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Total récolte et partage les fruits de ses efforts

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cité par Thomas Lestavel dans

  Le Figaro
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La compagnie profite du renchérissement du pétrole. Si son bénéfice décolle, elle maintient sa discipline financière.  Dans le sillage de ses rivales européennes Shell et BP, dont les bénéfices ont plus que double l'an dernier, Total a présente jeudi des résultats de très bonne facture pour 2017.

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Le bénéfice net ajusté (hors éléments volatils et exceptionnels) du groupe pétrolier a bondi de 28 %, à 10,6 milliards de dollars. Cette progression s'explique essentiellement, mais pas uniquement, par le renchérissement du pétrole (+24%) - les cours de l'or noir ont atteint 54 dollars en moyenne contre 44 dollars en 2016. La trésorerie générée par l'activité a décollé de 35 %, passant de 16,5 à 22,3 milliards de dollars.

Après une hausse de 5 % l'an dernier, Total prévoit d'augmenter de 6 % sa production de pétrole et de gaz en 2018 grâce au démarrage de plusieurs projets en Angola, en Australie, en Italie ou encore au Nigeria. L'horizon s'est considérablement éclairci pour les géants de l'or noir suite à la décision de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et d'autres pays partenaires, comme la Russie, de réduire leurs extractions en vue de limiter l'offre sur le marché mondial.

«Nous n'irons pas chercher du pétrole en Alaska ou dans des zones où la production est compliquée et donc chère»

Patrick Pouyanné, PDG de Total dans un entretien au Monde

Dans ce contexte favorable, le groupe français annonce qu'il va augmenter son dividende de 10 % sur trois ans. Il envisage en outre un rachat d'actions qui pourrait monter jusqu'à 5 milliards de dollars d'ici à 2020. La somme dépendra du prix du pétrole (au moins 50 dollars le baril), l'idée étant de «partager avec les actionnaires les bénéfices de la hausse des cours», explique le PDG, Patrick Pouyanné. Les salariés du géant de l'énergie n'ont pas été oubliés dans l'affaire: la masse salariale doit progresser de 3,4 % cette année. Après une période de quasi-gel des embauches, Total compte «revenir à un niveau normal de recrutement, en France et dans le monde», ajoute le dirigeant.

Mais pas question de s'emballer. Anticipant une forte volatilité des cours dans les mois qui viennent, la multinationale compte comme ses rivales maintenir sa discipline financière. Elle poursuit un programme d'efficacité opérationnelle qui a permis d'économiser 3,7 milliards d'euros en 2017, avec un objectif de 5 milliards en 2020.

  • «Les pétroliers font peser sur leurs fournisseurs le gros des efforts», précise Olivier Appert, conseiller au centre énergie de l'Ifri.

L'an dernier, le «point mort» de Total - cours du baril à partir duquel elle couvre ses coûts et son dividende - s'est établi à 54 dollars. La société vise à abaisser ce niveau à «environ 45 dollars en 2020» en se montrant sélective dans ses investissements. «Nous n'irons pas chercher du pétrole en Alaska ou dans des zones où la production est compliquée et donc chère», indique Patrick Pouyanné dans un entretien au Monde.

Si les investissements de l'industrie pétrolière en exploration-production repartent outre-Atlantique, portés par les huiles de schiste, ils stagnent dans le reste du monde. Les groupes pétroliers restent prudents. Leur modération pourrait néanmoins voler en éclat si les cours de l'or noir poursuivaient de manière durable leur remontée. «C'est une constante: quand les prix du pétrole deviennent attractifs, les coûts dérapent, car tout le monde se met à investir en même temps et les sociétés parapétrolières en profitent pour augmenter leurs marges», décrypte Alexandre Andlauer chez AlphaValue. «La discipline disparaîtra au fur et à mesure que les cours augmenteront…»


Menace sur le projet gazier iranien

«L'Europe doit protéger les investissements de ses entreprises en Iran!», clame Patrick Pouyanné, PDG de Total. Le groupe français est à la tête d'un consortium international qui a signé en juillet un accord sur un vaste projet gazier avec Téhéran. Ce programme à 4,8 milliards de dollars est mis en danger par l'Administration américaine, qui envisage de dénoncer l'accord nucléaire iranien de 2015, laissant planer un retour des sanctions. En janvier, Donald Trump a lancé un ultimatum aux Européens en les exhortant à revoir cet accord. Dans les années 1990, certaines entreprises dont Total avait obtenu des dérogations à l'embargo iranien. Le cas pourrait se représenter à nouveau. Charge à la diplomatie européenne d'agir.

 

Voir l'article le site du Figaro

 

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Olivier APPERT

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Conseiller, Centre énergie et climat de l'Ifri