La réforme de l'OTAN : le besoin, les obstacles, les nouvelles perspectives
L’histoire de l’OTAN, pendant et après la guerre froide, est celle de multiples réformes organisationnelles, greffées sur une trame institutionnelle très peu structurée. Il s’agit aujourd’hui, à l’occasion du débat sur le nouveau concept stratégique, de poursuivre cette dynamique de réforme en réaffirmant les objectifs fondamentaux de l’Alliance, en redéfinissant les équilibres entre ses diverses composantes, bref d’en arriver à une Alliance à la fois plus dynamique et plus pertinente.
La réforme de l’Alliance atlantique et son adaptation à un environnement en constante mutation figurent à l’ordre du jour de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) depuis la fin de la guerre froide. Les leçons de l’engagement en Afghanistan, les désirs de transformation de certaines nations membres, le problème financier posé par la crise sont autant de facteurs accréditant le besoin de réforme. Celle-ci étant aussi vue comme un facteur de rajeunissement, en cette année de 60e anniversaire... Enfin, l’élaboration du nouveau concept stratégique de l’OTAN permet d’associer réforme institutionnelle et redéfinition des tâches.
Les différentes propositions de réforme visent en général à :
favoriser une meilleure connaissance des situations et encourager la consultation entre membres, pour permettre à l’OTAN d’être plus efficace et réactive en cas de crise, y compris dans le lancement de nouvelles opérations ;
améliorer la supervision, la gestion et l’allocation des ressources aux opérations en cours ;
s’assurer d’un meilleur équilibre entre les objectifs politiques, le développement de capacités de défense modernes, et la disponibilité des ressources, notamment par le biais d’un processus réformé de planification collective de la défense.
Certaines initiatives récentes ont cherché à transférer l’autorité sur les moyens et ressources vers les grands commandements. Ce fut le cas des propositions formulées au milieu des années 1990 par le commandant suprême allié de l’Atlantique (Supreme Allied Commander Atlantic, SACLANT), à l’époque le général John J. Sheehan : créer un nouveau poste de commandant suprême qui aurait des responsabilités élargies concernant les fonctions de soutien et les capacités, jusque-là dispersées entre une grande variété d’entités. La tendance est pourtant plutôt inverse, comme l’a illustré la consolidation du Groupe consultatif pour la recherche et le développement aérospatial de l’OTAN (Advisory Group for Aerospace Research and Development, AGARD) et du Centre technique du Supreme Headquarters Allied Powers in Europe (STC), qui sont devenus de nouvelles structures civiles, pour améliorer les synergies mais aussi le contrôle budgétaire.
PLAN DE L’ARTICLE
- Bilan et héritage
- Les réformes durant la guerre froide
- Réformes après la guerre froide - Comment poursuivre la réforme
- Les buts fondamentaux de l’OTAN
- Les principes directeurs d’une réforme
- Les « composantes » de l’OTAN - Vers une OTAN plus souple
Diego A. Ruiz Palmer est directeur de la section Planification de la Division opérations du secrétariat international de l’OTAN.
Texte traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Elsa Paroissien
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