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Un « croissant chiite » en miettes ? L’évolution de l’influence régionale de l’Iran depuis 1979

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Confluences Méditerrannée, n°125
Accroche

Depuis son apparition en 2004, l’expression « croissant chiite » a rapidement gagné en popularité pour décrire l’influence iranienne au Moyen-Orient au travers des populations chiites. S’il permet certes de mieux comprendre l’importance du chiisme, autant comme religion que comme idéologie politique, en Irak ou au Liban, le terme ignore la diversité de cette influence, et sa fragilité grandissante. En effet, sur le plan stratégique, les milices chiites comme le Hezbollah ou l’organisation Badr apparaissent comme les principaux ciments de ce « croissant chiite », notamment pour constituer un corridor logistique de l’Iran à la Méditerranée. Cependant, les guerres successives contre Israël, les États-Unis ou Daech ont permis à ces milices de gagner en indépendance vis-à-vis de Téhéran, et remettent donc en question la pertinence du « croissant chiite ».

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Drapeaux du Hezbollah surplombant le Sud-Liban
Drapeaux du Hezbollah surplombant le Sud-Liban
© John Grummitt/Shutterstock.com.
Corps analyses

En novembre 2004, lors d’un entretien avec la presse américaine, le roi Abdallah II de Jordanie s’inquiète de la possible création d’un « croissant chiite » (Shia crescent) au Moyen-Orient, à la faveur des élections irakiennes à venir. Après la chute de Saddam Hussein provoquée par l’invasion américaine, les partis politiques chiites, portant la voix de la majorité chiite irakienne opprimée pendant des dizaines d’années, sont susceptibles de remporter un large succès, et donc de faciliter l’implantation de l’Iran en Irak, puis dans d’autres pays de la région.

L’expression gagne rapidement en popularité dans les milieux académiques et gouvernementaux occidentaux, mais aussi chez les élites sunnites du Moyen-Orient, qui voient dans cette formule une simplicité et une crédibilisation par un souverain de leurs propres inquiétudes face au poids de l’Iran dans l’équilibre régional. Le « croissant chiite » s’ajoute ainsi à « l’axe du mal » de G.W. Bush, expression elle aussi éminemment religieuse et dont le dernier subside encore debout au Moyen-Orient, l’Iran, fait partie. Cependant, le gouvernement de Téhéran réfute cette idée d’un « croissant chiite », lui préférant, pour les plus optimistes, la « pleine Lune chiite » (soit une hégémonie chiite sur la région), ou se montre au moins critique, tel le président Rouhani qui lui préfère l’idée d’une « oumma » musulmane unie malgré les divisions entre les sunnites et les chiites.

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Héloïse FAYET

Héloïse FAYET

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Chercheuse, responsable du programme dissuasion et prolifération, Centre des études de sécurité de l'Ifri

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Un soldat contemplant un coucher de soleil sur un véhicule blindé de combat d’infanterie
Centre des études de sécurité
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Héritier d’une tradition remontant à la fondation de l’Ifri, le Centre des études de sécurité de l'Ifri fournit aux décideurs publics et privés ainsi qu’au grand public les clefs de compréhension des rapports de force et des modes de conflictualité contemporains et à venir. Par son positionnement à la jointure du politique et de l’opérationnel, la crédibilité de son équipe civilo-militaire et la diffusion large de ses publications en français et en anglais, le Centre des études de sécurité constitue dans le paysage français des think tanks un pôle unique de recherche et d’influence sur le débat de défense national et international.

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Les mots, armes d'une nouvelle guerre ?

Les mots, armes d'une nouvelle guerre ?

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Accroche

Les Mots armes d’une nouvelle guerre rappelle une vérité souvent oubliée : les mots tuent. Ils préparent l’action militaire et lui donnent un sens. Alors que chaque événement retentit désormais dans le monde entier, répercuté de smartphone en smartphone ou d’ordinateur en ordinateur, tout acte de guerre tend à devenir un acte de communication, et inversement. Les états-majors l’ont aujourd’hui bien compris et se saisissent de cette guerre des récits faite d’armes immatérielles pour intimider des ennemis, rassurer ou galvaniser des opinions publiques chauffées à blanc par le flot d’images reçues sur les réseaux sociaux.

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Après la mort de Nasrallah, quelle stratégie régionale pour l’Iran ?

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Devenir secrétaire général de l'OTAN. Entre critères objectifs, coutumes et homogénéité

Date de publication
26 septembre 2024
Accroche

Après dix ans à la tête de l’OTAN de 2014 à 2024, un record de longévité dû au contexte particulier de la guerre en Ukraine, le Norvégien Jens Stoltenberg quitte ses fonctions de secrétaire général. Son successeur, choisi par les chefs d’État et de gouvernement des États membres, sera Mark Rutte, Premier ministre des Pays-Bas pendant près de quatorze ans. Cette nomination invite à questionner les critères et les logiques de sélection des secrétaires généraux, alors que de nombreuses études démontrent l’importance significative du secrétariat international et le rôle croissant du secrétaire général dans le fonctionnement interne de l’Alliance. 

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EUDIS, HEDI, DIANA : que se cache-t-il derrière trois acronymes de l'innovation de défense ?

Date de publication
25 septembre 2024
Accroche

En Europe, alors que la guerre d'agression de la Russie contre l'Ukraine montre peu de signes d'apaisement, un écart persistant subsiste entre les besoins en matière de sécurité et les dépenses de défense. Conformément à un engagement de 2006, inscrit lors du sommet de l'OTAN au Pays de Galles en 2014, les membres de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) doivent consacrer au moins 2 % de leur produit intérieur brut (PIB) national à la défense, dont 20 % doivent être investis dans l'équipement ainsi que la recherche et le développement. En 2024, seuls 23 Alliés sur 32 devraient atteindre ou dépasser cet objectif, bien qu'il s'agisse d'une amélioration notable par rapport aux trois pays en 2014. Ce total inclut les États-Unis (US), qui consacrent 3,38 % de leur PIB à la défense, représentant près de 70 % de l'ensemble des dépenses de défense des membres de l'OTAN.

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Drapeaux du Hezbollah surplombant le Sud-Liban
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Un « croissant chiite » en miettes ? L’évolution de l’influence régionale de l’Iran depuis 1979, de L'Ifri par
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