Avec :

• Christiane Rafidinarivo, politologue, chercheuse associée au CEVIPOF Sciences Po et à l'Université de la Réunion
• Thierry Vircoulon, chercheur associé au Centre Afrique subsaharienne de l'Ifri
• Tahina Raharison, agronome et économiste, directeur exécutif du GSDM, association nationale des professionnels de l’Agroécologie à Madagascar, membre de l'expertise scientifique commune Sécurité alimentaire Madagascar-La Réunion

"Que les habitants de la capitale malgache se préparent à des mois difficiles", avait averti début septembre la Jirama. La compagnie nationale de production et de distribution d’eau et d'électricité de Madagascar avait tenté de préparer les esprits aux délestages, déjà récurrents, mais qui allaient empirer. L’accès à l’eau et à l’électricité n’a jamais été aussi incertain et intermittent dans le pays et c’est ce qui a déclenché la colère des manifestants.

Le 25 septembre 2025, la jeunesse malgache descendait dans les rues d’Antananarivo, la capitale, et d’autres grandes villes. Derrière l’incapacité de l’État à fournir un service de base aux habitants et aux entreprises, il y a la spirale du sous-développement, mais aussi un système de clientélisme. Dans toutes les manifestations, le drapeau pirate du manga japonais « One Piece » (revisité avec un chapeau de paille traditionnel) devient un symbole : celui de la dénonciation d’un système corrompu, voire d’un pouvoir kleptocratique.

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Alors que la quête de justice sociale des manifestants a permis de libérer la parole après des années de gouvernement autoritaire, quels espoirs sont placés dans le nouveau président qui vient de nommer un Premier ministre civil ? Le nouveau pouvoir est-il prêt à remédier à cette situation de sous-équipement et de pauvreté généralisée ? S’il ne se montrait pas à la hauteur des enjeux, les manifestants menacent de redescendre dans la rue.

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