Quelle stratégie pour l’aide civile en Ukraine ?

Les institutions ukrainiennes ont dans l’ensemble résisté au choc de la guerre : le gouvernement central et les collectivités territoriales disposent d’une véritable légitimité et d’une solide capacité à gouverner.

Dans ce contexte, il faut privilégier et renforcer le système institutionnel existant plutôt que de créer de nouvelles institutions ou d’introduire des organisations non gouvernementales (ONG) internationales – sauf exception pour des compétences très ciblées.
Dans les régions les plus touchées, la bonne organisation des collectivités locales est un atout à utiliser. Les collectivités territoriales, appuyées par les gouverneurs, jouent un rôle majeur dans l’acheminement de l’aide sur la ligne de front. Néanmoins, les mairies ont déjà largement évacué leur personnel, notamment dans le Donbass. En dépit du soutien financier du gouvernement ukrainien, elles ne peuvent plus garantir leur budget faute de revenus locaux. Afin de renforcer les institutions municipales et d’assurer la continuité de leurs services, l’aide doit être redéployée à partir de villes (relativement) stables et sûres (Dnipro, Pavlograd).
Enfin, les associations de volontaires occupent une fonction clé dans la redistribution de l’aide et l’évacuation des civils. Cependant, ces associations peinent à se structurer efficacement afin d’assurer leur pérennité. Bien qu’essentiels à la résilience de la société et à la logistique du front, les bénévoles sont aujourd’hui épuisés. Une des mesures à envisager serait de salarier les permanents de ces associations. Il est essentiel que l’aide arrive avant l’été pour éviter la démobilisation des volontaires consécutive à la chute des dons privés. Cela permettrait de professionnaliser les associations et de renforcer leur capacité à obtenir davantage de financements internationaux pour l’aide aux déplacés ou la distribution alimentaire d’urgence. L’effondrement des institutions civilo-militaires causé par la crise humanitaire et le manque d’aide internationale dans les zones de combat entraverait la logistique dont dépend l’armée ukrainienne pour tenir le front. La résistance actuelle sur le front est repose en grande partie sur la solidité des chaînes d’approvisionnement et la capacité des administrations locales à poursuivre leurs efforts de coordination des réseaux de volontaires.
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