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Afghanistan : ​« On n'en a pas fini avec le terrorisme, quand bien même Biden voudrait fermer la parenthèse »

Interventions médiatiques |

interviewé par Virginie Robert pour

  Les Échos
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Auteur avec Elie Tenenbaum de « La guerre de vingt ans », qui a reçu le prix 2021 du livre de géopolitique, Marc Hecker revient sur le terrorisme djihadiste en Afghanistan après les attentats à l'aéroport de Kaboul.

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Comment expliquer les attentats perpétrés à l'aéroport de Kaboul ?

La province du Khorasan de l'Etat islamique a voulu faire un coup et démontrer sa force de frappe. Ces attentats ont permis d'atteindre trois cibles à la fois : les pays occidentaux, les talibans et les Afghans cherchant à fuir le pays, considérés comme des traîtres. En plus, ces attaques garantissaient une exposition médiatique énorme. Il n'y avait plus eu de soldat américain tué en Afghanistan depuis février 2020.

Que représente l'Etat islamique en Afghanistan aujourd'hui ?

Dans un rapport de l'Onu de juin 2021 , il est estimé que ce groupe compte entre 1.500 et 2.200 combattants, surtout dans les provinces de Kounar et Nangarhar. La branche Khorasan de Daech n'a pas réussi à prendre le contrôle de vastes territoires et s'est lancée dans une stratégie de terreur avec une série d'attaques qui ont touché la population civile. C'est ainsi qu'ils ont attaqué la maternité de Médecins sans frontières en mai 2020 à Kaboul, l'université de Kaboul en novembre 2020 pour toucher les jeunes élites afghanes. Ils sont aussi responsables d'attaques à la roquette de la zone verte et de l'aéroport de Kaboul.

C'est un groupe dans une logique de djihad global, contrairement aux talibans qui suivent une logique locale. Mais il y a une ambiguïté avec les talibans qui entretiennent des liens historiques avec Al Qaida, un groupe concurrent de Daech, également engagé dans le djihad global. Toute la question est de savoir si les talibans vont rompre avec eux comme ils s'y sont engagés dans l'accord de Doha. En ce qui concerne Daech, le rapport onusien montre qu'ils ont vraisemblablement perdu en capacité d'attaque au cours de l'année écoulée : on leur impute 572 attaques entre avril 2019 et mars 2020, puis 115 entre avril 2020 et mars 2021.

Doit-on s'attendre à un regain d'hostilité entre Daech et les talibans ?

Ils sont en guerre. Si les talibans assoient leur pouvoir, ils vont vraisemblablement devoir gérer l'opposition de Daech. Chaque attentat de l'Etat islamique sera un défi à l'autorité des talibans. Le rapport de force est très favorable aux talibans, qui ont mis la main sur les ressources de l'Etat et sur de l'armement militaire américain. Ils comptaient environ 75.000 combattants avant le début de l'offensive, ce qui est beaucoup plus que l'Etat islamique. Daech a été dans le viseur du contre-terrorisme occidental depuis des années. Ils ont perdu de nombreux cadres et combattants de base.

 

> Lire l'interview intégrale sur le site des Échos

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Marc HECKER

Marc HECKER

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Directeur adjoint de l'Ifri, rédacteur en chef de Politique étrangère et chercheur au Centre des études de sécurité de l'Ifri