Élections
Les processus électoraux rythment la vie démocratique et l'actualité internationale. Dans certains Etats, les élections ne sont que le reflet d'une démocratie de façade.

« Les États-Unis de Trump en 100 questions » de Laurence Nardon
LE MONDE EN LIVRES. Alors que Donald Trump entamera bientôt la deuxième moitié de son mandat, Laurence Nardon propose un livre éclairant et pédagogique pour mieux cerner cette présidence hors-norme.
Midterms en Floride: les enjeux du scrutin
La Floride est ce qu'on appelle un « swing state », c'est à dire un Etat où la majorité des électeurs vote tantôt républicain, tantôt démocrate. Ce n'est donc pas pour rien que Donald Trump et l'ancien président Barack Obama ont fait le déplacement ces derniers jours pour soutenir les candidats de leurs partis respectifs. La course semble en effet serrée.
« Aux Etats-Unis, les partisans du populisme économique vont devoir se structurer politiquement »
Élections de mi-mandat : un référendum pro ou anti Trump ?
Ce scrutin de mi-mandat est un référendum sur le bilan, mais surtout la personne de Donald Trump, note la politologue Laurence Nardon. Interview

Merkel, l'indécise européenne
Dès l'annonce des résultats des élections en Hesse, dimanche, le ministre de l'Intérieur italien, Matteo Salvini, leader de la Ligue, le parti d'extrême droite au pouvoir à Rome, criait victoire. « Les soi-disant partis de droite et les Verts ont progressé de dix points, donc salutations à Merkel et aux amis de la Bundesbank », a-t-il lancé.

Midterms: l’arrivée au pouvoir de Donald Trump n’est ni un hasard, ni un accident
Laurence Nardon : « Pour les populations blanches modestes et angoissées par leur situation, il est apparu comme un sauveur. Les laissés-pour-compte du libéralisme et de la mondialisation ont donc eu le loisir d’élire Donald Trump »

Allemagne : l'annonce du retrait à venir d'Angela Merkel est un nouveau pas "vers l'émancipation" de la CDU
Au lendemain d'un nouveau revers électoral régional en Allemagne, dans le land de Hesse, Angela Merkel a confirmé lundi 29 octobre qu'elle renoncerait à la présidence de son parti conservateur, la CDU, en décembre 2018. Elle a annoncé également qu'elle allait se retirer de la chancellerie en 2021, à l'issue de son quatrième et dernier mandat.
Les États-Unis de Donald Trump à l’heure des élections de mi-mandat
"Les colis piégés ne pèseront pas sur les élections"
Sauf incident grave, cette affaire devrait être rapidement releguée au rang de buzz, estime Laurence Nardon, de l'Ifri.
Trump : élections sous haute tension
Laurence Nardon, invitée sur le plateau de "C dans l'air", revient sur l'affaire avec les colis piégés adressés à des opposants de Donald Trump, sur la caravane de migrants en route vers les Etats-Unis, sur les relations de Donald Trump avec la Russie ainsi que sur les conséquences de ces évènements sur les élections de mi-mandat.
Laurence Nardon : « Le président Trump est à la fois effrayant et ridicule »
Interview de Laurence NARDON, responsable du Programme Amérique du Nord de l'Ifri.
Twitter, une arme diplomatique non-conventionnelle
Quelques mots souvent, quelques phrases parfois, pour faire savoir son opinion au monde entier : c’est la force du réseau social Twitter. L’un des plus célèbres de ses utilisateurs s’appelle Donald Trump. Jusqu’à présent, le président américain en a privilégié une utilisation compulsive et souvent vindicative. Twitter lui permet de contourner les médias traditionnels qu’il aime abhorrer, tout en s’adressant directement à des audiences étrangères – peuples comme chefs d’État.
Souvent agressifs et sarcastiques, toujours ponctués de points d’exclamation, les tweets du nouveau président bouleversent les codes diplomatiques habituels. Sans nuances, ces messages d’un maximum de 140 caractères lui permettent de dicter le rythme de l’actualité.
En politique internationale, la provocation permanente de ces tweets a des effets immédiats. On pense à la récente remise en cause de la « Chine unique ». Ils viennent remettre au goût du jour ce qu’on appelle la « diplomatie numérique », souvent présentée comme un avatar de la diplomatie publique, c’est-à-dire comme un moyen d’entrer directement en contact avec les sociétés civiles en utilisant les réseaux sociaux afin de mettre en oeuvre des stratégies d’influence.
Là n’est pas le moindre des paradoxes de Twitter : le site, qui n’est jamais parvenu à trouver un modèle économique viable depuis son lancement en 2006, est devenu un puissant mégaphone dans les relations internationales. Indissociable de ses hashtags – ces mots-dièses permettant de classer les sujets de discussion – comme les mobilisateurs #BringBackOurGirls (rendez-nous nos filles) ou #BlackLivesMatter (les vies des Noirs comptent), Twitter est aujourd’hui incontournable de la pratique diplomatique.

