Soft power russe : sources, cibles et canaux d’influence
Cette note soutient que la Russie déploie un soft power sectoriel, qui cible avec précision certains publics spécifiques en s’appuyant sur quatre particularismes :
- l’histoire et la culture de la Russie ;
- son héritage soviétique ;
- son identité politique conservatrice et illibérale actuelle ;
- son statut de « joker » sur la scène internationale.
L’émergence de cette stratégie a été dictée par l’incapacité de la politique d’influence russe à concurrencer celle des États-Unis, tant sur le plan financier qu’en matière de production culturelle et de marques mondialement reconnues. L’analyse du cas russe invite à s’interroger sur la place que peut prendre à l'international un soft power non universaliste, ainsi que sur les succès et les échecs de Moscou dans la promotion des valeurs conservatrices et dans la contestation de « l’ordre libéral mondial ».
Marlène Laruelle est professeure à l’université George Washington (Washington D.C.), directrice de l’Institut pour les études européennes, russes et eurasiennes (IERES), directrice de l’Illiberalism Studies Program et co-directrice du programme PONARS-Eurasia. Depuis janvier 2019, elle est chercheure associée au Centre Russie/NEI.
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