Défaire Daech : une guerre tant financière que militaire

L’État islamique dispose de revenus importants tirés notamment de sa prise de contrôle de banques, de sa maîtrise des réseaux de contrebande, en particulier d’hydrocarbures, et de soutiens externes.
Cependant, son projet politico-militaire lui coûte cher : il doit payer des milliers de combattants et administrer les territoires qu’il contrôle. Pour s’assurer de nouvelles sources de revenus, il cherche à se lancer dans d’autres conquêtes, au-delà de l’Irak et de la Syrie.
Myriam Benraad est docteur en science politique de l’IEP de Paris, spécialiste de l’Irak et du monde arabe, consultante auprès de plusieurs organisations internationales. Elle a récemment publié : Irak, la revanche de l’Histoire. De l’occupation étrangère à l’État islamique (Paris, Vendémiaire, 2015) et Irak : de Babylone à l’État islamique (Paris, Le Cavalier Bleu, 2015).
Article publié dans Politique étrangère, vol. 80, n° 2, été 2015
Plan de l’article
Des conditions antérieures propices à l’ascension de Daech
Une économie politique rationalisée
Une puissance financière en déclin ?
Renforcer les dispositifs de lutte
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesLe corps d’armée, nouvel étalon de puissance pour les forces terrestres
Face au retour de la guerre de haute intensité, notamment en Ukraine, le corps d’armée redevient un échelon essentiel. Seul capable de coordonner plusieurs divisions, il permet une manoeuvre interarmes et multi-milieux cohérente à grande échelle. La France entend se positionner comme nation-cadre d’un tel outil de puissance.
Un consensus fragilisé ? La pression sur la norme contre les essais nucléaires
À l’exception de la Corée du Nord, aucun État n’a mené d’essais nucléaires au xxie siècle, rendant compte de l’émergence d’une norme internationale forte contre de tels essais.
Sous le feu des normes : comment encadrer sans désarmer la défense européenne ?
Face à la diversité et la complexité de l’environnement normatif, le secteur de la défense doit pouvoir faire valoir sa singularité militaire. Dépassant une approche par la seule simplification, qui a montré ses limites face au caractère incontournable des normes juridiques et techniques à l’international, un équilibre est nécessaire entre un « trop-plein normatif » et l’absence de normes.
La brigade franco-allemande et la relance de la défense européenne
Une chose est claire depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche : le projet d’unification européenne est menacé dans son existence même. À moins d’élaborer une politique de défense souveraine pour parer à la guerre en Ukraine et à l’affaiblissement des garanties de sécurité américaines, l’Union européenne verra se poursuivre l’érosion de sa dynamique de cohésion interne et de son attractivité externe.