Par-delà le Moskva : la persistance du fait naval dans l’environnement stratégique
Le naufrage du Moskva, navire amiral de la flotte russe, frappé par deux missiles Neptune ukrainiens en mer Noire le 14 avril 2022, entérine une importante victoire pour l’armée ukrainienne. Dans ce contexte, il importe de tirer les enseignements capacitaires et doctrinaux pour la Marine française d’un retour du combat naval lié à la multiplication des bâtiments militaires naviguant dans des eaux à l’importance stratégique croissante.
- La guerre en Ukraine marque l’entrée dans un nouveau cycle géopolitique, caractérisé par le retour de la guerre de haute intensité. Sur le plan de la réflexion stratégique, la destruction du Moksva confirme la contestation militaire croissante en mer.
- Cet espace, longtemps perçu comme un sanctuaire à partir duquel proposer une couverture aérienne ou lancer des opérations terrestres, est aujourd’hui marqué par un retour, non seulement de la compétition internationale, mais aussi de la contestation et de l’affrontement, selon le triptyque proposé par le général Thierry Burkhard, chef d’état-major des armées françaises.
- Dans le même temps, on observe un réarmement naval massif à l’échelle mondiale, notamment chez les États qui se limitaient jusqu’alors à une sphère d’influence littorale. Cette tendance concourt à la proposition d’un ordre mondial alternatif, dit « révisionniste », par certaines nations.
- Enfin, le taux d’attrition observé dans le conflit ukrainien suggère qu’il est nécessaire d’anticiper un retour du combat naval et d’adapter le format de la Marine nationale si elle veut être apte à faire face à l’hypothèse de la haute intensité.
Contenu aussi disponible en :
Régions et thématiques
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette étudePartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
Par-delà le Moskva : la persistance du fait naval dans l’environnement stratégique
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesLes mots, armes d'une nouvelle guerre ?
Les Mots armes d’une nouvelle guerre rappelle une vérité souvent oubliée : les mots tuent. Ils préparent l’action militaire et lui donnent un sens. Alors que chaque événement retentit désormais dans le monde entier, répercuté de smartphone en smartphone ou d’ordinateur en ordinateur, tout acte de guerre tend à devenir un acte de communication, et inversement. Les états-majors l’ont aujourd’hui bien compris et se saisissent de cette guerre des récits faite d’armes immatérielles pour intimider des ennemis, rassurer ou galvaniser des opinions publiques chauffées à blanc par le flot d’images reçues sur les réseaux sociaux.
Après la mort de Nasrallah, quelle stratégie régionale pour l’Iran ?
Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah, a été tué dans une frappe israélienne à Beyrouth le 27 septembre. La milice et son dirigeant étaient considérés comme le fer de lance de l’Axe de la Résistance, cette coalition de groupes miliciens majoritairement chiites qui sont au coeur de la stratégie régionale de l’Iran.
Devenir secrétaire général de l'OTAN. Entre critères objectifs, coutumes et homogénéité
Après dix ans à la tête de l’OTAN de 2014 à 2024, un record de longévité dû au contexte particulier de la guerre en Ukraine, le Norvégien Jens Stoltenberg quitte ses fonctions de secrétaire général. Son successeur, choisi par les chefs d’État et de gouvernement des États membres, sera Mark Rutte, Premier ministre des Pays-Bas pendant près de quatorze ans. Cette nomination invite à questionner les critères et les logiques de sélection des secrétaires généraux, alors que de nombreuses études démontrent l’importance significative du secrétariat international et le rôle croissant du secrétaire général dans le fonctionnement interne de l’Alliance.
EUDIS, HEDI, DIANA : que se cache-t-il derrière trois acronymes de l'innovation de défense ?
En Europe, alors que la guerre d'agression de la Russie contre l'Ukraine montre peu de signes d'apaisement, un écart persistant subsiste entre les besoins en matière de sécurité et les dépenses de défense. Conformément à un engagement de 2006, inscrit lors du sommet de l'OTAN au Pays de Galles en 2014, les membres de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) doivent consacrer au moins 2 % de leur produit intérieur brut (PIB) national à la défense, dont 20 % doivent être investis dans l'équipement ainsi que la recherche et le développement. En 2024, seuls 23 Alliés sur 32 devraient atteindre ou dépasser cet objectif, bien qu'il s'agisse d'une amélioration notable par rapport aux trois pays en 2014. Ce total inclut les États-Unis (US), qui consacrent 3,38 % de leur PIB à la défense, représentant près de 70 % de l'ensemble des dépenses de défense des membres de l'OTAN.