La présence militaire de la France au Moyen-Orient, de 1991 à 2003 : la fin d’une ère ?
 
La présence militaire de la France au Moyen-Orient a évolué au cours des dernières décennies avec une posture plus subie que réellement décidée, traduisant un certain recul de l’influence de Paris, malgré la volonté permanente d’être un interlocuteur crédible. Les forces françaises ont également profité de ces engagements pour se transformer et gagner en opérationnalité.
 
Après plus de trente ans de « politique arabe » de la France au Moyen-Orient, marquée par le soutien indiscriminé à plusieurs régimes autoritaires, notamment par la livraison d’armements, la fin de la guerre froide et l’émergence d’un nouveau monde unipolaire centré sur la puissance américaine remet en cause cette posture française. Détachés de leurs liens avec l’Union soviétique, les pays arabes se tournent massivement vers les États-Unis comme nouveau partenaire stratégique, militaire et financier : si le Moyen-Orient représentait 61 % des exportations d’armement français en 1990, cette part chute à 21 % en 1993, en partie à cause de l’embargo imposé sur l’Irak, jadis l’un des plus importants clients de la France dans la zone. La proposition française de préconiser une « alternative » aux États-Unis et à l’Union soviétique, y compris aux pays arabes, perd nettement de son attrait.
Deux temps cristallisent la dernière décennie du XXe siècle au Moyen-Orient, qui sont les deux bornes temporelles retenues car ayant un sens particulier sur le plan militaire : 1991, première guerre du Golfe et premier engagement conséquent de la France en coalition dans le monde arabe ; 2003, seconde guerre du Golfe, mais cette fois marquée par un refus français de suivre les États-Unis dans une aventure dont les conséquences désastreuses se font encore ressentir vingt ans plus tard. Outre des impacts géopolitiques durables, notamment sur les relations franco-américaines, ces deux événements provoquent également de profondes modifications dans l’appareil militaire français et sa posture stratégique au Moyen-Orient.
Ainsi, d’un engagement militaire français en 1991, au refus d’un second en 2003, comment la posture militaire de la France au Moyen-Orient a-t-elle évolué au tournant du XXIe siècle, et avec quelles leçons pour les années suivantes ?
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