Nourrir la planète de façon durable est possible, à condition que...
'La planète comptera plus de 9 milliards d'habitants en 2050. D'où la question de la capacité des agricultures du monde à satisfaire les besoins alimentaires d'une population en croissance'.
Dans les quatre prochaines décennies, la production agricole devrait augmenter d’environ 50% pour nourrir une population mondiale d’environ 9 milliards d’habitants. Nourrir cette population paraît possible à quelques conditions : se doter de mécanismes permettant de contenir une volatilité excessive des prix agricoles ; augmenter l’offre dans le respect des exigences du développement durable ; réduire les pertes et les gaspillages ; et sécuriser les échanges internationaux.
Hervé Guyomard, directeur scientifique en charge des sciences sociales, des sciences pour l’action et le développement et des mathématiques à l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), a coordonné l’exercice de prospective sur l’agriculture communautaire et française pour l’après-2013 (initiative jointe du Crédit agricole, de Groupama et de l’INRA). Il a assuré la vice-présidence du groupe Ressources rares et Environnement de la prospective France 2025 du Conseil d’analyse stratégique (CAS).
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Lors de la crise financière de 2007-2008, leur intervention a été déterminante dans le sauvetage du système financier, avec l'injection de plusieurs dizaines de milliards de dollars dans le capital des institutions financières. Depuis, ils n'ont cessé de gagner en crédibilité, en sophistication et en technicité. Ainsi sont-ils à la pointe en matière d'investissement dans l'Intelligence artificielle (IA) et la transition énergétique. De nouvelles orientations dans leurs stratégies d'investissement peuvent avoir des répercussions majeures sur l'écosystème financier mondial.
Aujourd'hui, les fonds souverains du Golfe sont devenus de véritables titans de la finance. Leur influence grandissante reflète un poids financier colossal et une montée en puissance aussi fulgurante que structurée. Voici dix ans, ils contrôlaient collectivement environ 2 000 milliards de dollars d'actifs sous gestion (assets under management, AUM). En 2025, ce montant a plus que doublé pour atteindre plus de 5 350 milliards de dollars, soit près de 40 % des AUM des fonds souverains dans le monde, estimés à 13 000 milliards de dollars. Le golfe Arabo-Persique est ainsi devenu le centre de gravité mondial des fonds souverains.
François-Aïssa Touazi est senior managing director chez Ardian, leader européen du capital-investissement, en charge des relations investisseurs et des affaires publiques. Il est aussi vice-président des conseils France-pays du Golfe au Medef International et préside la task force sur les fonds souverains.
Article publié dans Politique étrangère, vol. 90, n° 4, 2025.