La dette publique : potion magique ou hypothèque du futur ? Petit-déjeuner avec Pierre Jacquet, Président du Global Development Network (GDN) et membre du Cercle des Economistes

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Ceci est un événement réservé.
En savoir plus sur nos programmes de soutienL’explosion des niveaux de dette publique laisse un goût amer: quels en sont, quels vont en être, les coûts ? Comment gérer au mieux cette situation ? Aussi bien la révision théorique des dogmes passés que la crise du COVID renouvellent la compréhension et les questionnements au sujet de la politique budgétaire, de ses liens avec la politique monétaire, et des coûts de la dette.
Ce débat sera l’occasion d’en poser quelques jalons, et de réfléchir aussi à la façon dont les arguments théoriques interagissent avec les choix de politique publique et la nécessité de l’action.
Débat présidé par Thierry de Montbrial, président de l'Ifri, membre de l'Académie des Sciences morales et politiques.
Cet événement s'adresse exclusivement aux membres entreprises et individuels bienfaiteurs de l'Ifri.
Le COVID-19 a, pour des raisons empiriques fortes, parachevé une petite révolution intellectuelle autour de la politique budgétaire, des déficits et de la dette. Pour simplifier, la séduction de la vertu par l’austérité avait déjà commencé bien avant le COVID à laisser la place aux recommandations de relâchement de disciplines jusqu’alors tenues pour essentielles (mais qui n’étaient pas vraiment respectées) : les taux d’intérêt étaient nuls ou négatifs, plus faibles que le taux de croissance, et dans un tel environnement, les Etats pouvaient s’endetter sans implication fiscale. Aux Etats-Unis, le débat s’ouvrait aussi sur une autre vision portée par l’aile gauche du parti démocrate et fondée sur ce qu’il est convenu d’appeler la « théorie monétaire moderne » (Modern Monetary Theory ou MMT) : en gros, un Etat ayant le monopole de la création de sa propre monnaie, il ne peut jamais être à court de liquidités pour payer ses dépenses. Avec le COVID, la nécessité d’agir pour limiter les coûts économiques de la crise l’a emporté sur toute hésitation rémanente. Même le gouvernement allemand a en 2020 relâché son attachement séculaire à l’équilibre budgétaire.
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Pierre Jacquet, Ingénieur du Corps des Ponts et Chaussées et membre du Cercle des Economistes, est depuis juillet 2012 Président du Global Development Network (GDN), une organisation publique internationale dont le siège est à New-Delhi (Inde) et dont la mission est de renforcer les capacités de recherche en économie et en sciences sociales dans les pays en développement. Il était auparavant chef économiste (2002-2012) de l’Agence française de développement (AFD), directeur exécutif de l’AFD en charge de la stratégie (2002-2010), et, avant 2002, directeur-adjoint de l’Institut français des relations internationales (Ifri, où il a commencé sa carrière en 1982) et rédacteur en chef de la revue trimestrielle Politique Etrangère. Il a été de 1994 à 2012 professeur d’économie internationale et président du département d’économie, gestion et finances de l’Ecole nationale des Ponts et Chaussées (ENPC) où il enseigne depuis 2013 un cours de politique économique. Il est président du conseil scientifique de la fondation FARM, membre du Comité scientifique de Crédit Agricole SA et non-resident fellow du Center for Global Development (CGD, Washington). Il est notamment co-auteur (avec Agnès Benassy-Quéré, Benoît Coeuré et Jean Pisani-Ferry) du manuel Politique Economique (De Boeck, 4e édition, 2017).
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