La réduction des risques stratégiques entre puissances nucléaires

Depuis plusieurs années, le thème de la réduction des risques nucléaires prend de l’ampleur dans le débat de sécurité internationale, en réponse au renouveau de la compétition stratégique, à l’affaiblissement des traités de maîtrise des armements et aux tensions persistantes au sein du régime de non-prolifération.

Cette étude propose une approche stratégique de la réduction des risques nucléaires, qu’elle définit comme l’ensemble des mesures unilatérales, bilatérales et multilatérales visant à réduire le risque d’emploi d’armes nucléaires grâce à l’amélioration des communications, la prévisibilité et la retenue. Se distinguant des travaux existants, cette approche souligne que les risques émanant de conflits entre puissances nucléaires sont de nature et de portée profondément différentes des incidents techniques.
Dans un contexte de rivalités géopolitiques grandissantes, ils devraient donc constituer la priorité des efforts de réduction des risques. Ces derniers entendent entraver les comportements les plus dangereux en temps de crise, par le biais de mesures portant à la fois sur les forces nucléaires et sur les capacités non nucléaires, dont l’influence sur les équilibres stratégiques va croissante. La réduction des risques stratégiques peut renforcer la sécurité internationale et la stabilité stratégique, en agissant en complément des mesures de maîtrise des armements et des postures de dissuasion. Il est donc crucial de veiller à ce que les initiatives diplomatiques visant à limiter les risques nucléaires n’aboutissent pas, par effet pervers, à accroître les risques de guerre.
L’expérience historique souligne non seulement la faisabilité d’une telle approche, mais également les bénéfices directs pouvant en être tirés, qu’il s’agisse de canaliser les comportements des puissances nucléaires dans les moments de tension, de réduire l’ambiguïté inhérente à certaines postures et stratégies, ou de poser les bases de régimes internationaux fondés sur la transparence et la retenue opérationnelle et stratégique.
Cette étude est également disponible en anglais : "Strategic Risk Reduction between Nuclear-Weapons Possessors".
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
La réduction des risques stratégiques entre puissances nucléaires
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesÀ la recherche de sécurité économique : le rôle des marines dans la dissuasion des menaces pesant sur l’économie maritime
Le domaine maritime est actuellement confronté à une grande variété de menaces, telles que le changement climatique, la guerre économique, les opérations de flottes fantômes, la protection des infrastructures critiques, ainsi que des activités illicites allant de la pêche illégale à la piraterie. Les marines souffrent de limites intrinsèques lorsqu’il s’agit de dissuader les menaces pesant sur l’économie maritime mondiale : leur présence mondiale et leur permanence sont restreintes, ce qui limite leur crédibilité en matière de dissuasion ; elles se concentrent généralement sur la dissuasion immédiate ; enfin, la mise en œuvre d’une dissuasion par la punition, dans et depuis le domaine naval, s’avère difficile et coûteuse.
Sécuriser l’économie maritime au XXIe siècle. Le défi des profondeurs
L’élargissement progressif du panel des activités économiques en mer concerne de plus en plus le volume sous-marin et les fonds marins, avec des enjeux majeurs pour les sociétés modernes, notamment dans les secteurs énergétiques ou numériques. Ces développements s’accompagnent de la mise au point accélérée de capacités autonomes sous-marines, capitalisant sur la maturité et l’accessibilité des technologies du segment dual des drones aériens.
Désigne, détruit, domine : la dronisation massive des opérations comme potentielle révolution militaire
La dronisation observée en Ukraine, par l’ampleur des flottes engagées et son omniprésence dans les opérations des deux belligérants, semble réunir les conditions d’une véritable révolution militaire.
Économie des échanges de salves : vers la fin de la polyvalence des munitions ?
Les conflits de la décennie 2020 voient l’apparition d’échanges de salves d’effecteurs automatisés conventionnels (missiles, drones, etc.) à des fins offensives et défensives, dont les profils de vol et les performances se diversifient rapidement.