Le lancinant problème de l’insolvabilité des États
Historiquement, les États se sont endettés pour financer des campagnes militaires. Ils le font désormais pour d’autres motifs, comme le financement d’investissements productifs.
L’État n’est pas un débiteur comme les autres : en cas de défaut de paiement, ses créanciers peuvent avoir le plus grand mal à récupérer leurs fonds. La mesure du risque souverain est donc un enjeu crucial qui requiert une expertise à la fois politique, économique et financière.
Norbert Gaillard, diplômé de Sciences Po Paris et de l’université de Princeton, est économiste et consultant indépendant. Il a publié A Century of Sovereign Ratings (New York, Springer, 2011).
Article publié dans Politique étrangère, vol. 79, n° 2, été 2014
Plan de l’article
Pourquoi l’Etat n’est pas un débiteur comme les autres ?
Comment se manifeste le risque souverain ?
La mesure du risque souverain
Les principaux obstacles à la solvabilité d’un Etat
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Les fonds souverains du Golfe, acteurs majeurs de la finance mondiale
La mission principale d'un fonds souverain est de constituer une épargne nationale à long terme destinée aux générations futures, en diversifiant ses investissements sur les plans sectoriel et géographique. Dans cette logique, les pays du Golfe ont alimenté pendant de nombreuses années leurs fonds souverains grâce aux gigantesques rentes pétrolières, notamment lorsque les cours du brut étaient au plus haut, atteignant un record historique de 143 dollars le baril en 2008.
Lors de la crise financière de 2007-2008, leur intervention a été déterminante dans le sauvetage du système financier, avec l'injection de plusieurs dizaines de milliards de dollars dans le capital des institutions financières. Depuis, ils n'ont cessé de gagner en crédibilité, en sophistication et en technicité. Ainsi sont-ils à la pointe en matière d'investissement dans l'Intelligence artificielle (IA) et la transition énergétique. De nouvelles orientations dans leurs stratégies d'investissement peuvent avoir des répercussions majeures sur l'écosystème financier mondial.
Aujourd'hui, les fonds souverains du Golfe sont devenus de véritables titans de la finance. Leur influence grandissante reflète un poids financier colossal et une montée en puissance aussi fulgurante que structurée. Voici dix ans, ils contrôlaient collectivement environ 2 000 milliards de dollars d'actifs sous gestion (assets under management, AUM). En 2025, ce montant a plus que doublé pour atteindre plus de 5 350 milliards de dollars, soit près de 40 % des AUM des fonds souverains dans le monde, estimés à 13 000 milliards de dollars. Le golfe Arabo-Persique est ainsi devenu le centre de gravité mondial des fonds souverains.
François-Aïssa Touazi est senior managing director chez Ardian, leader européen du capital-investissement, en charge des relations investisseurs et des affaires publiques. Il est aussi vice-président des conseils France-pays du Golfe au Medef International et préside la task force sur les fonds souverains.
Article publié dans Politique étrangère, vol. 90, n° 4, 2025.