Donald Trump se retire du traité de libre-échange trans-pacifique. Quelles conséquences pour les relations internationales ?
En se retirant du traité de libre-échange trans-pacifique, Donald Trump réaffirme une certaine vision de l’intérêt national en rupture avec celle des précédents présidents et qui le rapproche davantage de celle de Vladimir Poutine. Avec quelles conséquences pour les relations internationales? L'interview de Thierry de Montbrial, fondateur et président de l'Institut français des relations internationales (IFRI).
L’Afrique, cadet des soucis de Donald Trump
À peine arrivé à la Maison Blanche, Donald Trump commence à dévoiler les grandes lignes de sa politique étrangère. Et l'avenir du continent africain semble bien loin de ses priorités, sauf pour y faire du "business" et combattre le terrorisme.
Relations internationales: quelle politique étrangère adoptera Donald Trump ?
Politique étrangère de Donald Trump, ambitions chinoises de gouvernance mondiale, "hard Brexit" de plus en plus clair et enfin intérêt national français, Thierry de Montbrial décrypte l'actualité géopolitique dans l'émission "L'heure H" présentée par Hedwige Chevrillon sur BFM Business.
Trump face à Moscou, éviter le manichéisme
Le bras de fer qui oppose Washington et Moscou en matière de cyberespace ne peut se comprendre qu'à la lumière de l'histoire des vingt dernières années, explique le directeur de l'Institut françaisdes relations internationales.
Au moins un proche de Donald Trump connaît l’Afrique… celle des champs de pétrole
Le futur secrétaire d’Etat Rex Tillerson, ex-patron d’ExxonMobil, a son réseau dans l’Afrique « utile » : Nigeria, Libye, Angola, Tchad et Mozambique.

