Le Brésil, un partenaire de l'Afrique qui s'affirme. Les relations Brésil / Afrique sous les gouvernements Lula (2003-2010)

Cette étude examine les caractéristiques du rapprochement du Brésil avec l’Afrique dans le contexte de son affirmation sur la scène internationale à travers trois axes : une évaluation quantitative et qualitative des relations actuelles, après un court historique des relations passées ; une analyse des motivations, des perceptions, et de l’influence des divers acteurs qui définissent la ligne adoptée par la politique extérieure brésilienne envers le continent ; enfin, une analyse de l’actuel " modèle " de développement brésilien et de la manière dont son apparent succès permet de diffuser la validité des expériences nationales à des fins de développement des pays africains, diffusion qui permet à son tour également au Brésil d’avancer dans la réalisation de ses objectifs de politique extérieure sur la scène globale.
Quelques mois après la fin du deuxième et dernier mandat du Président Luiz Inácio Lula da Silva en 2010, le chemin parcouru par la principale puissance politique et économique latino-américaine durant la dernière décennie a considérablement accru son importance sur la scène mondiale. La stabilité politique et économique conquise au milieu des années 1990 a créé un terrain fertile pour un cycle d’expansion économique dans les années 2000 qui place aujourd’hui le pays au deuxième rang économique mondial des pays en développement après la Chine. La croissance observée dans la dernière décennie a été concomitante avec une réduction des inégalités, ce qui a permis à 24,1 millions de citoyens de rejoindre la classe moyenne entre 2003 et 2008, laquelle constitue désormais la majorité de la population. Le poids dominant du marché interne dans l’économie (les exportations constituent seulement 23 % du PIB en 2008 (Leo et Watanabe, 2010), les politiques actives de stimulation de la demande des secteurs de bas revenu, un système bancaire conservateur et largement orienté vers le marché domestique, une diversification des partenariats commerciaux et l’accumulation de réserves de change ont permis au pays d’être l’un des derniers à être touché par la crise financière et économique de 2008-2009 et l’un des premiers à en sortir.
Le rôle de la politique extérieure a été crucial dans la diversification des partenariats commerciaux, en multipliant les accords avec des pays n’appartenant pas aux sphères traditionnelles d’échanges du Brésil (Amérique du Nord, Europe, Japon et Amérique du Sud). Ainsi, alors qu’en 2002, les exportations brésiliennes à destination d’autres pays du Sud représentaient 40 % du total, en 2009, cette proportion a atteint les 58 %. Le commerce avec toutes les régions du monde a été multiplié plusieurs fois durant cette période. Parmi les différentes régions concernées, l’Afrique est celle qui a connu la deuxième plus grande augmentation relative, avec une croissance de 361 % entre 2003 et 2008.
Dès le début du gouvernement Lula, si l’Amérique du Sud a été fixée comme la priorité de la politique extérieure, l’Afrique a été souvent mise en avant comme la deuxième région sur laquelle concentrer les efforts de rapprochement, au même moment où d’autres puissances émergentes telles que la Chine, l’Inde, ou des pays à revenus moyens tels que la Turquie, les pays du Golfe, ou la Malaisie entamaient ou reprenaient également ce processus avec le continent africain.
Nous examinerons les caractéristiques de ce nouveau rapprochement du Brésil avec l’Afrique dans le contexte de son affirmation sur la scène internationale à travers trois axes : une évaluation quantitative et qualitative des relations actuelles, après un court historique des relations passées ; une analyse des motivations, des perceptions, et de l’influence des divers acteurs qui définissent la ligne adoptée par la politique extérieure brésilienne envers le continent ; une analyse de l’actuel « modèle » de développement brésilien et de la manière dont son apparent succès permet de diffuser la validité des expériences nationales à des fins de développement des pays africains, diffusion qui permet à son tour également au Brésil d’avancer dans la réalisation de ses objectifs de politique extérieure sur la scène globale.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
Le Brésil, un partenaire de l'Afrique qui s'affirme. Les relations Brésil / Afrique sous les gouvernements Lula (2003-2010)
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesLes effets contradictoires des sanctions occidentales sur les relations économiques russo-africaines
Comment la Russie maintient-elle des liens économiques avec l’Afrique malgré les sanctions occidentales ? Une analyse des investissements, du commerce et des stratégies de contournement déployées par Moscou.
Les sources de revenus alimentant la guerre civile au Soudan. Leçons pour 2023
Les guerres nécessitent des fonds et des ressources. Bien souvent, les conflits impliquent une lutte pour le contrôle de sources de revenue et de lignes d'approvisionnement, ou pour les priver à l'ennemi. Cette dynamique s’est vérifiée dans les conflits passés du Soudan, et elle se répète aujourd’hui alors que la guerre civile — opposant les Forces armées soudanaises (SAF), dirigées par le général Abdelfattah al-Burhan, aux Forces de soutien rapide (RSF), une milice paramilitaire commandée par le général Mohammed Hamdan Daglo, dit “Hemedti” — s’enlise dans un conflit prolongé.
Perspectives du secteur électrique en République démocratique du Congo
La RDC est le deuxième pays du continent africain en superficie avec plus de 2 345 000 km2, une surface comparable à celle de l’Europe de l’Ouest. Elle est traversée par le fleuve Congo, le second fleuve au monde par son débit, et sur lequel se trouve les deux barrages hydroélectriques d’Inga I et d’Inga II.
Nouvelle commission de l’Union africaine de Mahamoud Ali Youssouf. Le désenchantement des pays membres
La candidature de Raila Odinga, sans expérience diplomatique et tourné vers la politique nationale, affaiblit la crédibilité de l’institution. L’enseignement principal de cette élection est que l’Union africaine (UA), dans sa forme actuelle, ne véhicule plus le même enthousiasme que lors des premières années de la réforme initiée en 2018. Celle-ci avait notamment pour but de mettre en place une organisation plus efficace et d’atteindre une plus grande indépendance financière.