Ukraine : l'année de la paix incertaine - Politique étrangère, vol. 90, n° 1, printemps 2025

Lors de sa campagne électorale, Donald Trump a promis de régler la guerre en Ukraine en 24 heures. Alors que le président américain s'installe à la Maison-Blanche, différentes options se dessinent pour le futur de ce conflit. Certaines sont plus probables que d'autres, mais aucune ne peut être écartée. Les pays européens paraissent de plus en plus divisés à l'égard de la Russie, et l'Union européenne risque de payer le prix fort si elle ne parvient pas à faire émerger une stratégie commune solide.

Pierre Vimont, ambassadeur de France, a notamment été secrétaire général du Service européen pour l'action extérieure. En 2019, il a été nommé représentant du président de la République pour l'architecture de sécurité et de confiance avec la Russie.
Article publié dans Politique étrangère, vol. 90, n° 1, printemps 2025.
« L'Ukraine, qui entrera bientôt dans sa quatrième année de guerre, n'en finit pas de compter ses pertes humaines et ses destructions. Pourtant, les observateurs ne semblent s'intéresser aujourd'hui qu'aux perspectives d'une paix considérée à portée de main.
Est-ce une manifestation supplémentaire de cet « effet Trump » qui joue à plein depuis l'élection américaine ? À l'évidence, ayant annoncé très tôt durant la campagne électorale américaine qu'il réglerait la question ukrainienne en 24 heures, le nouveau président des États-Unis utilise cette rodomontade pour faire bouger les lignes et contraindre les protagonistes du conflit à se préparer à des négociations.
Pour le moment, ce sont davantage des considérations tactiques qui animent les principaux acteurs de la crise face au retour de Donald Trump. Pour autant, la perspective de discussions de paix est plus présente que jamais dans le paysage diplomatique, au point de donner le sentiment que 2025 pourrait être une année charnière pour la guerre d'Ukraine.
Cet espoir est-il raisonnable ? N'y a-t-il pas en ce moment une forme d'emballement nourrissant l'illusion d'une paix possible ? Si des négociations devaient finalement s'engager, les conditions existeraient-elles pour instaurer une paix juste et durable ? Le risque est en effet de forcer le passage vers une paix qui se révélerait en définitive fragile et incertaine. C'est à l'aune de ces interrogations qu'il faut examiner le contexte actuel de la guerre d'Ukraine pour voir si une sortie de guerre par la négociation est possible, et si de telles perspectives sont de nature à garantir une vraie stabilité stratégique en Europe.
... »
Contenu disponible en :
Thématiques et régions
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
Ukraine : l'année de la paix incertaine - Politique étrangère, vol. 90, n° 1, printemps 2025
En savoir plus
Découvrir toutes nos analysesL' « Europe de la sécurité intérieure », cette inconnue - Politique étrangère, vol. 90, n° 2, été 2025
La nouvelle stratégie européenne de sécurité intérieure, dévoilée par la Commission en avril 2025, offre l'occasion d'attirer l'attention sur une politique méconnue. Pour limiter les écueils de la liberté de circulation, la politique européenne de sécurité intérieure a été significativement étoffée au cours des dernières années. L'Union européenne ne cesse de se renforcer pour mieux lutter contre la criminalité, le terrorisme, l'immigration illégale ou encore les menaces hybrides.
Naviguer sur l'océan multilatéral : lost in decomposition ? - Politique étrangère, vol. 90, n° 2, été 2025
Le multilatéralisme organisationnel apparaît menacé par l'affirmation des politiques de puissance, en particulier à travers le système de l'Organisation des Nations unies (ONU). Les demandes de réforme de ce système perdurent cependant. Et les formes de consultations souples se développent : diplomaties de clubs ou minilatéralismes. La recomposition multilatérale s'effectue ainsi largement hors du système organisationnel. Éloignée d'un ordre international libéral ou d'un ordre multipolaire, elle ne favorise pas l'inscription de l'habitabilité de la planète au faîte de l'agenda multilatéral.

Multilatéralismes : survivre ou renaître ? / Quel Liban après la guerre ?
Le multilatéralisme ordonné né de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre froide, et relancé par des années 1990 qui projetaient le rêve d’un monde dessinant une « gouvernance mondiale » apaisée, a fait long feu. L’usure des grands cadres universels (Organisation des Nations unies, Organisation mondiale du commerce, arms control et désarmement, justice pénale internationale…) ne cède pas place au vide mais au trop-plein : à une multiplicité d’accords et de montages témoignant d’une recomposition accélérée des rapports internationaux. L’anarchie institutionnelle, la concurrence ouverte des intérêts exprimée par des volontés de puissance désinhibées, pourront-elles demain s’ordonner autour d’intérêts fondamentaux communs ?
Kurdistan : l’indépendance en balance - Politique étrangère, vol. 82, n° 4, 2017
Depuis un siècle, les mouvements kurdes sont à la recherche des éléments constitutifs d’un État. Les Kurdes irakiens sont sans doute les plus avancés sur cette voie. Mais leur discours indépendantiste a connu plusieurs phases et des mutations considérables. Les conditions objectives, locales et internationales, sont aujourd’hui défavorables à l’indépendance du Kurdistan. La pan-kurdisme n’existe plus et l’indépendantisme kurde irakien aura du mal à se concrétiser en État.