La Russie, une puissance révisionniste ?

Du raid sur Pristina (1999) à l’annexion de la Crimée (2014), Moscou entend montrer qu’elle ne se résigne pas à être une puissance de second rang se ralliant à des règles définies par d’autres.
Mais cette réaction témoigne moins d’un prurit expansionniste que de la difficulté de la Russie à se définir soi-même, à se constituer en nation. Le pays cherche en réalité aujourd’hui à s’isoler comme objet politique, et le révisionnisme de Moscou s’applique d’abord et avant tout à la Russie.
Fiodor Loukianov est professeur et chercheur à la National Research University Higher School of Economics de Moscou et rédacteur en chef de Rossiâ v globalnoj politike [La Russie dans la politique mondiale].
Article publié dans Politique étrangère, vol. 80, n° 2, été 2015
Plan de l’article
L’épigraphie de l’ère Poutine
Isolement ou expansion ?
Russie contre URSS
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesLa guerre comme ascenseur social. L'impact socio-économique du keynésianisme militaire russe
Pour financer l’effort de guerre, l’État russe a dépensé des sommes considérables et mis en place une forme de « keynésianisme militaire », qui transforme la société sur les plans socio-économique et culturel. Il rééquilibre partiellement les importants écarts de richesse, de niveau de consommation et de prestige social de la société russe en accordant des avantages financiers et symboliques importants à la Russie périphérique, longtemps oubliée par le pouvoir central.
Les effets contradictoires des sanctions occidentales sur les relations économiques russo-africaines
Comment la Russie maintient-elle des liens économiques avec l’Afrique malgré les sanctions occidentales ? Une analyse des investissements, du commerce et des stratégies de contournement déployées par Moscou.
Trump-Poutine : logiques et perspectives d'une négociation sur l'Ukraine
Comme prévu, le nouveau président américain, Donald Trump, semble se montrer conciliant avec son homologue russe, Vladimir Poutine, dont les objectifs restent maximalistes : cession de territoires, changement de régime, finlandisation et démilitarisation de l’Ukraine.
La mer Caspienne, pôle énergétique émergent : Opportunités et limites
La présente note analyse les perspectives d’évolution de la région de la mer Caspienne et de ses acteurs clés, à l’exception de la Russie et de l’Iran, en un pôle énergétique majeur répondant aux besoins de l’Union européenne (UE).