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Les proliférations balistique et nucléaire, les deux faces d’une même pièce ?

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Couverture revue Moyen-Orient n°59
Accroche

Le Moyen-Orient est riche en crises de prolifération nucléaire. Des premières recherches irakiennes – soutenues par la France – dans les années 1970 à l’échec des négociations sur le retour à l’accord avec l’Iran de 2015 (JCPoA, selon le signe anglophone), en passant par la destruction du programme clandestin syrien par Israël en 2007, de nombreux États de la région ont souhaité se doter de l’arme atomique ou ont engagé des démarches en ce sens. À ce jour, seul l’État hébreu a réussi. En parallèle, un autre type de prolifération, plus aisé, s’accélère : celui des missiles balistiques et de croisière.

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Tir de missile balistique iranien Fateh 110 pendant un exercice en 2012.
Corps analyses

Moins régulés par le droit international, pouvant emporter des charges conventionnelles comme nucléaires, ces arsenaux ont une place particulière dans les dynamiques stratégiques au Moyen-Orient. L’Iran est en tête des pays proliférants sur le plan de la menace balistique, avec un stock estimé à 3 000 projectiles de courte et de moyenne portée (entre 300 et 1 000 kilomètres, dont les Shahab et les Fateh), ainsi que des missiles de croisière dont la précision s’accroît régulièrement. La République islamique diffuse aussi ces armes auprès de ses relais d’influence (proxies), comme le Hezbollah libanais et les houthistes au Yémen. Israël arrive en seconde position, ses missiles duaux lui permettant d’exercer une dissuasion conventionnelle et nucléaire en jouant sur l’ambiguïté d’un possible emploi de l’arme atomique. Enfin, de nouveaux venus apparaissent, en particulier l’Arabie saoudite.

Une région « balistiquement » dynamique et… à risque

Les premières occurrences d’emploi de missiles balistiques au Moyen-Orient remontent à la guerre Iran-Irak (1980-1988), pendant laquelle près de 400 Scud auraient été tirés par les deux belligérants, majoritairement d’Irak en direction de villes iraniennes. Dans un premier temps incapable de riposter, la République islamique acquiert ses propres Scud auprès de la Libye et de la Corée du Nord, rééquilibrant la relation entre les combattants. Bagdad continue d’accorder une place importante aux missiles balistiques durant le conflit avec le Koweït (1990-1991) puis contre les forces américaines en 2003, mais la destruction de son armée et de ses capacités militaires a fortement réduit l’arsenal étatique irakien. C’est donc l’Iran qui prend le dessus en la matière au Moyen-Orient, d’abord en poursuivant sa politique d’achats auprès de pays producteurs, puis en développant sa propre industrie. Utilisés pour attaquer les voisins, mais aussi comme vecteur de dissuasion conventionnelle afin de se prémunir de toute frappe contre son territoire, les missiles acquièrent un rôle prépondérant dans une stratégie de « défense en mosaïque » ou « guerre combinée », mise en œuvre par les Gardiens de la révolution (pasdaran). La République islamique a même employé ses projectiles contre un autre pays, l’Irak, contre des bases occidentales en janvier 2020 après l’assassinat par les États-Unis du commandant de la force Al-Qods, Qassem Soleimani.

Le reste de l'article est à découvrir dans le n°59 de la revue Moyen-Orient, éditée par Areion Group. 

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Héloïse FAYET

Héloïse FAYET

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Chercheuse, responsable du programme dissuasion et prolifération, Centre des études de sécurité de l'Ifri

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Un soldat contemplant un coucher de soleil sur un véhicule blindé de combat d’infanterie
Centre des études de sécurité
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Héritier d’une tradition remontant à la fondation de l’Ifri, le Centre des études de sécurité de l'Ifri fournit aux décideurs publics et privés ainsi qu’au grand public les clefs de compréhension des rapports de force et des modes de conflictualité contemporains et à venir. Par son positionnement à la jointure du politique et de l’opérationnel, la crédibilité de son équipe civilo-militaire et la diffusion large de ses publications en français et en anglais, le Centre des études de sécurité constitue dans le paysage français des think tanks un pôle unique de recherche et d’influence sur le débat de défense national et international.

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Un Rafale bi-place en vol avec un ASMP-A sous les ailes
Dissuasion et prolifération
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Les conflits en Europe, en Asie ou au Moyen-Orient témoignent d'un retour du fait nucléaire dans les rapports de force. Les arsenaux se modernisent et s'accroissent, tandis que la maîtrise des armements s'effondre. Ce programme de recherche vise à analyser ces phénomènes.

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Comprendre l'écosystème d'acquisition de l'OTAN

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Accroche

L’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) achète chaque année des biens et des services à hauteur de plusieurs milliards d’euros. Il convient toutefois de distinguer ce qui est financé en commun de ce qui l’est nationalement, par chacun des alliés. Cette grille de lecture doit permettre aux entreprises, selon leur taille et leur secteur d’activité, d’identifier les opportunités de marché et quel sera l’acteur de l’acquisition. Il faut donc comprendre la manière dont l’Alliance détermine ses besoins et comment elle les finance afin de pouvoir identifier, selon le secteur d’activité, quels seront les acteurs de l’acquisition.

Frédéric PESME
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Les tentations nucléaires de l'Arabie saoudite

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11 septembre 2025
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L'intégration de l'Arabie saoudite sur la scène internationale et la stabilité régionale, notamment grâce à la réduction de sa dépendance aux énergies fossiles, sont des éléments essentiels à la réussite de la Vision 2030 du Royaume, la priorité absolue du prince héritier. Cependant, les déclarations de Mohammed ben Salmane en 2018 et 2021, indiquant que « si l'Iran développe une bombe nucléaire, nous ferons de même dès que possible », combinées aux récentes frappes contre des installations nucléaires iraniennes clés, ne présagent rien de bon pour l'avenir du Royaume, de la région et du régime de non-prolifération dans son ensemble.

Nour EID
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L'Europe à découvert ?

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09 septembre 2025
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Alors que la Russie continue de menacer l'Europe, l'administration Trump ne cache pas son intention de se désengager – au moins partiellement – de la défense du continent pour se concentrer sur la compétition stratégique avec la Chine. Elle met ainsi la pression sur ses alliés européens pour qu'ils investissent davantage en matière militaire. Le sommet de l'OTAN qui s'est tenu à La Haye en juin 2025 a abouti à des engagements ambitieux des États membres pour relever leurs dépenses de défense.

Élie TENENBAUM Guillaume GARNIER
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La guerre au commerce au XXIe siècle. Enjeux et défis pour la Marine française

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29 août 2025
Accroche

La guerre au commerce en mer, définie comme le ciblage des navires marchands ou des infrastructures économiques d’un adversaire, demeure une pratique persistante malgré son interdiction formelle dans certaines configurations depuis le XIXe siècle. Les récents événements en Ukraine (blocus russe des ports en 2022) et en mer Rouge (attaques houthis en 2023) illustrent la permanence de cette stratégie dans un contexte de maritimisation croissante des échanges mondiaux.

Rachid CHAKER

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Couverture revue Moyen-Orient n°59
Les proliférations balistique et nucléaire, les deux faces d’une même pièce ?, de L'Ifri par
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