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En Inde, la tournée de Vladimir Poutine qui bouscule l’idée d’une Russie isolée

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citée par Paul Véronique dans

  L'Express 

 
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Pour la première fois depuis le début de la guerre en Ukraine, le président russe est attendu en Inde à partir du 4 décembre. Il lui faut notamment sécuriser les achats de pétrole par New Delhi.

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New Delhi, Inde, 20 juin 2020 : Le Premier ministre indien Narendra Modi échange une poignée de main avec le président russe Vladimir Poutine avant une réunion à Hyderabad House.
New Delhi, Inde, 20 juin 2020 : Le Premier ministre indien Narendra Modi échange une poignée de main avec le président russe Vladimir Poutine avant une réunion à Hyderabad House.
©Exposure Visuals/Shutterstock
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Avant même d’atterrir sur le sol indien ce jeudi 4 décembre, Vladimir Poutine peut se frotter les mains. Pour sa première visite dans la capitale indienne depuis le début de la guerre en Ukraine, à l’occasion du 23e sommet annuel Inde-Russie, le chef du Kremlin peut espérer signer de juteux contrats. 
Au programme : des discussions sur l’achat éventuel de davantage de systèmes antiaériens russe S400 et d’avions de chasse modernes Su-57 sur lesquels lorgne New Delhi alors que la Russie reste son principal fournisseur de matériel militaire. Egalement au menu, la question des approvisionnements russes en pétrole. Et pour cause : le vide laissé par les Européens a ouvert grand les vannes pour le sous-continent.

« L’Inde veut profiter de la décote sur le brut russe provoquée par les sanctions occidentales pour acheter du pétrole au-dessous du prix de marché international, pointe Julien Vercueil, économiste spécialiste de la Russie à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). La conséquence est tout à fait spectaculaire pour les exportations russes vers l’Inde : si l’on compare à 2021, elles ont au total été multipliées par plus de sept en 2024. » Résultat, la Russie est devenue le premier fournisseur de brut de l’Inde, allant jusqu’à représenter près de 40 % de ses approvisionnements en 2025. Une manne que Moscou espère inscrire dans la durée, à l’heure où les pressions américaines sur New Delhi menacent de réduire ces livraisons.

Mais au-delà des contrats, ce voyage offre surtout une exceptionnelle vitrine au chef du Kremlin pour montrer qu’en dépit des sanctions occidentales, il continue d’entretenir, photos officielles à l’appui, des relations cordiales avec toute une partie du monde. 

« Le fait est que les sanctions contre la Russie n’ont pas réussi à porter un coup fatal à ses relations commerciales, note Tatiana Kastouéva-Jean, directrice du Centre Russie/Eurasie de l’Institut français des relations internationales (Ifri). Bien que la Russie soit isolée par rapport à l’Europe, ce n’est pas le cas avec les pays du Sud global, avec lesquels les liens se sont même renforcés ces dernières années. »

 

Relation avec le Sud global

L’Inde n’est pas seule sur la liste. Selon une étude publiée en novembre par l’Ifri, le volume des échanges commerciaux entre la Russie et plusieurs pays du Golfe, Emirats arabes unis et Arabie saoudite en tête, ou d’anciennes républiques soviétiques comme l’Arménie et la Géorgie, a augmenté depuis le début de la guerre. Entre 2019 et 2023, les échanges commerciaux entre Moscou et Abou Dhabi sont ainsi passés de 3,5 à 9,5 milliards de dollars, sur fond d’importation de technologie à double usage (civil et militaire) et d’implantation d’entreprises russes dans ce pays « dont les infrastructures et les services développés minimisent les risques juridiques et logistiques liés aux sanctions ».

« Du point de vue économique, la Russie a maintenu des liens internationaux avec de nombreux pays du Sud global, souligne Julien Vercueil. Cela a été un facteur clé de l’adaptation à court terme de son économie à l’effet repoussoir de la guerre et des sanctions. Mais elle peine à aller plus loin que les échanges commerciaux et à attirer des investissements. » 

« De nombreux pays se trouvent sur la corde raide entre l’envie de profiter de la situation et d’acheter des matières premières à bas prix, et dans le même temps la volonté de ne pas aller trop loin, pour éviter de s’aliéner l’Occident, qui reste le partenaire commercial principal », résume Tatiana Kastouéva-Jean.

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> Lire l'article en entier sur le site de L'Express.

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Découvrir la nouvelle Étude de l'Ifri « Europe-Russie : évaluation des rapports de force »
Contenu
Les pays européens ne peuvent plus éluder la « question russe » car la Russie a choisi la guerre. Ils disposent du potentiel nécessaire, c’est-à-dire des moyens économiques, des compétences militaires et du savoir-faire technologique pour faire face à la Russie d’ici 2030 à condition de faire preuve de volonté politique. C’est le constat de cette étude, réalisée par l’Ifri avec l’appui d’un comité de pilotage réunissant neuf directeurs de think tanks européens et deux experts qualifiés pour la superviser. Elle propose une évaluation interdisciplinaire de l’évolution des rapports de force entre l’Europe et la Russie à la date de novembre 2025.
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Couverture - Europe-Russie : évaluation des rapports de force
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Paul Véronique

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Tatiana KASTOUÉVA-JEAN

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Directrice du Centre Russie/Eurasie de l'Ifri

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New Delhi, Inde, 20 juin 2020 : Le Premier ministre indien Narendra Modi échange une poignée de main avec le président russe Vladimir Poutine avant une réunion à Hyderabad House.
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