La frontière Niger-Libye : sécuriser sans stabiliser ?
Fréquemment qualifiée « d’espace non gouverné », la frontière nigéro-libyenne est pourtant au cœur d’enjeux économiques, politiques et sécuritaires majeurs.
Tant les autorités libyennes que l’État nigérien peinent à asseoir un contrôle étroit sur cette zone particulièrement enclavée. Pourtant, les acteurs locaux qui l’occupent produisent leurs propres modes de gouvernance, fondés sur des relations individuelles et, pour l’heure, très peu institutionnalisés. Ces formes de régulation locales offrent l’opportunité aux États de la sous-région et à leurs partenaires internationaux d’y envisager des possibilités d’administration indirecte. La priorité actuelle semble aller à des formes externalisées de sécurité tant les agendas de ces acteurs sont orientés vers l’antiterrorisme et la lutte contre l’immigration dite irrégulière. Cet espace fait en effet face à une militarisation sans précédent, soulevant aujourd’hui une question fondamentale : un excès de militarisation ne risque-t-il pas de produire plus d’insécurité qu’elle n’en combat à moyen ou long terme ? La stabilité de cette bande frontalière repose en partie sur la préservation d’équilibres économiques, politiques et sociaux qui menacent d’être remis en question par une approche purement sécuritaire. Concevoir une gouvernance holistique de la sécurité requiert de la part des États de pouvoir arbitrer de manière souveraine sur les piliers d’une sécurité humaine pensée à long terme.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
La frontière Niger-Libye : sécuriser sans stabiliser ?
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesRéarmement nucléaire en Russie, en Chine et aux États-Unis : vers une dissuasion tripolaire ?
Ce numéro de Questions Internationales s'intéresse au regain de la menace nucléaire. Comment éviter une escalade incontrôlable ? La course aux armements nucléaires est relancée, avec la Russie, les États-Unis et la Chine en première ligne. Cette compétition pose la question cruciale de l'équilibre des forces et des risques afférents. En effet, la dissuasion nucléaire, longtemps considérée comme un facteur de paix, est aujourd'hui remise en question. Quels sont les défis qui pèsent sur son efficacité ?
De Cuba à l'Ukraine : le signalement stratégique et la dissuasion nucléaire
Le signalement stratégique – ensemble de signes et de manœuvres visant, hors temps de guerre, à rendre crédible la menace d'usage des instruments nucléaires – est de retour.
La frappe dans la profondeur : un nouvel outil pour la compétition stratégique ?
Atteindre la profondeur du dispositif ennemi pour l’affaiblir et faciliter l’obtention d’un résultat opérationnel ou stratégique est un objectif majeur des armées. Quels sont les moyens nécessaires pour mener des frappes dans la profondeur dans un double contexte de haute intensité et de renforcement des défenses adverses ?
Entre ambitions industrielles et contribution à l'OTAN, les défis de la European Sky Shield Initiative
La guerre en Ukraine et la reconnaissance de la Russie comme principale menace pour la sécurité européenne poussent les Alliés à réinvestir dans leur défense sol-air et antibalistique.