La parade de l’armée chinoise dévoile des avancées dans tous les domaines
L’impressionnant défilé du 3 septembre n’a pas fait apparaître de surprise majeure, mais a donné l’image d’une Chine déterminée à rattraper l’armée américaine, ne négligeant aucun secteur.

Du Pentagone aux spécialistes taïwanais en passant par les états-majors européens, tout ce que la planète compte d’experts militaires a eu les yeux rivés sur le défilé organisé mercredi 3 septembre à Pékin. Les troupes saluant le président Xi Jinping en le suivant de la tête sans cligner des yeux, les artilleurs chargeant les canons dans une synchronisation parfaite ont envoyé un signal de détermination. Mais les observateurs avisés se sont surtout concentrés sur les armes présentées par la Chine, pour déchiffrer le message qu’elle cherche à faire passer et déterminer à quel niveau de progression elle se situe.
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« Les Chinois ne copient personne »
Durant la majeure partie du mois de juin, deux porte-avions chinois sont ainsi sortis dans le Pacifique, jusqu’à proximité de l’île japonaise d’Iwo Jima, située au milieu de l’océan, à mi-chemin entre Tokyo et l’île stratégique américaine de Guam, où ils se sont entraînés à de nombreux appontages. La Chine regarde ce qui se fait ailleurs, mais « les Chinois ne copient personne. Ils n’ont pas de partenaires, en matière tactique, ils s’inventent par eux-mêmes », a ajouté l’amiral Vaujour. « C’est pour cela qu’il est important de savoir comment ils fonctionnent, et d’être en mesure de se projeter dans leur zone », a-t-il souligné.
Le chercheur français Marc Julienne, directeur du centre Asie de l’Institut français des relations internationales (IFRI), constate, lui, une montée en puissance continue de l’armée chinoise, mise en évidence par les systèmes d’armes exhibés le 3 septembre.
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« Cela a changé ma perception des capacités de l’APL : jusqu’à maintenant, je notais des progrès significatifs, mais il y avait des lacunes sur des technologies décisives. C’est d’ailleurs pour ça que beaucoup pensaient que la Chine n’allait pas envahir Taïwan à court terme, tout simplement parce qu’elle n’en avait pas les capacités. Aujourd’hui, ce qu’elle a présenté a le potentiel de combler ces lacunes.»

Parmi les principales vulnérabilités chinoises, ses capacités sous-marines, jusqu’ici inférieures à celles des Etats-Unis, du Japon ou même de Taïwan. Mercredi, Pékin a toutefois dévoilé des drones sous-marins autonomes, notamment les HSU100, longs de 15 à 20 mètres et dont l’imposant volume suggère qu’ils peuvent embarquer des torpilles, permettant à la fois la surveillance et l’attaque.
« On ne connaît pas leurs performances techniques, mais si la Chine est capable d’en produire en masse, et je n’ai guère de doutes là-dessus, cela leur permettrait de surveiller, et éventuellement de protéger les détroits, voire de constituer une ligne de front sous-marine au-delà de Taïwan, dans le Pacifique ouest. Ce serait extrêmement gênant pour les Etats-Unis », analyse M. Julienne.
Le détroit de Taïwan, dont la majeure partie n’est profonde que d’une soixantaine de mètres, est considéré comme particulièrement dangereux pour les sous-marins. Les drones sous-marins, dont de plus en plus de marines militaires se dotent, ont l’avantage de pouvoir être sacrifiés, et de ne pas nécessiter autant de marins pour fonctionner que des sous-marins traditionnels. Or la formation des troupes, et en particulier des officiers, constitue l’un des défis actuels de la modernisation de l’armée populaire.
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