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L’Asie du Sud-Est entre Chine et États-Unis : la stratégie du non-choix ?

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Couverture de Politique étrangère 4-2025
Accroche

Le secret de la réussite des pays de l’Asie du Sud-Est réside dans leur choix du multilatéralisme économique et diplomatique. Le non-choix entre puissances rivales devient problématique. La Chine est redoutée pour son poids et sa proximité envahissante. Et les États-Unis de Trump sont à l’offensive contre le système commercial multilatéral, avec de lourdes conséquences en matière diplomatique. Les pays d’Asie du Sud-Est pourront-ils garder une posture d’équilibre en s’ouvrant à d’autres partenariats ?

 

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Illustration Boisseau du Rocher et Nicolas PE4-2025
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On lit souvent que, très sollicités pour leur localisation et leur potentiel, les pays d’Asie du Sud-Est (ASE) louvoient entre deux grandes puissances, la Chine et les États-Unis, proches de la première pour des raisons économiques et de la seconde pour leur sécurité. La réalité est plus complexe et nuancée, de plus en plus complexe et nuancée. Les pays d’ASE ont cherché à ne pas prendre parti pour l’une ou l’autre ; et leur capacité à tirer le meilleur bénéfice possible de leurs relations a été l’une des clés de leur réussite économique et de leur stabilité. En réalité, ils ont été jusque-là les grands bénéficiaires de la rivalité sino-américaine.


Ils ont su tirer profit de la mondialisation et des liens tissés avec leurs deux grands partenaires, mais aussi avec des partenaires comme le Japon, les pays européens et, dans une moindre mesure, l’Australie, la Corée du Sud ou l’Inde. Le secret de leur réussite économique réside dans leur positionnement en faveur de l’ouverture économique et du multilatéralisme, ainsi que dans leur intégration dans les chaînes de valeur mondiales. Ce choix du multilatéralisme s’exprime également sur le terrain diplomatique ; la devise de ces pays, remarquablement illustrée pendant la guerre froide, est bien : « Ne nous demandez pas de choisir. »…


Le retour de Donald Trump pourrait toutefois changer la donne et rendre l’exercice d’équilibriste plus périlleux. L’offensive massive lancée par le président américain contre le système multilatéral et son obsession de réduire le déficit commercial américain en s’attaquant à ses partenaires économiques, même alliés, risquent de modifier les calculs des pays d’ASE. Mais plutôt que de se précipiter dans les bras du grand voisin chinois, ils pourraient chercher à multiplier leurs options et partenaires.
 

PLAN DE L'ARTICLE

  • Entre Chine et États-Unis, un traditionnel numéro d’équilibriste
    - L’ADN de l’Asie du Sud-Est
    - L'offensive de charme chinoise
    - Les États-Unis, économiquement en retrait, cherchent à reprendre la main
    - Des relations économiques étroites avec les deux grands
  • Le choc Trump rebat les cartes : quelles réponses ?
    - Une offensive tous azimuts
    - L'ambivalence à l'épreuve
    - La solution ASEAN ?
    - La diversification des partenariats
     

 

Sophie Boisseau du Rocher est spécialiste de l'Asie du Sud-Est. Elle a été maître de conférences à Sciences Po Paris et chercheuse au Centre Asie de l'Ifri.

Françoise Nicolas est conseillère du Centre Asie de l'Ifri.

 

Article publié dans Politique étrangère, vol. 90, n° 4, 2025.

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Sophie BOISSEAU du ROCHER

Intitulé du poste

Ancienne Chercheuse associée, Centre Asie de l'Ifri

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Françoise NICOLAS

Françoise NICOLAS

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Conseillère au Centre Asie de l'Ifri

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La nouvelle stature diplomatique des pays du Golfe

Date de publication
02 décembre 2025
Accroche

Le poids politique et économique des monarchies du Golfe s’est considérablement renforcé. Ces pays ont diversifié leurs économies et sont devenus des hubs logistiques, attirant de nombreux investisseurs. Ils ont aussi réussi à projeter leur puissance au-delà de leurs frontières. Toutefois, l’extension régionale de la guerre ouverte par le Hamas le 7 octobre 2023 fait planer le doute sur la stabilité de cette zone, d’autant que le parapluie sécuritaire américain ne paraît plus assuré.

Camille LONS
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Une alliance bien vivante et qui s'adapte

Date de publication
01 décembre 2009
Accroche

Née d’une volonté de défense contre l’Union soviétique, l’Alliance a été réinventée à la fin de la guerre froide. Elle est engagée partout où les intérêts des Alliés sont menacés, et il n’existe pas aujourd’hui d’autre option de sécurité crédible pour ses membres. Mais l’Alliance doit savoir évoluer, s’adapter à de nouveaux défis, politiques et économiques, et ajuster ses modes de fonctionnement à la multiplication de ses membres.

George ROBERTSON, LORD ROBERTSON of PORT ELLEN
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L'OTAN : de Washington (1949) à Strasbourg-Kehl (2009)

Date de publication
01 décembre 2009
Accroche

On peut tenter de cerner l’histoire de l’Alliance en en repérant trois phases. La première est constituée par les quatre décennies de la guerre froide. Puis l’Alliance revêt le rôle d’accoucheur du changement politique en Europe. Dans l’après-11 septembre, le débat rebondit sur les défis de sécurité internationale et le rôle de l’Alliance. Il est aujourd’hui encore ouvert sur des questions fondamentales : entre autres la nécessaire redéfinition de ses missions, et des moyens correspondants.

Karl-Heinz KAMP
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Un programme pour l'OTAN : vers un réseau de sécurité mondiale

Date de publication
01 décembre 2009
Accroche

Le succès historique de l’Alliance est d’avoir unifié l’Occident face à la menace soviétique ; puis d’avoir, après la guerre froide, réussi à élargir cet Occident. L’Alliance doit pourtant aujourd’hui s’adapter à un monde nouveau marqué par l’éveil chaotique des peuples. Sa crédibilité dépend de la négociation d’une sortie politique de l’engagement en Afghanistan. À plus long terme, l’OTAN doit se penser comme centre d’un réseau d’organisations de sécurité à l’échelle du monde.

Zbigniew BRZEZINSKI

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L’Asie du Sud-Est entre Chine et États-Unis : la stratégie du non-choix ?, de L'Ifri par
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