Vladimir Poutine se pose comme faiseur de guerre et de paix au Proche et Moyen-Orient
Il recevra demain à Sotchi le président turc Recep Tayip Erdogan pour tenter de trouver un accord plus durable que la trêve de cinq jours négociée avec Washington. Dans la région, Vladimir Poutine compte bien profiter du désengagement américain... Entretien avec Julien Nocetti, chercheur associé à l'Ifri.
Port du Voile / Brexit / Frontière turco-syrienne : Poutine grand manitou, un Moyen Orient sans l’Occident ?
9 jours d’offensive, 500 morts, et la Turquie qui a accepté vendredi un cessez le feu à condition que les milices kurdes quittent la frontière turco syrienne. "Victoire" a crié Donald Trump, se vantant d’avoir orchestré la rencontre entre son émissaire Mike Pence et le président turc. Mais qui a vraiment gagné dans cette histoire ?
Offensive turque en Syrie : mais que font l'Otan, l'ONU et l'UE ?
Depuis le 9 octobre, l'armée turque a lancé une vaste offensive contre les forces kurdes dans le nord de la Syrie. Face à cette opération militaire, les organisations internationales apparaissent bien impuissantes. "Les dysfonctionnements de l'Union européenne, de la coalition, de l'ONU font (...) qu'on n'arrive pas à rendre le chantage d'Erdogan inefficace."
Syrie / Turquie : l'embrasement
Un accord a été conclu dimanche soir entre les Kurdes de Syrie et le régime de Bachar al-Assad concernant l’envoi de troupes dans le nord du pays pour "affronter l’agression turque", selon les mots du régime. Les Kurdes, qui ont été lâchés par les États-Unis, ont donc fait appel au régime, avec qui les rapports sont pourtant tendus, pour les aider à se défendre face à l’avancée rapide des troupes turques et de leurs alliés.
"Avec l'offensive turque en Syrie, il y a un risque que Daesh reprenne ses activités"
Inquiétude à tous les étages. L'offensive lancée mercredi 9 octobre par la Turquie dans le nord-est de la Syrie, ciblant les forces kurdes, a provoqué un tollé international. De nombreux pays craignent qu'elle provoque une résurgence de Daesh. Un avis partagé par Dorothée Schmid, chercheuse à l'Institut français des relations internationales (IFRI) et responsable du programme Turquie contemporaine.
Trump lâche les Kurdes... Erdogan attaque
Malgré les mises en garde et les appels à la retenue, l’offensive militaire de la Turquie contre les forces kurdes du nord-est de la Syrie a été lancée hier. Après des raids aériens et un violent pilonnage à l’artillerie, l’opération nommée "source de paix" est entrée cette nuit dans sa phase terrestre, provoquant déjà au moins 15 morts, des dizaines de blessés et des milliers de civils en fuite.
Syrie : la France s’inquiète de la capacité des Kurdes à retenir les djihadistes
L’annonce initiale d’un retrait américain du nord-est de la Syrie a pris Paris de court. Pour le Quai d’Orsay, le maintien des membres étrangers de l’EI sous la garde des autorités locales est « impératif ».
Syrie : Les Kurdes abandonnés par l'ami américain
La Maison Blanche a annoncé dimanche le retrait de ses troupes, ce qui pourrait entraîner une déstabilisation de toute la région. Alliées de longue date des Etats-Unis dans la lutte antijihadiste, les forces kurdes se retrouvent sans soutien, en première ligne face à un Etat qui les qualifie de «terroristes».
« La protection américaine était à ce jour la seule garantie des Kurdes de Syrie »
Doit-on « se préparer au pire » dans le nord de la Syrie ? le point de vue d’Adel Bakawan (1), sociologue, directeur du centre de sociologie de l’Irak (CSI), université de Soran, chercheur associé à l’Institut français des relations internationales (IFRI).
Syrie : les impasses de la reconstruction
Alors même que le dernier bastion rebelle d'Idlib vit encore sous les bombardements, se pose déjà la question de la reconstruction de la Syrie, défigurée par 8 ans de conflit. Ainsi, des grandes manoeuvres diplomatiques s'opèrent déjà pour tenter de convaincre les différents acteurs d'entamer les programmes de reconstruction, et surtout d'y allouer des fonds.
