03
juil
2019
Etudes de l'Ifri Russie.Eurasie.Reports

Greater Eurasia: The Emperor’s New Clothes or an Idea whose Time Has Come? Russie.Nei.Reports, n° 27, Ifri, juillet 2019

Dans la politique étrangère de Vladimir Poutine, le projet de « Grande Eurasie » occupe une place centrale en tant que symbole de la renaissance de l’influence internationale de la Russie.

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Slogan politique et construction idéologique, ses visées sont aussi bien géopolitiques qu’économiques. Il représente aussi une tentative d’insuffler un certain dynamisme à l’Union économique eurasiatique. Mais surtout, ce projet a vocation à établir un nouvel ordre mondial « post-américain », dans lequel la Russie jouerait un rôle pivot. La Grande Eurasie est une construction en cours : bon nombre de ses objectifs restent encore abstraits et les défis sont immenses. Sa réussite dépendra de la capacité de Moscou à ménager les intérêts parfois contradictoires d’autres pays (en particulier ceux de la Chine), à dépasser les limites de sa puissance et à maintenir sa détermination politique sur le long terme. À l’heure actuelle, rien ne permet d’affirmer que le Kremlin sera à la hauteur de ses ambitions. La Grande Eurasie apparaît davantage comme un « anti-projet », une démonstration d’hostilité envers l’ordre libéral international, que comme un programme pertinent de gouvernance régionale. Certes, rien n’est joué : une vision constructive pourrait émerger de la confusion. Cependant, à l’instar d’autres grands projets du Kremlin, la Grande Eurasie pourrait aussi se révéler une coquille vide et être progressivement abandonnée.

Bobo Lo est chercheur associé au Centre Russie/NEI de l'Ifri.

Ce contenu est disponible en anglais : Greater Eurasia: The Emperor’s New Clothes or an Idea whose Time Has Come?

Mots-clés
intégration eurasiatique Chine Eurasie Russie
ISBN / ISSN: 
979-10-373-0036-2