Guerre en Ukraine : les Européens en première ligne faute de sommet Trump-Poutine
Le report sine die du sommet Poutine-Trump va prolonger l'impasse diplomatique, ce qui devrait imposer aux pays européens de s'impliquer plus fortement, au vu des changements de pied incessants du président américain. Ils ont préparé un plan en douze points.

L'impasse va se prolonger. Le report sine die, mardi soir, du sommet prévu fin octobre à Budapest entre Vladimir Poutine et Donald Trump, ce dernier ne voulant pas « perdre du temps » dans une rencontre non productive, a pour conséquence d'anéantir tout espoir de cessez-le-feu rapide entre la Russie et l'Ukraine. Et va vraisemblablement affecter la relation Washington-Moscou.
Même s'il n'a pas totalement fermé la porte à un sommet plus tard, affirmant « nous verrons ce qui se passe dans deux jours », et que le Kremlin assure que « les préparatifs continuent », il semble en tout cas clair qu'aucune accalmie n'est à attendre à court terme. Sur fond de raids massifs de drones par la Russie, qui a frappé un jardin d'enfants à Kharkiv mercredi, et par l'Ukraine, qui a touché une raffinerie.
« C'était déjà surprenant que Trump veuille marcher deux fois sur le même râteau après le fiasco en Alaska, estime Tatiana Kastoueva-Jean, spécialiste de la région à l'Institut français des relations internationales, « car les conditions posées par Moscou n'ont pas changé : reconnaissance par Kiev de l'annexion de cinq régions, désarmement et renoncement à toute intégration à l'Ouest ».
« Moscou misait sur le fait que Trump se lasserait de l'affaire »
Après cette annulation, « le Kremlin devrait commencer à se demander combien de temps encore Trump va accepter l'immuabilité de ses exigences. Moscou misait sur le fait que Trump se lasserait de l'affaire au point de se désengager complètement. Mais ce n'est pas le cas, Washington fournit toujours du renseignement et est prêt à vendre des armes aux Européens à destination de Kiev. A l'inverse, Kiev espère que Trump se rende compte que le Kremlin se moque de lui et réagisse fortement. Pas sûr que ses espoirs soient exaucés rapidement ».
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A l'issue d'un accord de cessez-le-feu, les deux parties négocieraient la gouvernance des territoires occupés, mais ni l'Europe, ni l'Ukraine ne reconnaîtront l'annexion de ces territoires par la Russie. Les sanctions contre le pays dirigé par Vladimir Poutine seraient progressivement levées mais les 300 milliards de dollars d'avoirs russes gelés ne seraient restitués à Moscou qu'une fois que la Russie aura accepté de contribuer à l'effort de reconstruction de l'Ukraine. « Un plan clairement inacceptable pour le Kremlin et qui fera flop », juge Tatiana Kastoueva-Jean.
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