The Kashmir Uprising and India-Pakistan Relations: A need for conflict resolution, not management
Cette étude analyse les causes et les conséquences de l’insurrection de 2016 au Cachemire, en formulant six arguments liés entre eux.
Tout d’abord, elle soutient qu’en dépit des multiples différends opposant l’Inde au Pakistan, y compris sur le Glacier de Siachen ou sur Sir Creek, le Cachemire continue d’être le conflit le plus marquant : il constitue en effet un élément clé du rapprochement entre les deux rivaux sud-asiatiques. D’ailleurs, lorsque les deux parties se sont vraiment penchées sur la question du Cachemire, entre 2003 et 2007/2008, leurs relations se sont sensiblement améliorées sur d’autres fronts.
Ensuite, la complicité directe ou indirecte de l’Etat pakistanais dans les actes terroristes perpétrés contre l’Inde explique, en tout premier lieu, l’incapacité des deux pays à faire aboutir leurs dialogues bilatéraux.
Troisièmement, cette étude souligne que le retour à la normalité au Cachemire peut s’avérer illusoire. Le soulèvement de 2008 était complètement inattendu, étant donné que la précédente insurrection s’était soldée par un échec et que la relation entre l’Inde et le Pakistan avait connu des avancées positives. Ainsi, depuis 2008, le retour à la normale – c’est-à-dire une situation où la population semble vaquer à ses affaires quotidiennes sans s’engager dans un activisme politique déclaré ou dans des manifestations – n’est qu’un répit provisoire entre de graves émeutes. Penser que cette normalité temporaire signifie l’arrêt définitif des mouvements insurrectionnels s’est avéré trompeur plus d’une fois.
Quatrièmement, cette étude soutient que la nouvelle insurrection qui se développe au Cachemire ressemble assez peu à celle qui a commencé à la fin des années 1980 et qui s’est essoufflée dans le milieu des années 1990. Aujourd’hui, il y a au Cachemire une nouvelle vague de jeunes militants éduqués, dont une bonne partie est animée par des motivations religieuses, ce qui est très différent des années 1990. Il s’agit incontestablement d’un mouvement autochtone. New Delhi devra faire des efforts exceptionnels pour empêcher le Cachemire de basculer à nouveau dans l’insurrection.
Cinquièmement, le conflit du Cachemire est l’expression d’une contestation politique agissant à plusieurs niveaux, à laquelle il faudrait répondre de façon concrète mais aussi symbolique. Si le gouvernement BJP n’a pas pu établir de dialogue avec les séparatistes Cachemiris, c’est notamment parce que son positionnement politique entre directement en conflit – au plan symbolique – avec celui des séparatistes.
Enfin, la dynamique électorale en Inde a un clair impact sur la capacité de New Delhi à résoudre le conflit au Cachemire. Résoudre ce conflit de manière satisfaisante pour les deux parties ferait effectivement sens d’un point de vue stratégique, mais pas nécessairement au regard des considérations électorales de court-terme : or ce sont bien ces dernières qui semblent façonner la politique du BJP au Cachemire.
Ce contenu est disponible en anglais: The Kashmir Uprising and India-Pakistan Relation: A need for conflict resolution, not management
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