Migrations : l'Europe à l'épreuve de la crise italienne

Après l’élection du 4 mars 2018 en Italie, la politique migratoire devient plus que jamais un sujet brûlant tant au niveau national qu’européen, l’épisode de l’Aquarius ayant mis en évidence la question de la solidarité migratoire européenne.

Pourtant, le sujet n’est pas nouveau. Déjà, en 2011, l’Italie avait fait face à un afflux de migrants consécutif aux printemps arabes qui avait suscité de vifs débats en Italie et dans toute l’Europe. Au printemps 2017, une nouvelle vague d’arrivées avait provoqué de nouvelles discussions et de nouvelles réponses européennes. La crise politique italienne et européenne suscitée par la question migratoire est inversement proportionnelle aux flux d’entrées irrégulières en Italie, qui ont très fortement diminué par rapport à la même période de 2017, mais cela s’explique par le nombre important de migrants restant actuellement sur le sol italien. La question migratoire est donc devenue l’un des symptômes et l’une des clés de la crise politique plus large que traverse actuellement l’Union européenne (UE).
L’objectif de cette note est de souligner l’aggravation depuis 2011 des tensions intra-européennes liées au déficit de solidarité migratoire européenne en analysant les fragilités des principales réponses européennes apportées aux demandes des autorités italiennes.
En effet, les difficultés européennes durables pour construire une solidarité interne sur la question migratoire au sein de l’UE ont suscité la tentation de transposer certaines des solutions utilisées lors de la « crise » de 2015-2016 en Grèce dans le cadre de la déclaration conjointe UE-Turquie, en développant les instruments externes de la politique migratoire. Or, ces instruments externes risquent de porter atteinte aux droits fondamentaux des migrants, aux valeurs et à l’image de l’Europe dans le monde, sans pour autant répondre pleinement aux demandes de solidarité de l’Italie, qui s’est radicalisée, et coalise désormais d’autres États de première entrée. Tout cela a un coût politique très lourd pour l’avenir de l’UE et montre que la solidarité migratoire européenne doit rester une composante fondamentale de la politique migratoire européenne pour préserver l’espace Schengen de libre circulation, l’unité politique et les valeurs de l’UE.
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