Les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest. Nouvelle terre d’expansion des groupes djihadistes sahéliens ?

La situation sécuritaire dans le Sahel central est à ce point dégradée que la menace djihadiste déborde désormais sur la partie nord des pays côtiers d’Afrique de l’Ouest.

Les régions de l’Est et des Cascades au Burkina Faso ou celles de Sikasso et de Kayes au Mali constituent des bases arrière permettant aux groupes djihadistes – et principalement à la Jama’at Nasr al-Islam wal Muslimin (JNIM) pour l’instant – de s’étendre au Bénin, en Côte d’Ivoire, et dans une moindre mesure au Togo, au Ghana, au Sénégal et en Guinée. Cette excroissance territoriale djihadiste va progressivement donner naissance à des foyers djihadistes de plus en plus endogènes dans ces États, composés de recrues locales et qui se nourrissent des fragilités propres aux territoires où ils se développent : tensions d’accès aux ressources, stigmatisation communautaire potentiellement exacerbée par des groupes d’autodéfense, existence de réseaux criminels prompts à se « djihadiser ». La propagation de l’idéologie djihadiste depuis le Sahel central au-delà des frontières sud constitue le moteur permettant d’exploiter et de transformer les frustrations et les injustices qui découlent de ces situations de fragilité. Comme au Sahel central où les autorités ont pris trop tardivement conscience de cette réalité. Pour les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest, où la menace reste encore contenue en intensité et limitée géographiquement, il est encore temps de prévenir une dégradation de la situation sécuritaire. Pour cela, les autorités de ces États doivent aligner des réponses civiles et militaires qui soient adaptées à la nature de la menace et qui réduisent de façon radicale l’ampleur de ces fragilités.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
Les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest. Nouvelle terre d’expansion des groupes djihadistes sahéliens ?
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesLes effets contradictoires des sanctions occidentales sur les relations économiques russo-africaines
Comment la Russie maintient-elle des liens économiques avec l’Afrique malgré les sanctions occidentales ? Une analyse des investissements, du commerce et des stratégies de contournement déployées par Moscou.
Les sources de revenus alimentant la guerre civile au Soudan. Leçons pour 2023
Les guerres nécessitent des fonds et des ressources. Bien souvent, les conflits impliquent une lutte pour le contrôle de sources de revenue et de lignes d'approvisionnement, ou pour les priver à l'ennemi. Cette dynamique s’est vérifiée dans les conflits passés du Soudan, et elle se répète aujourd’hui alors que la guerre civile — opposant les Forces armées soudanaises (SAF), dirigées par le général Abdelfattah al-Burhan, aux Forces de soutien rapide (RSF), une milice paramilitaire commandée par le général Mohammed Hamdan Daglo, dit “Hemedti” — s’enlise dans un conflit prolongé.
Perspectives du secteur électrique en République démocratique du Congo
La RDC est le deuxième pays du continent africain en superficie avec plus de 2 345 000 km2, une surface comparable à celle de l’Europe de l’Ouest. Elle est traversée par le fleuve Congo, le second fleuve au monde par son débit, et sur lequel se trouve les deux barrages hydroélectriques d’Inga I et d’Inga II.
Nouvelle commission de l’Union africaine de Mahamoud Ali Youssouf. Le désenchantement des pays membres
La candidature de Raila Odinga, sans expérience diplomatique et tourné vers la politique nationale, affaiblit la crédibilité de l’institution. L’enseignement principal de cette élection est que l’Union africaine (UA), dans sa forme actuelle, ne véhicule plus le même enthousiasme que lors des premières années de la réforme initiée en 2018. Celle-ci avait notamment pour but de mettre en place une organisation plus efficace et d’atteindre une plus grande indépendance financière.