D'Obama à Trump
Obama fait ses adieux et Trump son entrée en fonction. D'un côté le bilan, après 2 mandats à la tête des Etats-Unis, de l'autre les attentes et les craintes pour l'investiture, le 20 janvier. Pourquoi Obama et Trump ont-ils voulu apparaître comme des candidats de la rupture avec l'ordre ancien ?
Quelles prévisions pour le monde en 2017 ?
2016 a vu la victoire inattendue de Donald Trump, la montée de Vladimir Poutine, le flou du Brexit, et l'affaiblissement de l'Europe. A quoi vont ressembler 2017 et les années à suivre ? Est-ce que l'année 2017 représente une date spéciale pour la Chine ou une simple étape dans son cheminement ?
"Il est dans la culture de l’establishment russe d’avoir des dossiers compromettants"
La Russie serait en possession d’éléments compromettants, financiers et personnels, sur Donald Trump. On ne sait pas encore si ces documents sont authentifiés mais est-ce, selon vous, plausible ?
Il est tout à fait logique de supposer que la Russie prépare des dossiers compromettants sur différentes personnalités, en faisant l’arbitrage par la suite entre les dossiers qu’elle utilisera et ceux dont elle ne fera rien. Il est dans la culture de l’establishment russe d’avoir des dossiers compromettants, on les appelle les “kompromat”. Comme on dit en Russie, tout le monde détient des “kompromat” contre tout le monde.
À quelles fins Vladimir Poutine pourrait-il avoir besoin d’un dossier sur Donald Trump ?
En l’état actuel des choses, il n’en a pas besoin. L’élection de Trump est vue comme une bonne chose pour la Russie. Les “kompromat”, dans la pratique russe, ne sont pas préparés pour utilisation immédiate. Ils sont mis dans un placard jusqu’au jour où l’on en aura besoin. Leur utilisation peut être aussi inattendue et anecdotique. Vladimir Poutine aurait fait venir un chien dans la pièce où il rencontrait Angela Merkel pour lui faire peur, sachant pertinemment qu’elle craignait ces animaux : cela figurait dans ses dossiers secrets.
En quoi l’élection de Donald Trump sert-elle les Russes, selon eux ?
Hillary Clinton est assez prévisible, pour Moscou. Elle et Vladimir Poutine se connaissent, on sait très bien quel est l’état de leurs relations : elles ont été émaillées d’incidents, dont un assez misogyne. Les deux dirigeants ne se vouent pas un amour immodéré. Face à cela, l’incertitude autour de Donald Trump, qui a eu des déclarations flatteuses vis-à-vis de Vladimir Poutine, a été interprétée en sa faveur. La Russie souhaitait sa victoire et, en même temps, donnait l’impression de ne pas y croire. Les propagandistes avaient préparé les discours, dans lesquels ils faisaient valoir que l’establishment américain avait tout fait pour voler l’élection de Donald Trump. Or, il a été élu, ce qui a constitué une surprise. Paradoxalement, la victoire de ce candidat, qui n’est pas issu de l’establishment, qui défend les classes moyennes contre l’élite corrompue, correspond au discours des opposants au régime de Vladimir Poutine. Sera-t-il un bon exemple ou jouera-t-il contre lui ? Il y a aujourd’hui beaucoup d’incertitudes. Les premiers pas compteront beaucoup, après des débuts extrêmement houleux, avec les scandales liés aux cyberattaques ou aux dossiers compromettants. Beaucoup va dépendre de la première rencontre entre les deux hommes.
La Russie en attend une baisse de l’activisme américain sur la scène internationale, qui lui donnerait plus de marge de manœuvre. En même temps, elle espère montrer au monde entier ce que vaut la démocratie américaine et qu’il ne faut pas l’exporter. L’objectif à atteindre est double.
Comment a-t-on accueilli, à Moscou, la nomination à la tête de la diplomatie de Rex Tillerson (qui a été décoré de l’ordre de l’Amitié par Vladimir Poutine en 2012), puis celle au renseignement national de Dan Coats (qui est interdit de séjour en Russie depuis 2014) ?
L’équipe de Trump n’a rien de cohérent, elle compte des gens de bords presque opposés par rapport à la Russie. On verra aussi quelle sera la réaction du parti républicain qui n’est pas du tout prorusse ; Trump n’est pas indépendant du parti. Sa politique ne s’inscrira pas dans les extrêmes, ni dans un sens ni dans l’autre, selon moi. Comment l’équilibre se fera-t-il ? On ne sait pas encore. Les réactions face à ces nominations sont en tout cas plus que retenues. Les Russes ne veulent pas du tout alimenter la thèse selon laquelle ils se sont ingérés dans les élections américaines. Si cela a été fait, cela a été fait, pas la peine de pousser plus loin. Le mieux est de se tenir à l’écart. Ils risqueraient de mettre en danger Donald Trump s’ils faisaient des déclarations spectaculaires qui pourraient porter atteinte à sa légitimité.
Quelles sont les attentes plus spécifiques de la Russie vis-à-vis des Etats-Unis dans les dossiers internationaux ?
Sur le dossier ukrainien, les Russes s’attendent à ce que Donald Trump mette la pression sur Kiev pour qu’il respecte les accords de Minsk. Sur la Syrie, ils escomptent une coopération plus renforcée dans la lutte contre Daech. Donald Trump a aussi fait des déclarations qui ne peuvent que plaire aux Russes sur la remise en question de l’utilité de l’Otan, qui est une de leurs bêtes noires. Même si le nouveau président ne démantèlera pas l’Alliance, la solidarité transatlantique, avec les nouveaux membres qui ont une histoire liée viscéralement à la peur de la Russie – je parle de la Pologne et des Etats baltes – en sortira affaiblie. Et cela ne peut qu’aller dans le sens des intérêts russes. Moscou nourrit également des attentes liées à l’abandon du Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP), entre l’Europe et les Etats-Unis, qui laisse la Russie à la marge de la nouvelle répartition du monde.
À quelles confrontations pourrait-on s’attendre ?
Les deux précédentes administrations, de George W. Bush et de Barack Obama, ont tenté de faire un “reset” avec la Russie, mais on en revenait quand même à la confrontation. Je n’exclus pas qu’après des débuts prometteurs, on retombe dans une confrontation entre les deux pays au milieu ou à la fin du premier mandat. En tout cas, si Donald Trump fait ce qu’il a dit, la Russie devra redéfinir sa politique étrangère, qui a été beaucoup basée sur l’opposition aux Etats-Unis, sur la présentation d’un pôle alternatif au monde sous domination américaine. Au Moyen-Orient, l’Iran est allié de la Russie. Or, Trump a dit vouloir revoir l’accord sur le nucléaire. Quel positionnement pour Vladimir Poutine si son homologue va jusqu’au bout ? Donald Trump a l’air aussi plus obsédé par la Chine que par la Russie. Quelle place, dès lors, la Russie pourrait-elle trouver entre ces deux grands, elle qui ne représente qu’un peu plus de 2 % de la richesse mondiale ? Le roi ne sera-t-il pas finalement nu, ramené à sa juste valeur par une confrontation qui se dessine et qui le laissera à la marge ? La Russie ne sera-t-elle pas poussée à choisir son camp ? Lequel ? Cela risque d’être un moment de flottement pour elle.
Vladimir Poutine, qui a souffert d’un manque de considération de la part des Etats-Unis, met tout en œuvre pour réaffirmer sa grandeur. Donald Trump a promis de rendre l’Amérique “great again”. Y a-t-il de la place pour ces deux ambitions ?
La compréhension de la grandeur est très différente de part et d’autre. Pour les Russes, il s’agit de s’imposer sur les dossiers internationaux, tandis que, pour Trump, il est plutôt question d’isolationnisme et de rendre le pays grand en interne, en mettant l’accent sur la production, sur la fin des délocalisations, sur les moyens de rendre leur fierté aux classes moyennes. Cela ne correspond pas du tout à la compréhension russe de la grandeur. Il y a donc de la place pour les deux ego, en quelque sorte. Les deux “exceptionnalismes”, russe et américain, pourront coexister si l’Amérique se concentre plus sur elle-même. Mais si les Etats-Unis voient que la Russie commence à grappiller du terrain sur tous les dossiers et que, à un moment et à un autre, cela va à l’encontre de leurs intérêts, ils réagiront.
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