L’Internet russe : la loi et l’ordre
L’internet russe est de plus en plus sous le contrôle de l’État, que ce soit pour la surveillance de la société, ou pour conforter une souveraineté numérique. Cette innovation n'est-elle pas de mauvaise augure pour les capacités d’innovation du pays dans ce domaine ?
En mai 2016, Twitter suspendait le compte parodique @DarthPutinKGB, qui moque les travers associés au président russe. Pendant les quelques jours qu’a duré la suspension de ce compte populaire (70 000 abonnés), les rumeurs sont allées bon train sur une susceptibilité plus aiguë des autorités russes à l’égard des voix critiques du Kremlin sur les réseaux sociaux. Deux mois auparavant, Twitter rendait public son dernier Transparency Report, où il apparaît que le nombre de requêtes du gouvernement russe adressées à Twitter a augmenté de 25 fois entre les deux semestres de l’année 2015. Enfin, la mise en ligne récente, par les autorités russes, d’une vidéo montrant l’arrestation musclée à Saint-Pétersbourg d’un homme au motif d’avoir posté, sur VKontakte(VK), équivalent russe de Facebook, des commentaires jugés « extrémistes » ne laissait aucun doute sur son objectif : intimider les internautes postant des commentaires contredisant le régime.
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De Nicolas II à Vladimir Poutine, la Russie est passée, au cours du XXᵉ siècle, par bien des métamorphoses. À l'empire tsariste d'avant la Première Guerre mondiale succède l'Union des républiques socialistes soviétiques, l'URSS, dont la vocation révolutionnaire internationaliste exprimée par Lénine cède à l'impérialisme soviétique, continental avec Staline, mondial avec Khrouchtchev et Brejnev. Devenue une superpuissance après 1945, la « patrie du socialisme » ne peut résister à l'éclatement de l'empire qu'annonce la chute du mur de Berlin, en 1989 : en 1991, la Russie renaît donc sur les débris de l'empire, et, avec elle, une nouvelle page de l'histoire russe s'ouvre devant les yeux inquiets du monde. Mais en dépit de ses spécificités et des tensions diverses qui l'ébranlent, entre Nord et Sud, Orient et Occident, christianisme et islam, la Russie fédérale entend bien s'intégrer enfin dans la communauté des grands États et cesser d'être considérée comme un acteur à part des relations internationales.
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