Congo Brazzaville : entre simulacre électoral et messianisme politique

"Le premier problème qui se pose est d’ordre sémantique. Que signifie ici post-électoral ? Je crois qu’il convient de faire une véritable distinction entre les élections et le vote. Le vote, lui, a bien eu lieu. Les Congolais ont voté. Mais on se trouve toujours dans une période électorale, tant que le problème de l’accès au pouvoir du vainqueur du scrutin n’est pas réglé… Au lieu de parler de phase post-électorale, il serait sans doute plus juste de qualifier celle-ci de post-vote.
Après le passage en force de la réforme constitutionnelle (octobre 2015) et afin de prendre les autres candidats de court, le président Sassou N’Guesso a annoncé la tenue d’élections présidentielles anticipées le 20 mars au lieu du mois de juillet. Les dates annoncées de début et de fin de la campagne présidentielle, le 4 et le 18 mars sont le signe de la brutalité de ce pouvoir. Le 4 mars est le jour anniversaire de l’explosion de l’arsenal de Mpila (2012) - un quartier de Brazzaville qui a été presque rasé - et dont la responsabilité revient aux gouvernants ; le 18 mars est la date anniversaire de l’assassinat de l’ancien président Ngouabi. Ces deux dates symboliques révèlent la menace de mort que fait planer le régime sur l’opposition et sur les citoyens. Une façon de dire qu’il peut éliminer les gens du peuple comme les plus puissants, si on s’oppose à lui."
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
Congo Brazzaville : entre simulacre électoral et messianisme politique
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesLe Congo-Brazzaville sur tous les fronts. Stratégies d’adaptation diplomatique dans un monde fragmenté
Dirigé par Denis Sassou-Nguesso depuis quatre décennies, le Congo développe une politique étrangère fondée sur le développement d’une stature de « président-médiateur » et sur une stratégie de « marchandage » (bargain) auprès des puissances internationales.
Politique et réseaux sociaux : influenceurs et blogueurs dans le jeu politique camerounais
Du fait de leur rapide expansion, les réseaux sociaux, notamment Facebook, sont devenus le nouveau champ d’expression des luttes sociopolitiques au Cameroun. Ces nouveaux supports de communication ont facilité la libération de la parole politique et l’extension de l’espace médiatique.
Les effets contradictoires des sanctions occidentales sur les relations économiques russo-africaines
Comment la Russie maintient-elle des liens économiques avec l’Afrique malgré les sanctions occidentales ? Une analyse des investissements, du commerce et des stratégies de contournement déployées par Moscou.
Les sources de revenus alimentant la guerre civile au Soudan. Leçons pour 2023
Les guerres nécessitent des fonds et des ressources. Bien souvent, les conflits impliquent une lutte pour le contrôle de sources de revenue et de lignes d'approvisionnement, ou pour les priver à l'ennemi. Cette dynamique s’est vérifiée dans les conflits passés du Soudan, et elle se répète aujourd’hui alors que la guerre civile — opposant les Forces armées soudanaises (SAF), dirigées par le général Abdelfattah al-Burhan, aux Forces de soutien rapide (RSF), une milice paramilitaire commandée par le général Mohammed Hamdan Daglo, dit “Hemedti” — s’enlise dans un conflit prolongé.