La Turquie face au génocide des Arméniens : de la négation à la reconnaissance ?

À l’issue de la Première Guerre mondiale, la négation du génocide des Arméniens est devenue un point central de l’idéologie officielle en Turquie.
Jusqu’au milieu des années 2000, des intellectuels ont été poursuivis en justice pour avoir parlé du génocide en public. Des signes d’ouverture sont toutefois perceptibles, dans les sphères gouvernementales et dans la société civile. À terme, Ankara finira par reconnaître la responsabilité de l’Empire ottoman dans ce génocide.
Ali Kazancigil est politologue et codirecteur de la revue de géopolitique Anatoli. De l’Adriatique à la Caspienne (CNRS Éditions). Ses publications portent sur l’État, la gouvernance, les relations internationales et la Turquie. Il a dernièrement publié, avec Deniz Akagül et Faruk Bilici, La Turquie, d’une révolution à l’autre (Paris, Fayard/Pluriel, 2013).
Article publié dans Politique étrangère, vol. 80, n° 3, automne 2015
Plan de l’article
Le tabou absolu sur la vérité historique concernant le génocide des Arméniens
La société commence à se poser des questions sur le tabou
La fin du tabou, libération de la parole et réflexion critique sur le passé
La société demande à l’Etat de reconnaître le génocide et commence à dialoguer avec les Arméniens d’Arménie est ses diasporas
Sous les pressions conjuguées de sa société et d’Etats de plus en plus nombreux qui reconnaissent le génocide de 1915, l’Etat turc finira par le reconnaître - mais à quelle échéance ?
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