Russie : une stagnation des relations, en attendant mieux

En 2010, les relations entre l’Union européenne (UE) et la Russie sont dans le creux de l’ornière. La Russie est un partenaire vital pour l’UE, avec un commerce bilatéral d’une valeur de 181 milliards de dollars en 2009. L’UE est le principal partenaire commercial de la Russie, à hauteur de la moitié de son commerce extérieur en 2008 ; la Russie est le troisième partenaire le plus important pour l’Union (7,9 % du commerce extérieur total de l’UE) après les États-Unis et la Chine.
Pourtant, en dépit de relations commerciales florissantes, les sujets politiques sont sources de tension ; les incompréhensions et les intérêts opposés rendent les compromis d’autant plus difficiles entre les deux parties. Ce manque d’enthousiasme politique dans leurs relations, s’il n’est pas traité, risque de miner la coopération entre les deux partenaires. L’enjeu est le plus clairement visible dans la stagnation des négociations en vue d’un nouvel accord censé fonder leurs échanges, dans l’incapacité à atténuer les conflits d’intérêts en matière énergétique et à s’adapter aux activités de l’autre dans le « voisinage partagé ».
Les priorités de politique étrangère de la Russie l’ont conduite à ne plus considérer l’UE comme un acteur sérieux, pour préférer comme interlocuteurs des acteurs globaux tels que les États-Unis et la Chine. La Russie promeut ses relations avec les BIC (Brésil, Inde, Chine) comme une alternative possible à la coopération avec l’UE. Celle-ci est vue par Moscou comme un marché lucratif et une source potentielle de modernisation, mais pas comme un partenaire global. Pourtant, le développement de la Russie reposera sur sa capacité à coopérer avec l’UE. Pour sa part, l’Union est hésitante dans ses actions en direction de la Russie, en raison notamment de son désappointement quant à la direction politique suivie par le pays ces dix dernières années, et de son incapacité à formuler une politique cohérente en direction de son voisin oriental.
Chapitre également disponible en allemand : ‘Russland" dans L-M Clouet and A Marchetti (eds.), Europa und die Welt 2020, Entwicklungen und Tendenzen, Nomos, Baden-Baden, 2011.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesLa dissuasion nucléaire russe à l'épreuve de la guerre en Ukraine
Dès le lancement de son « opération militaire spéciale » (SVO) contre l’Ukraine, le 24 février 2022, le Kremlin, qui dispose de l’un des plus vastes arsenaux nucléaires au monde, a adopté des mesures de dissuasion agressives et une rhétorique résolument menaçante.
La Moldavie face à son destin. Les enjeux d'une élection législative décisive
À l’occasion de la fête nationale moldave, le 27 août 2025, Chișinău a accueilli une délégation européenne de premier plan, composée d’Emmanuel Macron, de Friedrich Merz et de Donald Tusk, qui ont souhaité réaffirmer leur soutien à la souveraineté et au cap pro-européen du pays. Cette visite inédite et hautement symbolique est intervenue à un moment charnière : la Moldavie s’apprête à vivre une élection législative décisive le 28 septembre prochain, dont les enjeux dépassent largement le cadre national.
La guerre comme ascenseur social. L'impact socio-économique du keynésianisme militaire russe
Pour financer l’effort de guerre, l’État russe a dépensé des sommes considérables et mis en place une forme de « keynésianisme militaire », qui transforme la société sur les plans socio-économique et culturel. Il rééquilibre partiellement les importants écarts de richesse, de niveau de consommation et de prestige social de la société russe en accordant des avantages financiers et symboliques importants à la Russie périphérique, longtemps oubliée par le pouvoir central.
Les effets contradictoires des sanctions occidentales sur les relations économiques russo-africaines
Comment la Russie maintient-elle des liens économiques avec l’Afrique malgré les sanctions occidentales ? Une analyse des investissements, du commerce et des stratégies de contournement déployées par Moscou.