Canada : le grand réveil ?

Le modèle économique canadien – voire le modèle canadien plus largement –, est traversé depuis sa création en 1867 de tensions inhérentes qui semblent avoir empêché, jusqu’à aujourd’hui, la réalisation de son plein potentiel. Chef du Service économique régional (SER) de l’ambassade de France à Ottawa, Morgan Larhant en dénombre cinq, liées aux matières premières, à la proximité des États-Unis, au manque d’intégration entre les 13 provinces et territoires, au fonctionnement du système fédéral, et à l’importance de l’immigration, comme source de son développement.

À l’heure où les propos du président Trump sur la transformation du Canada en un 51e État américain (un projet qui n’avait plus été évoqué depuis le XIXe siècle) suscitent un sursaut de patriotisme dans le pays, ces tensions pourraient-elles enfin être surmontées ?
L’économie canadienne devrait pour cela diversifier ses partenaires commerciaux afin de se dégager de l’emprise de son voisin du Sud avec lequel l’intégration des chaînes de production est très forte, qui est le client quasi exclusif des hydrocarbures du pays et dont, par conséquent, les menaces de guerre commerciale constituent à l’heure actuelle un danger existentiel.
Une meilleure intégration administrative, économique et commerciale entre les provinces constituerait un autre progrès décisif. Si la question québécoise a longtemps été emblématique des tensions internes de la fédération, celles-ci prennent aujourd’hui d’autres formes, comme la difficulté de concilier la production massive d’hydrocarbures dans l’Alberta et la tenue des objectifs climatiques du pays. La relance de la suppression des barrières interprovinciales apparaît toutefois aujourd’hui prometteuse.
Enfin, des projets spécifiques pourraient être particulièrement bénéfiques pour le développement futur du pays, tels que la construction d’infrastructures, notamment énergétiques, orientées est-ouest plutôt que nord-sud, ainsi que la remise à niveau des secteurs immobilier et de la santé, dont les difficultés récentes contribuent à remettre en cause le consensus national concernant le système d’immigration choisie et planifiée.
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