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Sécuriser l’économie maritime au XXIe siècle. Le défi des profondeurs

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Briefing Stéphane Audrand, économie maritime et profondeurs, juin 2025.
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L’élargissement progressif du panel des activités économiques en mer concerne de plus en plus le volume sous-marin et les fonds marins, avec des enjeux majeurs pour les sociétés modernes, notamment dans les secteurs énergétiques ou numériques. Ces développements s’accompagnent de la mise au point accélérée de capacités autonomes sous-marines, capitalisant sur la maturité et l’accessibilité des technologies du segment dual des drones aériens.

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Cette publication a remporté la 2e place de l’édition 2025 du prix de l’amiral Castex. Le prix de l’amiral Castex, nommé d’après un officier de marine français principalement connu pour son travail en tant que théoricien naval et ses contributions en matière de stratégie maritime, vise à promouvoir une recherche originale et inédite sur la stratégie navale.
  • Si la maîtrise de l’environnement sous marin reste complexe, la démocratisation des vecteurs sous-marins autonomes est susceptible de conduire à l’émergence de nouvelles formes de menace contre les forces navales ou le shipping, à l’instar de
    ce qui s’est produit dans le milieu aérien.
  • Cette menace représente un défi pour les forces navales encore insuffisamment préparées, et doit les conduire à s’adapter, notamment sur le plan organisationnel et doctrinal, afin de développer rapidement les capacités nécessaires pour y répondre le cas échéant.

Sécuriser l’économie maritime au XXIe siècle constitue un défi d’une ampleur et d’une complexité inédite, notamment pour les puissances navales occidentales. L’économie « bleue » se diversifie rapidement tout en augmentant en volume : valorisée à 1 500 milliards de dollars par an en 2010, elle doit doubler d’ici 2030 . Encore ne s’agit-il là que de la création de richesse par ses secteurs d’activité. Des flux du transport maritime aux câbles sous-marins en passant par l’aquaculture, la pêche, l’exploitation de ressources minérales ou énergétiques, l’économie maritime constitue surtout la clé de voûte de la mondialisation. Par la mer circulent près de 80 % du volume des marchandises du commerce international, mais aussi plus de 95 % des données numériques. Ce système économique d’importance globale doit affronter le double défi du retour de rivalités de puissances qui n’ont plus intérêt à le considérer comme un espace neutre de coopération d’une part et du changement climatique d’autre part, et qui est appelé à remodeler routes et infrastructures maritimes. L’économie maritime doit aussi composer, en plus de ces deux défis structurants, avec des acteurs non étatiques parasites – pirates, trafiquants, pêcheurs illégaux, groupes armés et terroristes – qui développent, grâce à cette même mondialisation, des capacités d’action et de nuisance sans commune mesure avec leurs prédécesseurs historiques, et sont souvent liés avec des États poursuivant un agenda agressif et expansionniste.

Face à cette complexité, la tentation pourrait être forte pour les puissances navales occidentales de se concentrer sur l’actualité immédiate et visible, notamment sur la menace que représentent les drones aériens et de surface. Pourtant, les capacités mises en œuvre par les Houthis ou même l’Ukraine renvoient à des schémas de frappes aériennes et navales relativement connus et pour lesquels un effort de sécurisation et d’adaptation est possible, rapidement et à un coût raisonnable, sans remettre radicalement en cause le fonctionnement des systèmes économiques. Et si le vrai défi à venir se situait sous la surface ? Le développement de l’économie maritime se fait dans toute la colonne d’eau et s’accompagne de l’essor des robots et drones sous-marins civils et militaires. Tirant parti de l’opacité inhérente au milieu sous-marin, ils permettront à des acteurs hostiles d’agir, depuis des fonds dont l’importance économique et militaire va croissant jusqu’aux premiers mètres sous la surface, où les puissances navales sont mal préparées pour sécuriser l’économie maritime contre les nouvelles menaces sous-marines. Bien que la détection sous-marine progresse, notamment sur les fonds marins, la parade sera plus complexe que face à des essaims de drones aériens low cost et la déstabilisation rendue possible par le développement de nouvelles menaces sous-marines pourrait contraindre l’économie maritime comme les puissances navales à se reconfigurer radicalement. L’adaptation sera un processus à la fois complexe, transverse, de long terme et qui pourrait s’avérer coûteux s’il n’est pas anticipé.

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Sécuriser l’économie maritime au XXIe siècle. Le défi des profondeurs

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Un soldat contemplant un coucher de soleil sur un véhicule blindé de combat d’infanterie
Centre des études de sécurité
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Héritier d’une tradition remontant à la fondation de l’Ifri, le Centre des études de sécurité de l'Ifri fournit aux décideurs publics et privés ainsi qu’au grand public les clefs de compréhension des rapports de force et des modes de conflictualité contemporains et à venir. Par son positionnement à la jointure du politique et de l’opérationnel, la crédibilité de son équipe civilo-militaire et la diffusion large de ses publications en français et en anglais, le Centre des études de sécurité constitue dans le paysage français des think tanks un pôle unique de recherche et d’influence sur le débat de défense national et international.

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Soldats français lors d’un exercice en forêt
Laboratoire de recherche sur la défense (LRD)
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Le Laboratoire de recherche sur la défense est un programme qui vise à stimuler le débat stratégique en traitant de sujets à la jointure du « technico-opérationnel » et du « politico-stratégique ». Structure unique en France, il associe des chercheurs civils à des « military fellows » issus de chacune des trois armées pour produire des travaux portant sur les politiques de défense, l’adaptation capacitaire et stratégique des armées, et de prospective sur les conflits de demain.

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