut français des relations internationales) et spécialiste de l’Afghanistan, apporte son éclairage sur le sujet.
Quel avenir pour l'Afghanistan ?
Les Talibans ont repris le contrôle de l'Afghanistan, mettant ainsi un terme d'un conflit de 20 ans les opposant au reste de la société et de l'Occident, représenté dans le pays notamment par les forces américaines. Cette déroute intervient notamment après le retrait des troupes américaines.
Elie Tenenbaum : "Il y a une élite [afghane] qui a sa responsabilité dans la débâcle"
Après la prise du pouvoir à Kaboul par les talibans : Elie Tenenbaum, directeur du centre des études de sécurité à l'Ifri (institut français des relations internationales), spécialiste de l'Afghanistan et Solène Chalvon Fioriti, grand reporter.
Les Français appelés à quitter l'Afghanistan : "ça devient un taliban's land !"
Le 13 juillet dans la soirée, l'ambassade de France à Kaboul a demandé à tous ses ressortissants de quitter l'Afghanistan, invoquant « l'évolution de la situation sécuritaire » et les « perspectives à court terme ». Pour « Marianne », Elie Tenenbaum, directeur du Centre des études de sécurité de l’Institut français des relations internationales (IFRI), analyse cette position forte et inédite depuis 2001.
Djihadisme et contre-terrorisme : la guerre globale
Emmanuel Taïeb reçoit le chercheur Marc Hecker, co-auteur avec Elie Tenenbaum de La Guerre de vingt ans. Djihadisme et contre-terrorisme au XXIe siècle (Robert Laffont, 2021).
Sahel: l’avenir de Barkhane en suspens
La France a annoncé la suspension « provisoire » des opérations conjointes avec les forces maliennes.
Coup d'État au Mali : la France suspend ses opérations militaires avec l'armée malienne
La France a fini par taper du poing sur la table. En réprobation aux deux coups d'Etat qui ont conduit un général de l'armée à prendre la tête de l'Etat dans l'attente des élections de 2022, Paris a annoncé jeudi la suspension temporaire de ses opérations militaires conjointes avec Bamako.
Élie Tenenbaum : « La guerre contre le terrorisme a épuisé les États-Unis »
ENTRETIEN - Le chercheur revient sur deux décennies de guerre contre les groupes djihadistes et leurs conséquences pour les démocraties occidentales.
Comment Vladimir Poutine est devenu le maître du jeu en Syrie
En un an d'interventions militaires aux côtés de Bachar el-Assad, la Russie a changé la donne en Syrie. Un engagement cynique, sans pitié, qui a profité de la passivité des Etats-Unis
Un an tout juste après leurs premiers bombardements aériens russes en Syrie, ce vendredi, les civils des quartiers est d'Alep mesurent au quotidien le soutien direct apporté par Vladimir Poutine à Bachar el-Assad. Aux innombrables barils artisanaux d'explosifs largués par les aéronefs du régime ont succédé des armes plus sophistiquées. Les missiles perforants capables de réduire un immeuble en tas de gravats pénètrent jusque dans les caves, où dorment les assiégés et où sont parfois installés des hôpitaux de fortune.
La première opération militaire d'envergure de la Russie, en dehors de sa périphérie, depuis le retrait des troupes soviétiques d'Afghanistan en 1989, a rebattu les cartes en Syrie. Avant le 30 septembre 2015, le régime de Bachar el-Assad accumulaient les revers militaires, notamment à Idlib et Palmyre et voyait les régions littorales menacées par un nouveau front.
"Assad avait lui-même reconnu qu'il manquait de ressources militaires, la Russie a sauvé le régime et permis d'en stabiliser les lignes. Toute la dynamique militaire du conflit a changé", rappelle le politologue Ziad Majed, spécialiste de la Syrie. Mieux: il lui a permis de repasser à l'offensive, même si les gains territoriaux, en comptant la reprise de Palmyre à Daech, restent minimes - 2% du territoire.
USA, France : y a-t-il un cerveau derrière les attentats ?
Débat sur les attentats perpétrés récemment en France et aux Etats-Unis.
Un Prix Nobel de la paix laisse les États-Unis en «état de guerre permanente»
Les quinze ans du 11-Septembre et la fin du second mandat de Barack Obama sont propices aux bilans. Dans une note, l'Ifri s'interroge ainsi sur l'efficacité des options retenues (assassinats ciblés, partenariats et utilisation du soft power) dans la lutte contre le terrorisme.
"La mort de l'un de ses stratèges va-t-elle affaiblir Daech ? Cette nouvelle est un vrai succès pour la coalition"
Cette nouvelle est un vrai succès pour la coalition. Abou Mohammed al-Adnani était le visage et la voix de Daech dans le monde.
Que change la mort du «ministre des attentats de Daesh» ?
Abou Mohammed al-Adnani, considéré comme le « ministre des attentats » et « porte-parole » de Daesh, a été tué dans la province syrienne d’Alep. Le Pentagone a affirmé mardi soir avoir mené une attaque dans la région, peu après l’annonce de la mort du dirigeant par le groupe terroriste... « Abou Mohammed al-Adnani était moyennement important dans Daesh. C’est un élément visible de cette organisation. Mais le réel pouvoir reste caché car il est ainsi plus efficace et redouté. »...
Face au chaos du monde, reprendre le chemin de la raison
"La politique syrienne d’Obama en question / Le retour d’Al-Qaïda"
"Pour cette dernière émission, les invités débattent de la stratégie américaine en Syrie. Comment lire les choix de Barack Obama, coincé entre l'interventionnisme et le laisser-faire ? Ensuite, il sera question d'Al-QaÏda, dont la capacité de nuisance est encore totale."
Malgré la sobriété de la classe politique, les attaques pourraient renforcer l’extrême-droite en Allemagne
L’Allemagne est sous le choc et il est encore trop tôt pour mesurer les conséquences politiques de l’enchaînement des quatre attaques qui ont frappé le pays en moins d’une semaine. Les dirigeants politiques conservent une attitude responsable, qui contraste avec les polémiques franco-françaises au lendemain de l’attentat de Nice.
Antiterrorisme, l'impossible risque Zéro
Le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve s’est félicité ce matin de la réussite de l’Euro, au moins sur le plan sécuritaire si ce n’est sur le plan sportif. Le pire n’aura pas eu lieu malgré les fortes menaces qui continuent d’ailleurs de peser sur le Tour de France dont l’arrivée est prévue le 24 juillet. Mais peut on dire qu’on sache vraiment aujourd’hui à la fois l’état de la menace terroriste et le meilleur moyen d’y répondre ?
Attentats d'Istanbul : Comment le Caucase est devenu un réservoir de djihadistes pour Daesh
Les trois kamikazes de l’aéroport d’Istanbul-Atatürk étaient, selon les informations des enquêteurs turcs, originaires du Caucase, où la mouvance djihadiste est très forte…
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