Trump, Poutine, Netanyahou… : la raison du plus fort est toujours la meilleure ?
Donald Trump, Benyamin Nétanyahou, Vladimir Poutine : ces hommes forts défient le système international et les règles qui ont été érigées après la Seconde Guerre mondiale. Assiste-t-on ces dernières années au retour de la force ? Qui est responsable ? Est-ce la fin du multilatéralisme ?

Avec :
- Marc Lazar, professeur émérite à Sciences Po et professeur de « Relations franco-italiennes pour l’Europe » à l’Université Luiss de Rome
- Thomas Gomart, historien des relations internationales, directeur de l’Institut français des relations internationales (IFRI).
- Magali Lafourcade, magistrate, secrétaire générale de la Commission Nationale Consultative des Droits de l'Homme
- Bertrand Badie, politiologue, professeur émérite à Sciences Po en relations internationales
- Sylvie Kauffmann, éditorialiste au journal « le monde », spécialiste notamment des questions internationales.
Avez-vous déjà fait ce cauchemar ? C’est votre anniversaire, vous avez lancé des dizaines d’invitations, mis les petits plats dans les grands, du champagne au frais, du foie gras sur les toasts, un DJ pour l’animation, c’est VOTRE moment. Sauf que personne ne vient. Tout le monde s’en moque, on vous a carrément oublié. C’est un peu ce qui s’est passé mercredi dernier. Le 26 juin 2025.
80e anniversaire de la Charte de San Francisco, charte fondatrice de l’ONU, l’Organisation des Nations Unies. Et quasiment personne n’en a parlé, laissant son secrétaire général, António Guterres, s’adresser une fois de plus au monde entier dans un silence de cathédrale. Le site du Quai d’Orsay nous rappelle que la Charte de San Francisco s’était fixé pour objectif principal : « maintenir la paix et la sécurité internationales, au sortir de deux conflits mondiaux dévastateurs ». Mission plus ou moins bien remplie par l’ONU au fil de son histoire. Mais en cette année 2025, le « machin » comme disait De Gaulle fait penser à une coquille vide.
L’heure n’est plus au multilatéralisme ni à la diplomatie. C’est le triomphe de la force. Une force totalement décomplexée. Février 2022 : la Russie de Poutine envahit l’Ukraine. Juin 2025 : Israël et les États-Unis bombardent l’Iran. Des interventions illégales au regard du droit international. Et ce ne sont là que les exemples les plus frappants de ce bouleversement des règles, où le plus fort dicte sa loi au plus faible, où le président de la première puissance mondiale envisage d’annexer des territoires amis comme le Canada ou le Groenland sans autre forme de procès.
La justice internationale n’est pourtant pas muette. Que ce soit la Cour pénale internationale ou la Cour internationale de Justice, elles agissent, en lançant des mandats d’arrêt (contre Poutine), en dénonçant des actes génocidaires (dans la bande de Gaza). Mais privées de moyens de coercition, elles sont impuissantes à endiguer l’impunité ambiante.
Assiste-t-on ces dernières années au retour de la force ? La raison du plus fort est-elle toujours la plus efficace ? Qui est responsable : le multilatéralisme ? La diplomatie ? Qui a le pouvoir d’arrêter ces hommes forts aujourd’hui : les instances internationales ? Comment expliquer que rien ne semble pouvoir arrêter aujourd’hui ces hommes forts ? Qu’est-ce que ce retour de la force et cette impuissance des instances internationales dit du respect du droit ? Comment contraindre les pays à respecter le droit international ? Le désordre mondial s’explique-t-il par un piétinement du droit ? Comment le droit international peut-il renaitre ? Est-ce la fin du multilatéralisme ?
>>> Écouter ce podcast sur le site de Radio France.
Média
Journaliste(s):
Nom de l'émission
Format
Partager