Le bourbier syrien source
Cinq ans après le début de la guerre, le chaos syrien rebat les cartes de la diplomatie mondiale. Obama en retrait, Poutine agit quasiment seul. Et la Turquie voit rouge. entretien avec Mansouria Mokhefi, conseillère à l'IFRI.
Lire l'interview en pièce jointe
Syrie : « On est dans une situation d'impasse politique »
Les acteurs du dossier syrien sont tombés d'accord sur une «cessation des hostilités» dans un délai d'une semaine. Faut-il y voir une évolution concrète, un pas décisif ? Probablement non. Le pas décisif n'a pas été franchi sur le champ diplomatique mais sur le champ de bataille du fait des bombardements russes intensifs sur Alep, du fait que la deuxième ville du pays, qui était aux mains des rebelles depuis le début de la guerre civile, va peut-être revenir dans le camp de Bachar-Al Assad. Une fois encore, c'est bien sûr le champ de bataille que les choses continuent de se passer…
«La crise syrienne viendra à bout du pouvoir d'Erdogan»
Spécialiste de la Turquie, Dorothée Schmid estime qu'en accusant un Syrien, le président turc cherche à désigner un nouvel ennemi pour redorer son image.
Le double jeu de la Turquie
C’est un pacte inédit. Alors que la guerre des mots continue entre Moscou et Ankara, une semaine après que des chasseurs turcs ont abattu un bombardier Soukhoï russe à la frontière syrienne, les Européens ont scellé dimanche un plan d'action avec les Turcs pour freiner le flux de migrants vers l'Union européenne.
Avec
Dorothée Schmid, Responsable du Programme Turquie contemporaine à l'Ifri
Frédéric Encel, Docteur en géopolitique
Pierre Servent, Expert en stratégie militiaire et spécialiste des questions de défense
Jean-Dominique Giuliani, Président de la fondation Robert Schuman
Guerre en Syrie et en Irak, Daech, Crise des réfugiés et frontières de l'Europe
Quelle stratégie sur le terrain en Syrie ? L'heure de vérité pour la France face aux enjeux au Moyen-Orient : stratégie, objectifs, ambiguités. Déchirements entre la France et l'Europe, engagement de l'Allemagne.
Virage de la France vis à vis de la Syrie
Grande coalition anti-Daech, virage spectaculaire de la France vis à vis de la Syrie, ambiguités concernant la Turquie, l'Arabie Saoudite, le Qatar... Denis Bauchard répond aux questions de Nicolas Poincarré, Olivier Duhamel, Serge july et Nicolas Beytout.
« La guerre contre l’Etat islamique sera de longue haleine »
La priorité est de reconstruire un ordre dans le Moyen-Orient.On ne pourra pas le faire sans le régime de Bachar el-Assad, les Russes et les Iraniens.
"On peut dire que nous sommes en guerre contre l’Etat islamique. Mais c’est une guerre asymétrique puisque leur arme est le terrorisme. Elle est aussi de basse intensité, car elle se traduit par des attentats à des moments aléatoires, avec des cibles aléatoires..."
Tous contre Daech : le double jeu des coalitions
Décryptage au lendemain de l’Assemblée Générale de l’ONU et de la cristallisation du dossier syrien, notamment autour de la montée en puissance de la Russie.
Invités :
- Jean-Pierre Filiu professeur des universités en histoire du Moyen-Orient contemporain à Sciences Po (Paris), après avoir enseigné à Columbia (New York) et Georgetown (Washington).
Il vient de publier "Les Arabes, leur destin et le nôtre" (La Découverte) qui recevra le prix Augustin-Thierry, en clôture des Rendez-vous de l'Histoire de Blois, le 11 octobre.
- Dominique Moïsi, politologue, conseiller spécial de l'IFRI, Visiting professor au King's Collège de Londres.
Il a notamment publié "La géopolitique de l'émotion : Comment les cultures de peur, d'humiliation et d'espoir façonnent le monde" (Flammarion, "Champs", nouvelle édition en 2015).
Pourquoi une intervention militaire en Syrie est impossible
Changement stratégique et diplomatique de la France en Syrie
Emission consacrée à l'annonce du Président François Hollande d'une intervention de la France en Syrie.
Invités:
Thomas Gomart, directeur de l'Ifri
Laurent Joffrin, directeur de la rédaction de Libération
Guillaume Tabard, rédacteur en chef, éditorialiste politique au Figaro
Bruno Roger-Petit, éditorialiste sur Challenges.fr
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