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L'OTAN et la Russie : vu de Moscou

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Page couverture PE n°4 2009
Accroche

L’élargissement à l’Est de l’OTAN s’inscrit dans une mémoire russe qui décompte les tentatives de l’« Ouest » pour détruire ou marginaliser la Russie. Le dialogue ouvert avec Moscou par la nouvelle Administration américaine, les déclarations et propositions du président Dmitri Medvedev permettent pourtant de penser qu’une nouvelle ère de coopération pourrait s’engager : sur l’Afghanistan, sur les défenses antimissiles, sur le désarmement, et même sur le prochain concept stratégique de l’OTAN.

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Dans son premier discours, en septembre 2009, Anders Fogh Rasmussen, nouveau secrétaire général de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), soulignait : « De toutes les relations que l’OTAN entretient avec ses partenaires, aucune n’a un potentiel semblable à celle que nous avons avec la Russie. Mais, de toutes, elle est la plus lourde d’interprétations erronées, de manque de confiance et d’agendas politiques divergents... Le passif historique des relations OTAN/Russie ne peut pas être tout bonnement ignoré. Et nos désaccords ne sont pas seulement fondés sur des malentendus. Pour certains, ils sont de nature fondamentale, et ne disparaîtront pas de sitôt ».
 

Les sources de la rivalité


Après la défaite de l’Allemagne nazie, l’Union des républiques socialistes et soviétiques (URSS) disposait d’une puissance militaire sans rivale sur le continent, et Moscou avait de nombreux partisans dans les pays européens. Staline ne croyait sans doute pas que les États-Unis resteraient en Europe après la fin de la guerre. Il souhaitait que les vainqueurs s’accordent sur des sphères d’influence, et essaya de conclure un accord en ce sens (avec Winston S. Churchill, puis à Yalta et Potsdam en 1945). Son but premier étant d’établir une large zone de sécurité en Europe de l’Est, incluant la Pologne au travers de laquelle la Russie avait été régulièrement envahie depuis l’Ouest. Il pensait présenter là une exigence raisonnable, manière traditionnelle d’empocher les dépouilles géopolitiques d’une victoire militaire.


Pour la mémoire historique russe, « l’Ouest » a envoyé à cinq reprises ses forces militaires « détruire » la Russie : l’occupation polonaise à l’orée du XVIIe siècle, l’attaque suédoise au début du XVIIIe siècle, l’invasion napoléonienne de 1812, et les deux guerres de la première moitié du XXe siècle. À chaque fois, l’existence même de l’État russe a été menacée. La méfiance et la peur à l’égard de « l’Ouest » se sont développées en Russie bien avant la révolution bolchevique de 1917.


L’insistance de Staline à donner une grande part de l’Est allemand à la Pologne, et à annexer Königsberg se fondait sur des considérations de sécurité : désir de bâtir une « défense avancée » de la Russie en Europe de l’Est. Il s’attendait probablement à ce que la Pologne se lie à jamais à l’URSS pour conserver ses nouveaux « territoires de l’Ouest ». [ …]


PLAN DE L’ARTICLE

  • Les sources de la rivalité
  • Le facteur nucléaire
  • L’échec de la détente
  • La révolution de la perestroïka
  • Le vainqueur emporte la mise ?
  • L’élargissement du fossé
  • La reprise
  • Une nouvelle fenêtre d’opportunité


Sergueï Rogov est directeur de l’Institut d’études sur les États-Unis et le Canada (ISKRAN) de l’Académie des sciences de Russie, et président de la Commission sur la sécurité internationale du Comité consultatif scientifique auprès du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie.


Texte traduit de l’anglais (Pologne) par Thomas Richard.
 

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L'OTAN et la Russie : vu de Moscou

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La nouvelle stature diplomatique des pays du Golfe

Date de publication
02 décembre 2025
Accroche

Le poids politique et économique des monarchies du Golfe s’est considérablement renforcé. Ces pays ont diversifié leurs économies et sont devenus des hubs logistiques, attirant de nombreux investisseurs. Ils ont aussi réussi à projeter leur puissance au-delà de leurs frontières. Toutefois, l’extension régionale de la guerre ouverte par le Hamas le 7 octobre 2023 fait planer le doute sur la stabilité de cette zone, d’autant que le parapluie sécuritaire américain ne paraît plus assuré.

Camille LONS
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Une alliance bien vivante et qui s'adapte

Date de publication
01 décembre 2009
Accroche

Née d’une volonté de défense contre l’Union soviétique, l’Alliance a été réinventée à la fin de la guerre froide. Elle est engagée partout où les intérêts des Alliés sont menacés, et il n’existe pas aujourd’hui d’autre option de sécurité crédible pour ses membres. Mais l’Alliance doit savoir évoluer, s’adapter à de nouveaux défis, politiques et économiques, et ajuster ses modes de fonctionnement à la multiplication de ses membres.

George ROBERTSON, LORD ROBERTSON of PORT ELLEN
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L'OTAN : de Washington (1949) à Strasbourg-Kehl (2009)

Date de publication
01 décembre 2009
Accroche

On peut tenter de cerner l’histoire de l’Alliance en en repérant trois phases. La première est constituée par les quatre décennies de la guerre froide. Puis l’Alliance revêt le rôle d’accoucheur du changement politique en Europe. Dans l’après-11 septembre, le débat rebondit sur les défis de sécurité internationale et le rôle de l’Alliance. Il est aujourd’hui encore ouvert sur des questions fondamentales : entre autres la nécessaire redéfinition de ses missions, et des moyens correspondants.

Karl-Heinz KAMP
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Un programme pour l'OTAN : vers un réseau de sécurité mondiale

Date de publication
01 décembre 2009
Accroche

Le succès historique de l’Alliance est d’avoir unifié l’Occident face à la menace soviétique ; puis d’avoir, après la guerre froide, réussi à élargir cet Occident. L’Alliance doit pourtant aujourd’hui s’adapter à un monde nouveau marqué par l’éveil chaotique des peuples. Sa crédibilité dépend de la négociation d’une sortie politique de l’engagement en Afghanistan. À plus long terme, l’OTAN doit se penser comme centre d’un réseau d’organisations de sécurité à l’échelle du monde.

Zbigniew BRZEZINSKI

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