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La France et l'OTAN : une histoire

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Cofondatrice de l’Alliance, la France adopte en 1966 une position qui prend acte de son échec à la réformer de l’intérieur et qui garantit son indépendance. Les décisions récentes de réintégration sont les héritières de trois facteurs : des bouleversements géopolitiques redéfinissant le rôle de l’Alliance ; un rapprochement continu dans la gestion des crises depuis les années 1990 ; et la volonté de construire une Europe de la défense, qui ne peut être que complémentaire de l’OTAN.

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Le sommet du 60e anniversaire de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), les 3 et 4 avril 2009, a consacré le retour de la France dans les structures du commandement intégré, annoncé par le président Nicolas Sarkozy le 17 juin 2008, lors de la présentation du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale :  « Rien ne s’oppose à ce que nous participions aux structures militaires de l’OTAN ». Cela faisait 43 ans que la France avait rompu avec l’intégration. On a parlé de « trahison », du retour du fils prodigue, de la fin de l’exception française... Qu’en est-il exactement ? En fait les relations de la France avec l’OTAN ont été sinusoïdales : membre fondateur de l’Alliance, puis contestataire au sein du système, la France se place ensuite en marge de l’OTAN, avant le retour au bercail.


Un rôle fondateur dans le nouvel ordre atlantique


Après 1945, soumise à la contrainte de la guerre froide, la France obtient ce qu’elle avait souhaité lors des deux guerres mondiales : un engagement précoce des États-Unis en Europe. Face à la menace soviétique, elle constate son impuissance et l’insuffisance de ses moyens militaires, même dans le cadre d’une Union occidentale trop inféodée à l’impérieuse Albion, et préfère s’en remettre au grand allié américain, qui – dès le temps de paix – accepte de se lier aux pays européens dans une Alliance restreinte à l’Atlantique-nord. En signant le traité de Washington le 4 avril 1949, la France est donc un des membres fondateurs de l’Alliance atlantique, et la transformation de l’Alliance en organisation au début des années 1950 en fait, grâce à sa situation de carrefour géographique, un membre essentiel : des bases américaines et canadiennes sont installées sur son territoire, ainsi que les organes de commandement, comme les Supreme Headquarters Allied Powers Europe (SHAPE), dirigés par un général américain – le Supreme Allied Commander Europe (SACEUR).


Confrontés au même moment à la décolonisation, les dirigeants de la IVe République ne cessent de réclamer que la solidarité entre Alliés ne soit pas restreinte au domaine atlantique, mais étendue partout où les intérêts de l’Occident sont en cause, en particulier en Méditerranée et au Proche-Orient. […]


PLAN DE L’ARTICLE

  • Un rôle fondateur dans le nouvel ordre atlantique
  • Le choix de l’indépendance : l’émergence de la sécurité atlantique moderne
  • Europe atlantique vs. Europe de la Défense
  • La France et l’Alliance atlantique : une intégration à géométrie variable ?


Maurice Vaïsse, professeur des universités à l’Institut d’études politiques de Paris en histoire des relations internationales, est responsable de la plus récente série des « Documents diplomatiques français ». Il est l’auteur, entre autres, de La Grandeur, Politique étrangère du général de Gaulle 1958-1969 (Paris, Fayard, 1998) et de La Puissance ou l’influence ? La France dans le monde depuis 1958 (Paris, Fayard, 2009).

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La France et l'OTAN : une histoire

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Le "retour" de la France dans l'OTAN : une décision inopportune

Date de publication
01 décembre 2009
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La décision de la France de rejoindre la structure intégrée de l’OTAN confirme des évolutions déjà anciennes. Elle n’en est pas moins contestable. Symbolique, elle affecte l’image du pays sur la scène internationale. Elle ne garantit nullement une évolution de l’Alliance correspondant à nos intérêts de nation, et n’aide pas à lever les ambiguïtés sur son propre avenir. Elle risque enfin de réduire progressivement à néant la volonté de la France de se défendre par elle-même.

Jean-Pierre CHEVENEMENT
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L'OTAN et les armes nucléaires

Date de publication
01 décembre 2009
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Le dispositif dissuasif de l’Alliance issu de la guerre froide ne peut qu’évoluer avec l’environnement actuel. Les éléments de la stratégie nucléaire de l’OTAN doivent donc être revus. Quel rôle ont désormais les armes affectées à l’Alliance ? Comment serait prise une décision en temps de crise et comment seraient utilisées ces armes ? Les accords de partage demeurent-ils pertinents ? Et comment arriver à un accord avec Moscou sur la disparition des armes nucléaires à courte portée ?

Ian ANTHONY
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La réforme de l'OTAN : le besoin, les obstacles, les nouvelles perspectives

Date de publication
01 décembre 2009
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L’histoire de l’OTAN, pendant et après la guerre froide, est celle de multiples réformes organisationnelles, greffées sur une trame institutionnelle très peu structurée. Il s’agit aujourd’hui, à l’occasion du débat sur le nouveau concept stratégique, de poursuivre cette dynamique de réforme en réaffirmant les objectifs fondamentaux de l’Alliance, en redéfinissant les équilibres entre ses diverses composantes, bref d’en arriver à une Alliance à la fois plus dynamique et plus pertinente.

Diego A. RUIZ PALMER
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L’ASEAN, en marge de l’architecture régionale de sécurité ? / Politique étrangère, vol. 90, n° 4, 2025

Date de publication
02 décembre 2025
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Les dirigeants d’Asie du Sud ne manquent pas de rappeler la « centralité » de l’ASEAN dans l’architecture de sécurité régionale. Pourtant, en pratique, ils tendent à privilégier les partenariats bilatéraux qui marginalisent progressivement cette organisation. Cette fragmentation affaiblit la coopération régionale, accentue les divisions et compromet la stabilité face aux tensions croissantes dans l’Indo-Pacifique. Ces tendances sont préoccupantes, à l’heure où s’aiguise la rivalité sino-américaine.

Comment citer cette étude ?

La France et l'OTAN : une histoire, de L'Ifri par
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