Pour une relecture du « grand jeu » entre l’Inde et la Chine en Birmanie
Renouvelée par un coup d'état militaire en septembre 1988, la junte birmane est promptement ostracisée par la communauté internationale au cours des années 1990. Seule la Chine maintient ses liens avec la Birmanie et étend ses partenariats avec une nouvelle junte s'essayant à la libéralisation économique. Tardant à réagir face à cette rapide pénétration chinoise aux portes du Golfe du Bengale, New Delhi choisit alors de revenir dans le jeu stratégique birman durant la décennie 1990, jetant à son tour les bases d'un engagement cordial avec les généraux birmans. Alors que le Tibet et le Pakistan constituent déjà deux éléments critiques de la rivalité sino-indienne émergente, la Birmanie semble alors devenir un nouvel enjeu stratégique dans la relation bilatérale entre Pékin et New Delhi au sortir de la Guerre Froide.
A contre-courant de ce cliché tenace, cette analyse vise à déconstruire l'idée même d'une compétition stratégique tous azimuts se déployant entre l'Inde et la Chine en Birmanie, notamment depuis les années 2000. Si Pékin et New Delhi cherchent aujourd'hui à étendre leur influence dans la région, il apparaît que cela soit bien plus pour des raisons propres à chacun que le fruit d'une volonté systématique de contrecarrer les ambitions de l'autre, et d'y faire échec au "rival". La Birmanie, loin des axiomes peignant le pays comme un simple terrain de jeux stratégiques entre Indiens et Chinois, offre en outre de nombreuses résistances à la poussée de ses deux grands voisins.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
Pour une relecture du « grand jeu » entre l’Inde et la Chine en Birmanie
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesCambodge-Thaïlande : un accord de paix en trompe-l’oeil
Après le Moyen-Orient, Donald Trump a vu en Asie du Sud-Est une nouvelle opportunité de consolider son image de président faiseur de paix. Confirmée à la dernière minute par la Maison-Blanche, sa participation au sommet de l’Association des Nations d’Asie du Sud-Est (ASEAN) a ainsi été conditionnée à l’organisation en grande pompe d’une cérémonie de signature d’un accord de paix entre le Cambodge et la Thaïlande.
Le rôle clé de la Chine dans les chaînes de valeur des minerais critiques
La Chine occupe aujourd’hui une position dominante dans les chaînes de valeur des minerais critiques, de l’extraction à la transformation jusqu’aux technologies en aval. Cette suprématie repose sur des décennies de politiques industrielles et lui confère une influence stratégique considérable sur la sécurité d’approvisionnement mondiale, notamment pour l’Union européenne.
Un an de présidence Prabowo : entre populisme économique et reflux démocratique
Élu à presque 60 % des suffrages en février 2024, Prabowo Subianto est officiellement devenu le huitième président de la République indonésienne le 20 octobre 2024. Adoubé par son prédécesseur et ancien rival, Joko « Jokowi » Widodo, porté par une immense popularité, en particulier auprès de la jeunesse, le nouveau chef de l’État n’a pas tardé à mettre en œuvre son programme pour une « Indonésie qui avance » (Indonesia Maju).
États-Unis/Taïwan : le temps de la confusion stratégique
En s’opposant à la volonté de la Chine d’annexer Taïwan, les États-Unis d’Amérique contribuent, depuis des décennies, au maintien du statu quo, toute tentative d’invasion chinoise entraînant, avec une potentielle intervention américaine, le risque d’une nouvelle guerre mondiale. Mais dans l’agitation suscitée par les conséquences internationales du retour au pouvoir de Donald Trump, une question sème le trouble dans les esprits : à l’égard de Taïwan, quelle sera l’attitude d’une administration dédaigneuse des alliés des États-Unis mais obsédée par la compétition avec la Chine ?