«We try to save every month». L'épargne au coeur du positionnement de l'entre-deux des «ni riches ni pauvres» en Afrique du Sud

En Afrique du Sud postapartheid, où consommer est à la fois un acte de citoyenneté pour les populations noires autrefois opprimées et une façon d’affirmer son identité, l’épargne semble occuper les marges des pratiques sociales. Pourtant, chez la petite classe moyenne noire émergente des milieux urbains, elle a une place stratégique dans l’économie du ménage et, parce qu’elle est le signe d’une capacité de projection vers le futur, elle est même au coeur de l’identité du « milieu ».

Les pratiques d’épargne sont un exemple de la multi-positionnalité qui caractérise « ceux du milieu » : ces Sud-Africains « ni riches ni pauvres » observés pour cette étude à Johannesburg et Soweto. Entre les contraintes posées par la précarité et la volonté de s’inscrire dans une trajectoire d’amélioration des conditions de vie (pour eux et leurs enfants), nos enquêtés adoptent toute une palette de pratiques stratégiques et n’hésitent pas à « jouer » sur plusieurs tableaux. Ainsi, différents secteurs et canaux sont combinés dans les comportements d’épargne. Nos enquêtés choisissent à la fois le secteur bancaire – donc formel – pour des placements à court terme et/ou à long terme, souvent dans des plans d’investissement éducatifs, et ont recours à des clubs appelés « societies » ou « stokvels » en Afrique du Sud, similaires aux tontines connues en Afrique francophone. Ceux-ci répondent à leur besoin d’épargner tout en ayant une certaine flexibilité et en entretenant des réseaux sociaux (professionnels ou de voisinage).
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
«We try to save every month». L'épargne au coeur du positionnement de l'entre-deux des «ni riches ni pauvres» en Afrique du Sud
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesLe Congo-Brazzaville sur tous les fronts. Stratégies d’adaptation diplomatique dans un monde fragmenté
Dirigé par Denis Sassou-Nguesso depuis quatre décennies, le Congo développe une politique étrangère fondée sur le développement d’une stature de « président-médiateur » et sur une stratégie de « marchandage » (bargain) auprès des puissances internationales.
Politique et réseaux sociaux : influenceurs et blogueurs dans le jeu politique camerounais
Du fait de leur rapide expansion, les réseaux sociaux, notamment Facebook, sont devenus le nouveau champ d’expression des luttes sociopolitiques au Cameroun. Ces nouveaux supports de communication ont facilité la libération de la parole politique et l’extension de l’espace médiatique.
Les effets contradictoires des sanctions occidentales sur les relations économiques russo-africaines
Comment la Russie maintient-elle des liens économiques avec l’Afrique malgré les sanctions occidentales ? Une analyse des investissements, du commerce et des stratégies de contournement déployées par Moscou.
Les sources de revenus alimentant la guerre civile au Soudan. Leçons pour 2023
Les guerres nécessitent des fonds et des ressources. Bien souvent, les conflits impliquent une lutte pour le contrôle de sources de revenue et de lignes d'approvisionnement, ou pour les priver à l'ennemi. Cette dynamique s’est vérifiée dans les conflits passés du Soudan, et elle se répète aujourd’hui alors que la guerre civile — opposant les Forces armées soudanaises (SAF), dirigées par le général Abdelfattah al-Burhan, aux Forces de soutien rapide (RSF), une milice paramilitaire commandée par le général Mohammed Hamdan Daglo, dit “Hemedti” — s’enlise dans un conflit prolongé.