Présidentielles 2016: le Parti républicain et la politique étrangère

Trois des candidats à l’investiture républicaine pour 2016 ont un programme de politique étrangère digne d’examen. Marco Rubio (qui a abandonné la course le 15 mars 2016) et Ted Cruz présentent des projets très construits, héritiers de différentes écoles de pensée de la politique étrangère américaine. Donald Trump propose une ligne moins travaillée, mais aussi moins traditionnelle, entre isolationnisme et rentabilité.
Le « réalisme démocratique » de Marco Rubio s’articule autour d’un soutien affirmé à la puissance mais aussi aux valeurs de l’Amérique (économie de marché, droits de l’homme et démocratie). Si la démocratie doit être défendue en toutes circonstances par les États-Unis, les interventions militaires américaines se limiteront aux situations de rébellion populaire et de mise en péril de la sécurité des États-Unis. Rubio approuve ainsi les interventions armées de son pays au Moyen-Orient lors des printemps arabes. En Syrie, il préconise de lutter à la fois contre le président Al-Assad et contre l’État islamique.
Pour Ted Cruz et son « réalisme jacksonien », l’objectif premier du pays est de garantir la sécurité nationale et non de promouvoir des valeurs morales. Exporter la démocratie ne marche pas. Dès lors, les États-Unis doivent se résoudre à tolérer des régimes dictatoriaux si ces derniers luttent contre le terrorisme et garantissent une stabilité régionale. Cruz prend l’exemple de l’Égypte et de la Libye : le départ des dictateurs a été néfaste à la sécurité américaine. Il recommande donc qu’Al-Assad reste au pouvoir en Syrie.
La politique étrangère n’est pas une question centrale pour Donald Trump, qui n’a présenté son équipe de conseillers sur ce thème que fin mars 2016. Entre isolationnisme et aventurisme militaire, ses propositions ont souvent manqué de cohérence. On peut cependant retracer un discours suivi sur l’idée que les États-Unis n’ont pas nécessairement à endosser le rôle de leader et n’ont pas d’obligation d’ordre moral vis-à-vis du reste du monde. Pour le businessman new-yorkais, les États-Unis doivent surtout rentabiliser leurs engagements à l’étranger : les guerres en Irak et en Afghanistan, très coûteuses sans aucun résultat concret, ont été un gâchis ; le soutien militaire à des pays alliés, tels que le Japon, l’Allemagne ou la Corée du Sud, doit être financé par ces derniers.
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