Développement du Tiers-Monde et nouvel ordre économique international
Notre globe condensé par l'intensification des communications, des transports et des échanges peut-il évoluer sans conflits alors que s'y affrontent un groupe de pays prospères et une majorité de pays pauvres dont la population explose ? C'est la question politique la plus grave à laquelle le monde devra répondre en cette fin du XXe siècle.
Après avoir souligné les contrastes économiques de trois classes de pays — industriels, moyennement pauvres et très pauvres — nous examinerons les aspirations du Tiers-monde pour un Nouvel ordre économique, suggérerons quelques voies de développement pour les pays pauvres et soulignerons les actions de solidarité que justice et intérêt dictent aux pays industriels.
À l'époque romaine la population du globe atteignait 200 millions d'habitants. Il faut attendre le Moyen Âge pour que cette population double, mais au XVIIIe siècle l'expansion démographique se précipite et 4 milliards d'habitants vivent aujourd'hui sur notre planète. Chaque année une population équivalente à une fois et demie celle de la France s'y ajoute : nous serons 6 à 7 milliards à la fin de ce siècle et plus de dix milliards cohabiteront sur cette terre avec nos petits-enfants.
Les niveaux de vie de nos contemporains divergent gravement et pour en saisir les oppositions il est tentant de diviser leurs pays en trois groupes : au sommet de l'échelle des revenus, une classe prospère d'une cinquantaine de « pays industrialisés » représente le quart privilégié de la population du globe, un milliard d'habitants, aux revenus supérieurs à 2 000 $ par an. Puis vient une très vaste classe intermédiaire qui rassemble une centaine de « pays moyennement pauvres ». Elle groupe la moitié de la population du globe, deux milliards d'habitants, aux revenus moyens s'étendant de 2 000 $ à 200 $ par an. Au bas de l'échelle se trouvent une centaine de « pays très pauvres », où le quart de la population du globe, un milliard d'habitants, aux revenus inférieurs à 200 $ par an, s'efforce de survivre.
Ce classement est évidemment entaché de simplisme : la comparaison comptable exagère les différences de pouvoirs d'achat, chacune des trois catégories rapproche artificiellement des éventails trop larges de revenus, les pays riches ont des habitants pauvres et vice versa, mais cette répartition montre clairement que la prospérité d'un milliard s'oppose à la pauvreté de trois milliards, dont près d'un milliard est dénué de tout. C'est ce déséquilibre économique entre pays riches et pays pauvres, aggravé par l'explosion démographique de ces derniers, qui anime le puissant mouvement tendu vers un Nouvel ordre économique international.
PLAN DE L'ARTICLE
- Le Nouvel ordre économique international
- Évolution des revenus des pays sous-développés et directions possibles de leur développement
- Rôle de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement
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De Nicolas II à Vladimir Poutine, la Russie est passée, au cours du XXᵉ siècle, par bien des métamorphoses. À l'empire tsariste d'avant la Première Guerre mondiale succède l'Union des républiques socialistes soviétiques, l'URSS, dont la vocation révolutionnaire internationaliste exprimée par Lénine cède à l'impérialisme soviétique, continental avec Staline, mondial avec Khrouchtchev et Brejnev. Devenue une superpuissance après 1945, la « patrie du socialisme » ne peut résister à l'éclatement de l'empire qu'annonce la chute du mur de Berlin, en 1989 : en 1991, la Russie renaît donc sur les débris de l'empire, et, avec elle, une nouvelle page de l'histoire russe s'ouvre devant les yeux inquiets du monde. Mais en dépit de ses spécificités et des tensions diverses qui l'ébranlent, entre Nord et Sud, Orient et Occident, christianisme et islam, la Russie fédérale entend bien s'intégrer enfin dans la communauté des grands États et cesser d'être considérée comme un acteur à part des relations internationales.
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