La présidence allemande du Conseil de l’UE 2020. Quel rôle pour le couple Paris Berlin ?

La présidence allemande de l’Union européenne au second semestre 2020 était la dernière présidence d’Angela Merkel, peu avant la fin de sa chancellerie en 2021. On s’attendait donc à ce que la chancelière tire profit de toute son expérience et de son influence pour obtenir des résultats positifs. L’éventail des questions à l’ordre du jour était considérable.

Il s’agissait de régler le différend sur le budget pluriannuel de l’UE, d’achever le Brexit, de renforcer la pression sur la Pologne et la Hongrie sur la question du respect de l’État de droit, de faire accepter le plan de relance franco-allemand et d’avancer dans des domaines importants tels que la digitalisation, la lutte contre le changement climatique et le partenariat commercial désormais très controversé avec la Chine. En outre, la pandémie a considérablement modifié le programme de la présidence allemande. Sur nombre de questions à régler, Berlin avait besoin du soutien de la France et l’a obtenu. Néanmoins, toutes les divergences entre l’Allemagne et la France n’ont évidemment pas pu être surmontées, notamment en matière de politique de sécurité et de défense commune, ainsi qu’au niveau économique et monétaire pour ce qui relève de la gouvernance de la zone euro. Ces différences restent à l’ordre du jour de l’agenda franco-allemand.
Hans Stark est professeur de civilisation allemande contemporaine à Sorbonne Université et Conseiller pour les relations franco-allemandes à l’Ifri.
Cet article est paru dans la revue Allemagne d'aujourd'hui, n° 236, avril-juin 2021 (pages 8 à 20), intitulée "Bilan de la présidence allemande du Conseil de l'Union européenne", dossier dirigé par Paul Maurice, Hans Stark et Jérôme Vaillant.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesRelancer le partenariat franco-allemand ? Les ambitions du Conseil des ministres franco-allemand - Enjeux d’un leadership conjoint en Europe
Friedrich Merz, comme catholique rhénan, est un héritier de la politique franco-allemande de la CDU, de Konrad Adenauer à Helmut Kohl, en passant par Wolfgang Schäuble. Si le discours et les réflexes franco-allemands sont ancrés chez lui, il faut néanmoins relativiser leurs résultats.
Le « bazooka fiscal » du gouvernement Merz, un tournant économique ?
Le Parlement allemand a voté la création d’un fonds spécial pour les infrastructures et un assouplissement du frein à la dette afin d’insuffler un nouveau dynamisme à l’économie allemande et répondre à un environnement sécuritaire dégradé. Cela accroît les marges de manœuvre du gouvernement sur le plan économique, mais des réformes plus durables seront nécessaires.
Les politiques sociales en Allemagne. Bilan de la coalition “feu tricolore” et perspectives du nouveau gouvernement
Notes du Cerfa, n° 188, Ifri, juillet 2025 — La défaite de la coalition gouvernementale « feu tricolore » aux élections législatives anticipées de février 2025 invite à dresser un premier bilan, nécessairement sélectif, des politiques sociales menées durant son mandat.
L’Allemagne face à l’Amérique de Trump. Une rupture sans précédent
Le 6 novembre 2024 Donald Trump est réélu à la présidence des États-Unis. Le même jour, Olaf Scholz annonce qu’il limoge son ministre des finances, Christian Lindner, décision qui va mettre un terme à la coalition tripartite au pouvoir depuis trois ans et ouvrir la voie à des élections anticipées.